Un commissaire de police qui enquêtait sur l'attentat de Charlie Hebdo trouvé mort

Le commissaire Helric Fredou, sous-chef de la police judiciaire (PJ) de Limoges, fut trouvé avec une balle dans la tête quelques heures seulement après l'attaque terroriste contre Charlie Hebdo.

Fredou faisait partie d'une équipe qui enquêtait sur les événements du 7 janvier. Les hommes qui ont tué une partie de la rédaction de Charlie Hebdo, Saïd et Chérif Kouachi, avaient fréquenté un collège et un lycée professionnel près de Limoges dans le Limousin.

Le soir de l'attentat de Charlie Hebdo, Fredou avait envoyé des enquêteurs de son équipe interviewer la famille d'une des victimes de l'attentat. Il attendait leur retour pour entendre leur compte rendu.

Il a commencé à préparer son rapport tout de suite après le compte-rendu. Il est resté tard à son bureau de la police judiciaire pour le finir. Un collègue l'a trouvé mort à une heure du matin le jeudi et le rapport qu’il rédigeait n'a jamais été trouvé.

Pascal Cayla, du syndicat policier Alliance police nationale a dit: « Nous sommes tous abattus. C’était quelqu’un de très humain et de proche des gens. »

Originaire de Limoges, cet homme de 44 ans avait débuté sa carrière en 1997 comme officier de police judiciaire à la direction régionale de la PJ à Versailles, avant de revenir à Limoges. Il était devenu commissaire en 2007 après deux ans à l’école Saint-Cyr du Mont-Dore, avant d'être nommé chef de la sûreté départementale de la Haute-Vienne. En septembre 2010, il avait rejoint la ville de Cherbourg (Manche) pour y assurer les fonctions de commissaire central, avant de revenir à Limoges en août 2012 pour être nommé directeur adjoint du service régional de la PJ.

Les porte-parole de la police affirment que c'était un suicide et qu'il s’est tué avec sa propre arme de service. Dans les rapports initiaux sur la mort de Fredou, la police de Limoges avait déclaré que les raisons de son acte étaient pour l’instant inconnues.

Toutefois, des rapports subséquents ont cité les responsables de la police disant que Fredou était déprimé et au bord de l’épuisement professionnel. Une autopsie a été pratiquée à l'Hôpital de l'Université de Limoges qui a confirmé un suicide. La police française a déclaré qu’il n’était pas possible d’établir un rapport avec les évènements relatifs à l’attentat contre Charlie Hebdo.

Un an plus tôt, Fredou avait lui-même apparemment découvert le troisième policier en importance de la police judiciaire de Limoges mort dans des circonstances semblables. Cette mort avait également été qualifiée de suicide.

Curieusement, les médias français n’ont virtuellement pas fait état de la mort de Fredou. Seuls trois ou quatre articles en ont parlé dans la presse française, tous dans de petits journaux régionaux ou à la télévision régionale. Dans la presse nationale, seul Le Parisien a publié un petit article. En revanche, des dizaines d'articles ont été publiés sur le sujet dans la presse anglaise, allemande, et dans les médias de turcs, entre autres, dont beaucoup qualifient de suspectes les circonstances de la mort de Fredou.

(Article original paru le 17 janvier 2015)

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