Perspectives

Labor Day 2011: l’échec du capitalisme et du gouvernement Obama

Le Labor Day, fête du travail aux Etats-Unis qui est célébré le 1er lundi du mois de septembre, sera cette année une catastrophe sociale pour la classe ouvrière américaine.

Au moins 25 millions de travailleurs sont soit sans emploi soit sous-employés. Le niveau de vie de la classe ouvrière est en nette baisse. Les employeurs réduisent ou éliminent des prestations telles l’assurance maladie et les retraites. Les services publics dont dépendent des millions de personnes, tels l’éducation, les programmes Medicare, Medicaid et la sécurité sociale, sont visés pour des réductions budgétaires massives.

Des dizaines de millions de travailleurs reconnaissent maintenant de plus en plus que la promesse d’une « reprise » économique est un mensonge. Des milliers de milliards ont été octroyés aux banques pour sauvegarder la richesse des cadres d’entreprises et des spéculateurs de Wall Street. Entre-temps, la situation économique à laquelle est confrontée la grande majorité de la population ne fait qu’empirer. L’actuelle crise mondiale est la plus grave depuis la Grande dépression.

Il existe une différence frappante entre aujourd’hui et les années 1930. Dans les années 1930, une section de l’élite dirigeante aux Etats-Unis s’était vue obligée de soumettre, dans des conditions de troubles sociaux, un programme de réformes sociales. Le gouvernement avait supervisé d’importants programmes de travaux publics ainsi que l’introduction de la sécurité sociale.

Rien de tel n’est fait de nos jours. Au lieu de cela, la crise économique est utilisée sous la direction du gouvernement d’Obama comme une opportunité pour inverser tous les acquis antérieurs. Les Démocrates et les Républicains limitent leurs « débats » à la manière de supprimer des milliers de milliards de dollars des programmes fédéraux Medicare, Medicaid, des bons alimentaires et de la Sécurité sociale. Le mot d’ordre émanant de tous ces politiciens à la solde du patronat est, qu’il n’y a pas d’argent pour satisfaire les besoins sociaux résultant de la crise et du chômage de masse.

Un fait prouve que l’affirmation selon laquelle il « n’y a pas d’argent » est un mensonge: Les banques et des groupes géants disposent de fonds thésaurisés estimés à présent à plus de 2 mille milliards de dollars – une somme suffisante pour effacer du jour au lendemain, à la fois le déficit fédéral, celui de l’Etat et des gouvernements locaux et aussi pour recruter tout travailleur sans emploi en Amérique en lui assurant un salaire décent et des avantages sociaux.

Les capitalistes sont actuellement engagés dans une grève de l’investissement, refusant d’investir dans de nouvelles productions ou de recruter de nouveaux travailleurs parce que la spéculation sur les marchés financiers est plus rentable. Le poids du chômage de masse à long terme aide les patrons à tirer vers le bas les salaires, les prestations sociales et les conditions de travail.

Obama et les Républicains s’accordent tous à dire que seul le secteur privé est en mesure de créer des emplois et soumettent pour cela des variétés différentes de la même politique de réduction fiscale, de dérégulation et autres avantages à l’adresse des intérêts corporatistes.

Le consensus universel régnant au sein de la classe dirigeante quant au programme social contre-révolutionnaire est le résultat de 1) du déclin de longue date du capitalisme américain ; et 2) de la montée d’une aristocratie financière qui contrôle le système politique et qui a une relation essentiellement parasitaire avec l'ensemble de la société.

La classe ouvrière a besoin d’un programme pour lutter contre le désastre économique auquel nous sommes confrontés. Le Parti de l’Egalité socialiste souligne qu’il ne peut y avoir de solution à la crise économique et sociale, aux Etats-Unis et internationalement, sans une attaque contre le système capitaliste et les intérêts de profit des groupes géants et des grandes banques.

Le Parti de l’Egalité socialiste (SEP) exige:

Un programme de travaux publics à hauteur de plusieurs milliers de milliards de dollars! Un emploi pour un salaire décent est un droit social !

