Il y a 75 ans : Ribbentrop et Bonnet signent le pacte d'amitié franco-allemand

Georges Bonnet

Le 6 décembre 1938, durant une visite en France, le ministre allemand des Affaires étrangères Joachim Von Ribbentrop signait la Déclaration d'amitié franco-allemande avec son homologue français Georges Bonnet. C'était un signal de plus à l'attention du pouvoir nazi que les grandes puissances occidentales chercheraient à éviter la guerre. Le pacte en soi avait peu d'importance que ce soit du point de vue militaire, diplomatique ou économique.

Plus tard, Ribbentrop allait affirmer que Bonnet lui avait promis que la France reconnaîtrait la sphère d'influence exclusive de l'Allemagne sur toute l'Europe orientale. Ribbentrop interpréta l'affirmation par Bonnet de son manque d'intérêt pour l'Europe de l'Est comme signifiant que la France laisserait les mains libres à l'Allemagne en Pologne. Bonnet faisait partie d'une fraction de l'élite dirigeante française qui préférait la détente avec l'Allemagne et le retrait de ses engagements militaires pris avec la Pologne. Bonnet nia par la suite les affirmations de Ribbentrop.

Si Ribbentrop percevait des signaux positifs de la part du gouvernement français, il ne reçut par ailleurs qu'un accueil très froid à Paris. « Quand Ribbentrop traversa Paris en voiture, les rues étaient complétement désertes, » écrit William L. Shirer dans Le Troisième Reich, des origines à la chute : Une histoire de l'Allemagne nazie. « Plusieurs ministres du gouvernement et d'autres personnalités de la politique et de la littérature française (…) refusèrent de participer aux mondanités organisées pour le visiteur nazi. »

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