Obama salue les profits record de GM

Le démolisseur en chef des salaires

Le président Barack Obama s’est attribué le mérite des profits record enregistrés cette semaine par General Motors après que le plus grand constructeur automobile américain a dit avoir engrangé 7,6 milliards de dollars en 2011, un record inégalé et attisé en grande partie par ses opérations en Amérique du Nord qui représentent au total 7,2 milliards de dollars.

Durant sa campagne sur la Côte Ouest, où il s’est adressé à des partisans multimillionnaires lors d’une tournée destinée à la collecte de fonds et lors d’un rassemblement syndical à l’usine aéronautique Boeing à Seattle dans l’Etat de Washington, Obama a repris le même thème : celui selon lequel le bilan des profits de GM justifiait le renflouement de l’industrie automobile qu'il avait organisé en 2009.

Il a déclaré à l’auditoire rassemblé au Nob Hill, l’un des quartiers les plus chics de San Francisco, « Aujourd’hui, GM revient en force comme numéro un des constructeurs automobile. La compagnie vient tout juste de publier ses plus gros profits des cent dernières années de l’histoire de l’entreprise. »

Obama n’a pas directement mentionné l’élément le plus déterminant du « sauvetage » de l’industrie automobile : l’intervention de la Maison Blanche pour imposer une réduction de 50 pour cent des salaires des salariés nouvellement embauchés chez GM et Chrysler, en plus des réductions des prestations de soins de santé pour les travailleurs actifs et retraités de GM, tant syndiqués que non syndiqués.

Mais, il y a fait une référence indirecte à l’occasion de son discours vendredi à l’usine Boeing dont des extraits ont été rediffusés lors de son message traditionnel du samedi sur la radio et sur internet.

« Travailleurs américains », a-t-il dit à l’auditoire, « vous êtes les plus productifs du monde. Vous pouvez concurrencer n’importe qui. Vous dépasserez au travail n’importe qui tant que les conditions sont équitables. Vous pouvez concurrencer n’importe quel ouvrier, n’importe où, n’importe quand – que ce soit en Chine ou en Europe. »

Ces remarques ont été interrompues par des applaudissements, venant forcément des dirigeants syndicaux qui constituaient en majorité la claque d’Obama au rassemblement de Seattle. Ce fait prouve le caractère foncièrement réactionnaire à la fois des organisations syndicales elles-mêmes et de leur alliance avec le Parti démocrate et le gouvernement Obama.

Pourquoi les travailleurs devraient-ils applaudir le fait d'être «les meilleurs concurrents » des travailleurs des autres pays ? Quels avantages les travailleurs tirent-ils d’une telle concurrence ? Obama se félicite lui-même et ses laquais syndicaux pour inciter à une course au bout de laquelle les travailleurs américains se battent contre leurs frères de classe en Europe, au Japon, en Chine et de par le monde pour savoir qui est capable de travailleur pour le moins d’argent en endurant la plus grande exploitation pour le compte de sociétés transnationales géantes.

Obama, en évoquant les « conditions équitables », comme il l’avait fait dans son discours à la nation, envoie un message à l’élite patronale américaine pour dire qu’il soutient pleinement leur effort en faveur d’une relance du secteur manufacturier aux Etats-Unis par une réduction du niveau de vie et des conditions de travail des travailleurs américains à des niveaux qui existent à présent en Chine, au Mexique et dans d’autres pays « concurrents. »

Les travailleurs ayant une conscience de classe doivent rejeter avec tout le mépris qu’elle mérite cette perspective fratricide à l’échelle mondiale. Les travailleurs américains n’ont d’alliés ni à la Maison Blanche ni au siège national du syndicat des ouvrier de l’automobile, UAW, de Detroit nommé à tort Solidarity House.

Les dirigeants syndicaux et le Parti démocrate collaborent pour tirer vers le bas le coût de la main d’oeuvre et accroître, aux dépens des emplois et du niveau de vie de la population laborieuse, les profits des patrons de l’automobile et de la classe capitaliste en général. Le président de l’UAW, Bob King, par exemple, est censé être nommé au conseil d’administration de la filiale allemande Opel de GM afin de contribuer à imposer aux travailleurs allemands de l’automobile une réduction de salaires et des fermetures d’usine à l’américaine.

Le Parti de l’Egalité socialiste (Socialist Equality Party, SEP) rejette ces appels au nationalisme économique – l’« unité » des travailleurs américains et des patrons américains dans le but de relancer les profits des entreprises sur la base de réductions des salaires et d’une exploitation brutale. Nous défendons, nous, l'unité internationale de la classe ouvrière. Les travailleurs américains trouveront leurs véritables alliés non pas parmi les PDG multimillionnaires d’entreprises et les politiciens capitalistes multimillionnaires des partis démocrate et républicain, mais parmi les travailleurs d'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique latine.

Que ce soit les travailleurs grecs qui luttent contre des réductions généralisées de 50 pour cent de leur niveau de vie ou les travailleurs chinois qui luttent contre la répression policière d’Etat appliquée pour le compte des grands fabricants américains et européens, ou les travailleurs égyptiens qui s’opposent à la dictature militaire soutenue par les Etats-Unis, ou les travailleurs américains qui se battent contre la dégradation des salaires et des avantages sociaux chez Cooper Tire, partout dans le monde la classe ouvrière lutte contre le même ennemi.

Le Parti de l’Egalité socialiste a lancé sa campagne pour les élections présidentielles de 2012, en présentant Jerry White comme candidat à la présidence et Phyllis Scherrer comme candidate à la vice-présidence. Le premier principe de cette campagne est qu'on ne peut défendre les intérêts de la classe ouvrière sur la base d’un programme national, mais uniquement sur la base d’une stratégie révolutionnaire internationale qui unisse consciemment les travailleurs du monde entier dans une lutte commune contre le système capitaliste.

Nous invitons instamment les travailleurs et les jeunes à se joindre et à soutenir cette campagne. Pour trouver plus d’informations cliquez ici : site web électoral du PES.

(Article original paru le 20 février 2012)

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