L'EJIES fait campagne contre la guerre dans les universités d'Australie et de Nouvelle-Zélande

Au cours des dernières semaines, les Étudiants et jeunes internationalistes pour l'égalité sociale (EJIES), le mouvement étudiant et jeunesse du Parti de l'égalité socialiste, ont mené une vaste campagne lors des ateliers de début de session, qui marquent le commencement de l'année universitaire, à travers l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Les membres et partisans de l'EJIES ont expliqué pourquoi il fallait bâtir d'urgence un mouvement antiguerre sur la base d'un programme socialiste et internationaliste en mettant en garde les étudiants contre les préparatifs de guerre déjà avancés dans la région de l'Asie-Pacifique et internationalement.

L'EJIES a organisé des kiosques aux universités de New South Wales, Western Sydney, Macquarie et Newcastle en Nouvelle-Galles-du-Sud, à l'université de Melbourne à Victoria et à l'université Griffith à Brisbane. En Nouvelle-Zélande, a fait campagne à l'université de Wellington. Durant cette campagne, des dizaines d'étudiants ont signé pour devenir membres des clubs de l'EJIES.

Des milliers d'exemplaires de la déclaration de l'EJIES «Un programme socialiste pour lutter contre la guerre, l'austérité et la dictature» ont été distribués. Cette déclaration explique que les nombreuses zones de conflit aux quatre coins du globe, y compris l'intervention impérialiste en Syrie et les préparatifs des États-Unis pour une confrontation avec la Russie en Europe, pourraient déclencher une nouvelle guerre mondiale. Elle met l'accent sur le risque de guerre derrière le «pivot vers l'Asie» des États-Unis, qui est une campagne militaire, économique et diplomatique tous azimuts dirigée contre la Chine.

La déclaration lance l'avertissement suivant: «À l'insu de la population, l'establishment politique en entier – les travaillistes, les libéraux, les Verts ainsi que leurs assistants des groupes de la pseudo-gauche tels que Socialist Alternative et Socialist Alliance – s'est rallié aux préparatifs de guerre de Washington contre la Chine, au mépris des sentiments antiguerre de la vaste majorité des travailleurs et des jeunes.

«En tant qu'étudiants et jeunes, nous sommes forcés d'aller au front d'un nouveau conflit mondial et des responsabilités historiques bien précises nous incombent dans cette lutte. Pour stopper ce retour à la barbarie impérialiste, nous devons être au front de la lutte pour éduquer et mobiliser politiquement l'immense force sociale de la classe ouvrière afin de renverser ce qui est à la source de la guerre: le système capitaliste de profit.»

Les étudiants qui commencent leurs études universitaires cette année, âgés surtout de 18 ans, ont réagi avec enthousiasme à l'analyse et à la perspective de l'EJIES. Ils font partie d'une génération qui a grandi dans l'ombre d'une guerre criminelle des États-Unis après l'autre, chacune ayant bénéficié de la participation de l'Australie.

Beaucoup d'entre eux n'étaient que de jeunes enfants lorsque les États-Unis ont déclenché l'invasion de l'Afghanistan en 2001 à la suite des attaques terroristes du 11 septembre. Pour la plupart d'entre eux, la guerre en Irak, qui a été lancée en 2003 et qui a causé la mort d'environ un million de personnes et détruit une société entière, est un vague souvenir d'enfance. Depuis, ils assistent à la catastrophe au Moyen-Orient et, sous le prétexte de la «guerre contre le terrorisme», à la militarisation de la société, à la violente persécution des réfugiés en Australie et à travers le monde ainsi qu'à la glorification incessante de la guerre par les politiciens et les médias de l'establishment.

Ces expériences ont laissé leurs traces. Les sentiments antiguerre étaient palpables chez la vaste majorité des étudiants. Mais la majorité de ceux qui ont discuté avec l’EJIES n’était pas au courant de l’implication centrale de l’Australie dans les préparatifs des États-Unis pour une guerre contre la Chine – un reflet de l’omerta maintenu par les médias de la grande entreprise et tous les autres partis politiques, incluant les organisations de la pseudo-gauche comme Socialist Alliance et Socialist Alternative.

Les étudiants étaient choqués d'apprendre que le Livre blanc de la défense australienne, qui a été publié le 25 février, incluait des recommandations pour l'acquisition de matériel militaire totalisant environ 195 milliards de dollars pour la prochaine décennie. Ils ont comparé le financement massif pour l'armée avec leurs propres expériences de détérioration de l'éducation, du système de santé et d'autres services essentiels. 

Au même moment, il y a une radicalisation politique plus large des jeunes qui se développe. De nombreux étudiants ont dit qu'ils suivaient de près les élections présidentielles américaines et qu'ils appuyaient Bernie Sanders, le candidat démocrate qui se présente faussement comme un socialiste. À l'Université de Macquarie, un groupe de cinq étudiants s'est approché du kiosque de l'EJIES et ils ont tout de suite dit qu'ils voulaient adhérer. À l'université de New South Wales, une étudiante a dit qu'elle avait cherché un club socialiste sur le campus et elle a immédiatement adhéré à l'EJIES. 

Plusieurs étudiants reconnaissaient que l'EJIES était le seul groupe à soulever la question de la guerre. Même si, dans le passé, les Verts et des groupes de la pseudo-gauche se présentaient comme étant antiguerre, ils soutiennent maintenant ouvertement les opérations de changement de régime des États-Unis au Moyen-Orient et se rangent derrière l'impérialisme américain et australien dans leurs préparatifs de guerre contre la Chine. À New South Wales, la campagne des Verts tournait largement autour d'une «réforme des lois sur la drogue».

Les groupes Socialist Alliance et Socialist Alternative se sont concentrés presque exclusivement sur la promotion des politiques identitaires, qui sont les préoccupations des sections les mieux nanties de la classe moyenne et qui sont dirigées spécifiquement contre le développement d’une conscience socialiste dans la classe ouvrière. Socialist Alliance a aussi fait campagne autour des questions environnementales, en lien avec leur orientation aux Verts. Socialist Alternative a fait la promotion de la campagne «Qu’ils restent», une initiative appuyée par les Travaillistes, les Verts et les syndicats et qui vise à détourner la grande hostilité à la persécution des demandeurs d’asile derrière les mêmes organisations responsables du fameux régime de détention obligatoire des réfugiés au large des côtes australiennes.

Suite à la semaine d’orientation, l’EJIES a organisé des réunions d’introduction à chacun des campus, ce qui a provoqué des discussions et des questions sur les causes de la guerre; si un conflit nucléaire est probable; la nature du système d’État-nation et la signification de la Révolution russe de 1917. Au cours du semestre, l’EJIES va organiser des réunions majeures sur la déclaration historique du Comité international de la Quatrième Internationale intitulée «Le socialisme et la lutte contre la guerre». L’EJIES organisera également des visionnements de Tsar to Lenin, un documentaire unique qui présente des vidéos d’archives de la Révolution d’octobre.

(Article paru d'abord en anglais le 5 mars 2016)

 

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