Le Parti communiste français soutient le massacre des mineurs sud-africains

Le World Socialist Web Site constate avec mépris que le Parti communiste français défend le massacre par la police à Marikana de 34 mineurs grévistes sud-africains.

Après avoir cité avec bienveillance le président sud-africain, Jacob Zuma, et exprimé cyniquement son « indignation et son horreur » devant la violence, le communiqué du Parti communiste français (PCF) publié le 17 août déclare : « Le PCF réaffirme sa solidarité avec l’ensemble des forces politiques et syndicales d’Afrique du Sud dans leur lutte pour réduire les inégalités, pour le progrès et la justice sociales dans un véritable Etat de droit ».

Il est de notoriété publique que les « forces politiques et syndicales » défendues par le PCF ont ordonné et défendu le massacre. La commissaire de police du gouvernement du Congrès national africain (African National Congress, ANC), Riah Phiyega, a déclaré après le massacre avoir « engagé la responsabilité des policiers pour exécuter la tâche qu’ils se devaient de faire. » Elle s’est refusée à toute poursuite de ceux qui sont responsables de la mort des mineurs en disant, « Ce n’est pas le moment de faire des récriminations ». 

Le syndicat des mineurs (National Union of Mineworkers, NUM), dont l’ancien président Cyril Ramphosa a accumulé une fortune de 275 millions de dollars, s’est opposé à la grève des mineurs. Le secrétaire général du NUM, Frans Baleni, a défendu la police en disant, « La police a été patiente, mais ces gens étaient lourdement armés ».

Les alliés staliniens du PCF au sein du Parti communiste sud-africain (SACP) qui soutiennent traditionnellement l’ANC, ont écarté le meurtre des grévistes par la police comme étant une « violence entre travailleurs ».

Le massacre des mineurs en Afrique du Sud a une signification internationale, témoignant de l’hostilité meurtrière des partis bourgeois de « gauche » et de l’appareil syndical à l’égard de tout mouvement combatif de la classe ouvrière qui menace d’échapper à la mainmise étouffante des responsables syndicaux. Il représente aussi un avertissement clair et précis à la classe ouvrière internationale.

En faisant l’éloge des laquais policiers sud-africains comme étant des combattants pour la justice et l’Etat de droit, le PCF indique que lui et ses syndicats associés tels la Confédération générale du Travail (CGT) n’objecteront pas à de pareils actes de violence policière pour écraser des grèves en Europe.

Le reste de la « gauche » petite-bourgeoise française qui opère au sein de la CGT et du PCF à la périphérie du gouvernement social-démocrate en France, garde un silence qui en dit long sur cet outrage. Au moment d’écrire ces lignes, cinq jours après la tuerie, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) n’a toujours pas commenté le massacre à Marikana sur son site Internet.

Quant au groupe Lutte Ouvrière (LO), le promoteur le plus tenace de la CGT, il n’a publié qu’une dépêche brève de huit lignes sur le massacre. LO est absolument silencieux sur le rôle joué par l’ANC et le NUM, mais conclut en disant : « Contrairement à ce que prétendent certaines bonnes âmes, la lutte de classe est bien toujours présente. Parfois féroce. La preuve ».

Les platitudes de LO visent à permettre à la pseudo-gauche petite-bourgeoise de maintenir son alliance politique avec les organisateurs du massacre à Marikana.

(Article original paru le 21 août 2012)

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