Nous exigeons un programme d’urgence de travaux publics créant du travail pour 20 millions de personnes dans des emplois hautement rémunérés et productifs. Ceci comprendrait la reconstruction d’infrastructures délabrées (bâtiments publics, autoroutes, moyens de transport collectifs, système d’eau potable et de traitements des eaux usées, hôpitaux et cliniques), la réparation et restauration des dommages subis par les ouragans, les tornades et autres catastrophes naturelles, et la fourniture de services d’aide requis tels l’éducation, les soins de santé et de loisirs.

La fin des évictions et des saisies immobilières !

Le SEP réclame un moratoire d’un an sur les paiements des prêts hypothécaires pour les propriétaires immobiliers issus de la classe ouvrière. Que soit mis fin à toutes les évictions et saisies immobilières. La possibilité doit être donnée aux propriétaires immobiliers de refinancer leurs prêts immobiliers aux taux les plus faibles actuellement disponibles aux banques mais qui ne sont pas relayés aux propriétaires immobiliers. Une réduction drastique du capital hypothécaire reflétant la baisse des prix de l’immobilier.

Annulation de toutes les coupes budgétaires et l’expansion des services publics !

Tous les travailleurs des collectivités territoriales et locales licenciés durant ces quatre dernières années doivent être réembauchés et les coupes faites dans les programmes et les services sociaux vitaux doivent être annulées. Des centaines de milliers de nouveaux enseignants de l’école publique doivent être recrutés afin de réduire le nombre d’enfants par classe et de garantir une éducation décente à tous les jeunes, sans distinction du revenu et de l’origine de classe.

Les capitalistes doivent payer pour la crise!

Les ressources financières existent en abondance pour un tel programme d’urgence, mais elles sont mobilisées par les ultra-riches. Les 400 individus les plus riches en Amérique ont vu leur fortune croître en 2009 pour passer à 3,6 milliers de milliards de dollars, tandis que la vaste majorité du peuple américain a vu ses propres ressources financières diminuer. Le un pour cent le plus riche de la population américaine a vu sa part du revenu national passer de 9 pour cent en 1970 à 24 pour cent en 2007.

Des mesures immédiates doivent être prises pour établir l’égalité sociale, dont un impôt de 90 pour cent sur tous les revenus dépassant 500.000 dollars, en plus d’un impôt sur la fortune identique pour les multimillionnaires et les milliardaires.

Un programme socialiste

L’application des revendications même les plus minimales n’est pas possible sans mener une attaque directe contre le pouvoir de la classe capitaliste qui exerce sa mainmise sur l’économie et l’ensemble du système politique.

Il n’y a pas un seul droit social qui puisse être satisfait tant que les banques et les groupes géants se trouvent sous contrôle privé. La nationalisation de ces institutions, sous la propriété publique et le contrôle démocratique de la classe ouvrière, est la condition pré-requise essentielle à un programme de redistribution de la richesse et de la planification économique pour satisfaire les besoins sociaux et non les profits privés. C’est la base indispensable à la transformation socialiste de l’économie, aux Etats-Unis et internationalement.

Pour pouvoir lutter pour ce programme, la classe ouvrière doit s’extirper de la camisole de force des syndicats et de toutes les organisations qui cherchent à maintenir le contrôle politique du Parti démocrate.

Le Labor Day à Detroit, où le président du syndicat automobile américain UAW, Bob King, et le président du regroupement syndical américain, AFL-CIO, Richard Trumka, rejoindront le président Obama sur la tribune, incarne ce programme. Obama a poursuivi et même intensifié le programme du gouvernement Bush de guerres impérialistes à l’étranger et d’attaques contre les droits démocratiques à l’intérieur du pays. Obama a étendu le renflouement de Wall Street et a réussi à imposer une réduction de 50 pour cent des salaires des travailleurs de l’automobile. Et en dépit de cela, les syndicats sont en train de planifier la mobilisation de l’ensemble de leurs ressources pour soutenir l’élection de ce président droitier pro-patronal.

La tâche urgente est la construction d’une nouvelle direction politique et d’une nouvelle perspective. Le Parti de l’Egalité socialiste et à l’avant-garde de la lutte pour l’indépendance syndicale et la mobilisation politique de la classe ouvrière dans la lutte contre le système capitaliste bipartite. Nous invitons instamment les travailleurs et les jeunes qui sont d’accord avec ce programme à adhérer au SEP et à engager la lutte pour le socialisme.

(Article original paru le 5 septembre 2011)

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