De la recherche, pas de la propagande de guerre

L’EJIES présentera des candidats aux élections du ‘parlement étudiant’ à l’Université Humboldt de Berlin

L’organisation des Etudiants et Jeunes internationalistes pour l’Egalité sociale (EJIES) participera aux élections du ‘parlement étudiant’ (StuPa) de l’université Humboldt à Berlin qui se dérouleront les 20 et 21 janvier prochain. Cette semaine, des représentants de l’EJIES ont soumis leur liste de candidats au Bureau électoral des étudiants. Cette liste a été officiellement acceptée.

La campagne de l’EJIES a une importance politique considérable. Sven Heymann, le porte-parole du groupe universitaire de l’EJIES à Humboldt, a dit au World Socialist Web Site : « Nous sommes la seule organisation à l’université à avoir placé la lutte contre la guerre au cœur de notre campagne et avons opposé la transformation de l’université Humboldt en un centre du militarisme. Dans les semaines à venir, nous mènerons une vigoureuse campagne en expliquant aux étudiants ce qui est en train de se passer et la gravité de la situation. Il s’agit en fin de compte de l’avenir de notre génération. »

Le WSWS publiera dans les prochains jours la totalité de l’interview de Heymann et rendra compte régulièrement de la campagne électorale de l’EJIES.

Nous publions ci-dessous la déclaration présentée par l’EJIES. Le texte sera publié dans la brochure officielle du Bureau électoral des étudiants où figurent toutes les listes de candidats.

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De la recherche, pas de la propagande de guerre 

Nous, les Etudiants et Jeunes internationalistes pour l’Egalité sociale (EJIES), nous nous présentons aux élections du StuPa pour nous opposer au retour du militarisme allemand. Nous mettons tout en œuvre pour empêcher que l’université Humboldt soit une nouvelle fois transformée en un centre idéologique pour la guerre et la dictature.

Cent ans après le déclenchement de la Première Guerre mondiale et près de 70 ans après la fin de la de la Seconde Guerre mondiale, les élites dirigeantes allemandes reprennent le chemin de la guerre et exigent que l’Allemagne dirige l’Europe et le monde.

En début d’année, le président allemand, Joachim Gauck, avait déclaré qu’en raison de sa taille économique, l’Allemagne devait assumer « une plus grande responsabilité » internationalement et intervenir militairement au besoin.

Cette politique est actuellement appliquée par la grande coalition à Berlin avec le soutien des Verts et du parti La Gauche (Die Linke). Le gouvernement a appuyé le coup d’Etat droitier en Ukraine et joue un rôle de premier plan dans l’offensive lancée par l’OTAN contre la Russie. Au Moyen-Orient, il défend d’ores et déjà militairement les intérêts géostratégiques de l’Allemagne en livrant des armes aux Kurdes dans le Nord de l’Irak et en appuyant la guerre aérienne menée par les Etats-Unis contre l’Etat islamique.

Les médias agissent comme des chauffeurs de salle pour une nouvelle politique belliciste. Ils publient presque quotidiennement des commentaires exigeant qu’une action plus dure soit exercée contre la Russie et s’en prennent à la population allemande parce qu’elle refuse des interventions militaires.

Ce changement abrupt de la politique étrangère allemande est tout particulièrement marqué dans les universités. Pour pouvoir planifier de nouvelles guerres, il est nécessaire de réécrire l’histoire et de relativiser les crimes commis par le Reich allemand et le régime nazi. Dans notre université, certains professeurs jouent un rôle crucial dans cette campagne.

Le professeur Münkler, qui enseigne les sciences politiques, argumente pour minimiser la responsabilité de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale. Le but des travaux du président du Département d’histoire de l’Europe orientale, le professeur Jörg Baberowski, correspond à relativiser les crimes du fascisme. En février, il fut cité dans le magazine Der Spiegel pour avoir dit : « Hitler n’était pas un psychopathe, il n’était pas cruel. Il ne voulait pas que l’on parle de l’extermination des Juifs à sa table. »

Les élites dirigeantes réagissent à la crise actuelle du capitalisme tout comme elles l’avaient déjà fait dans la première moitié du 20ème siècle, par la guerre et la dictature. Nous considérons qu’il est de notre devoir de nous opposer à cette évolution et nous refusons que les universités soient intégrées dans la politique de guerre.

Afin d’empêcher une nouvelle catastrophe, il est nécessaire de développer un mouvement de masse de la classe ouvrière partout dans le monde. L’EJIES est l’organisation de jeunesse et le mouvement étudiant du Comité International de la Quatrième Internationale. Notre objectif est de lier la lutte contre la guerre à la lutte pour le socialisme. 

(Article original paru le 1er décembre 2014)

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