Il y a 75 ans, Barcelone tombait aux mains des franquistes

Des fascistes entrant dans Barcelone, le 26 janvier 1939

Le 26 janvier 1939, la capitale républicaine espagnole, Barcelone, tombait devant les troupes fascistes du général Franco. Avec la chute de la ville et de la Catalogne, la république perdait la deuxième plus grande ville du pays, l'industrie de guerre de la Catalogne, et 200 000 soldats. La défaite, qui faisait partie d'une avance militaire rapide des fascistes dite l'Offensive catalane, condamnait irrémédiablement la cause républicaine à la défaite.

Avec l'arrivée, le 23 janvier à Barcelone, de la nouvelle que Franco avait atteint le fleuve Llobregat au Sud de la ville, un énorme exode a commencé. Près d'un demi million d'hommes, de femmes et d'enfants ont marché vers la frontière française. L'historien Paul Preston décrit cette scène horrible : « des femmes accouchaient au bord de la route. Les bébés mourraient à cause du froid, les enfants se faisaient piétiner jusqu'à la mort. Un témoin a résumé l'horreur de cet exode : 'en bordure de route un homme s'est pendu à un arbre. Un pied avait une sandale de corde, l'autre était nu. Au pied de l'arbre il y avait une mallette ouverte dans laquelle se trouvait un petit enfant mort de froid durant la nuit.' On ne sait pas combien de gens sont morts sur la route vers la France. Près de 20 000 soldats républicains blessés ont été laissés derrière à Barcelone, leurs blessures et leurs membres manquants en faisant des victimes toutes désignées pour les représailles des fascistes.

Les crimes politiques du stalinisme et de la politique du Front populaire étaient révélées. En étouffant la révolution espagnole, en particulier dans son berceau de Barcelone, l'alliance du Front populaire entre les partis et syndicats social-démocrate, stalinien, anarchiste et la bourgeoisie dite progressiste a coûté cher à la classe ouvrière espagnole, puis à la classe ouvrière internationale.

Le Premier ministre républicain Juan Negrin, les staliniens, les anarchistes, et le reste du Front populaire avaient bien plus peur d'une révolution de la classe ouvrière que de Franco.

(Article original paru le 20 janvier 2014)

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