Une politique socialiste pour les victimes de l’ouragan Sandy

White lors d’une réunion publique à Ann Arbor le mois dernier

En tant que candidat du Parti de l’égalité socialiste pour la présidence des États-Unis, je veux exprimer ma solidarité avec tous ceux qui souffrent de la dévastation causée par l’ouragan Sandy. J’exige que des centaines de milliards de dollars soient alloués pour dédommager entièrement les victimes de ce désastre et reconstruire les maisons, les écoles et l’infrastructure des États ravagés par la tempête.

Des dizaines de millions de personnes dans le New Jersey, dans l’État de New York et dans d’autres États font face à une situation catastrophique. Le nombre de morts approche la centaine et les secouristes continuent de sortir les victimes des décombres. Sur une bande de plus de 1500 kilomètres à travers dix États, des vents violents, des inondations et des feux ont détruit des maisons et des voitures et ont laissé des millions de personnes sans électricité.

Une bonne partie de la zone métropolitaine de New York, la zone la plus densément peuplée du pays, a perdu l’accès au métro, aux trains de banlieue et aux routes vers l’aéroport. Des entreprises ruinées et endommagées ont laissé les travailleurs, qui vivaient déjà dans l’anxiété du prochain chèque de paie, sans revenu. Des pannes de courant et le manque d’électricité ont poussé les résidents à chercher un peu partout pour de la nourriture et à faire la queue pendant des heures pour avoir de l’essence.

La réaction officielle, celle de l’administration Obama, des autorités locales et des États et des grandes sociétés d’énergies, est une véritable insulte. À chaque moment, les besoins sociaux de la population entrent en conflit avec les intérêts de profit et les prérogatives de l’élite financière et des entreprises qui sont défendus tant par les démocrates que les républicains.

Comme les expériences amères de l’ouragan Katrina et d’autres désastres le montrent, plusieurs propriétaires de maison et de petits entrepreneurs qui ont tout perdu ne vont jamais s’en remettre. Il est estimé que les compagnies d’assurance ne vont payer pas plus que 10 à 20 milliards de dollars, ce qui constitue une fraction des 50 à 70 milliards de dollars de pertes estimées.

Les sans-abri ont été cordés dans des abris de sauvetage et les victimes se sont fait dire de faire des demandes à la Federal Emergency Management Agency (FEMA), qui est tristement célèbre pour ses délais et ses refus d’aide aux victimes de désastre.

Comme toujours, les ressources ont été canalisées vers le haut. Le maire milliardaire de la ville et les géants de l’énergie se sont assurés que l’électricité soit rapidement rétablie à la Bourse de New York afin que les investisseurs de Wall Street puissent continuer de récolter leurs profits. L’éclairage a été également rétabli dans les appartements de luxe situés dans le bas Manhattan.

Pendant ce temps, les habitants pauvres et les travailleurs ont été abandonnés. A Staten Island, une femme a dit aux médias : « Nous ne recevons pas d’aide parce que nous provenons d’un quartier ouvrier et c’est comme s’ils nous disaient : “Débrouillez-vous !” »

Dans des complexes publics d’habitations, les résidents, sans eau et sans électricité pour les lumières et les ascenseurs, ont été obligés d’aller chercher l’eau à des bornes-fontaines et de transporter des contenants sur plusieurs étages dans le noir. Un résident, qui est un travailleur des transports en commun et qui a passé les 24 dernières heures à aider à réparer le système ferroviaire, a dit au WSWS : « L’aide que l’on reçoit dépend de notre classe sociale. »

S’opposant à toute allocation significative de ressources pour faire face à cette crise, les politiciens et les médias de la grande entreprise ont mis l’accent sur « l’autonomie », disant aux victimes que le gouvernement ne peut tout faire et que cela prendra du temps. De plus, disent-ils, le gouvernement fait déjà face à une crise financière qui va limiter l’intervention de celui-ci dans cette crise.

Le Parti de l’égalité socialiste rejette ces affirmations. Cette catastrophe nécessite une réponse massive et coordonnée socialement. Toutes les ressources technologiques, financières et humaines doivent être réquisitionnées pour fournir immédiatement de l’aide et pour reconstruire les maisons, les écoles, les entreprises ainsi que les infrastructures et les systèmes de transport en commun dans les zones touchées.

Des millions de personnes sont prêts à travailler. Le taux de chômage national pour les travailleurs de la construction seulement est de plus de 16 pour cent et il y a 2,2 millions de travailleurs de moins qui sont employés dans l’industrie aujourd’hui qu’en 2006. Ces travailleurs doivent être mis au boulot, avec de bons salaires et des avantages sociaux garantis, par un programme massif de travaux publics financé par le gouvernement. Il faut un vaste programme pour améliorer et moderniser les systèmes de protection contre les tempêtes et les inondations, le transport en commun et les systèmes de production et de distribution de l’électricité.

C’est un mensonge de prétendre qu’il n’y a pas d’argent pour ces besoins essentiels. Les administrations Bush et Obama ont trouvé environ 23 billions de dollars pour sauver les criminels de Wall Street qui ont plongé l’économie dans la pire crise depuis la Grande Dépression. Après avoir reçu les clés du Trésor américain, ces requins de la finance font encore plus d’argent qu’avant. En plus, 4 billions de dollars ont été gaspillés dans les guerres en Afghanistan et en Irak pour le compte des conglomérats de l’énergie et des grandes banques.

Loin de fournir de l’aide aux victimes de l’ouragan Sandy, les deux candidats millionnaires – Obama et Romney – promettent de réduire le déficit fédéral de 4 billions de dollars. Ces coupes brutales seront un assaut sur Medicare, Medicaid et d’autres programmes, entraîneront des pertes de vie humaine et rendront la population encore plus vulnérable aux conséquences de telles catastrophes.

L’ouragan Sandy montre une fois de plus qu’il est impossible de répondre aux besoins d’une société moderne de masse dans le cadre du système capitaliste dépassé. Encore et encore, les besoins sociaux se butent à l’obstacle absolu d’un système économique et social dans lequel les forces productives de la société – et toutes les décisions reliées à la répartition des ressources – sont monopolisées par une minuscule portion de la population.

Les scientifiques n’ont cessé de mettre en garde la ville de New York et les responsables d’État sur la possibilité d’une catastrophe météorologique qui pourrait causer de vastes inondations et endommager les réseaux électriques et de transport. Les propositions de construire des digues aux endroits stratégiques dans le port de New York – ce qui aurait empêché les graves inondations – avaient été aussitôt rejetées en raison de leur coût, estimé à 10 milliards de dollars. Ce montant n’est rien comparé aux profits et aux bonus des banques et des institutions financières de Manhattan.

Le Parti de l’égalité socialiste exige que les banques soient nationalisées et qu’elles deviennent propriété publique. La classe ouvrière, qui produit la richesse de la société, doit prendre le contrôle de ces ressources afin que les besoins humains priment la cupidité et l’enrichissement sans borne de l’aristocratie financière. Au même moment, il faut un changement radical dans l’élaboration des priorités sociales, y compris des politiques pour freiner le réchauffement climatique et améliorer les infrastructures essentielles.

Une telle transformation est impossible dans un système politique qui est complètement dominé par les riches. La classe ouvrière doit bâtir un parti socialiste de masse afin de lutter pour un gouvernement ouvrier et une véritable égalité sociale.

Ma candidate à la vice-présidence Phyllis Scherrer et moi participons à ces élections dans le but de lutter pour ces politiques et de construire la nouvelle direction révolutionnaire de la classe ouvrière. Je vous encourage fortement à voter pour nous le 6 novembre, avec toute la conscience de classe que cela exige, et surtout, à prendre la décision d’adhérer à notre parti et de bâtir le PES afin de mener la lutte pour le socialisme.

Pour en savoir plus et participer, visitez socialequality.com

(Article original paru le 2 novembre 2012)

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