Perspectives

Construisons un mouvement international contre la guerre impérialiste !

Socialist Equality Party (Parti de l’égalité socialiste des États – Unis) et l’International Youth and Students for Social Equality (Les étudiants et jeunes pour l’égalité sociale) organisent une conférence à la Wayne State University de Detroit, dans le Michigan, intitulée « Le socialisme contre le capitalisme et la guerre ». L’objectif de cette conférence est d’élaborer une stratégie politique et un plan pour construire un mouvement socialiste de la classe ouvrière américaine, canadienne et internationale contre le militarisme et le danger d’une Troisième Guerre mondiale.

La conférence a lieu trois jours avant les élections américaines, qui ont exposé la crise profonde de l’ordre politique dans son ensemble. Le résultat de l’élection n’est pas encore connu, mais peu importe qu’elle soit gagnée par Clinton ou Trump, le prochain gouvernement poursuivra une politique de guerre à l’étranger et de réaction sociale et politique à l’intérieur.

La conférence analysera la crise mondiale, les forces objectives qui la sous-tendent, la stratégie politique que la classe ouvrière doit adopter et les tâches concrètes qu’il faut mener pour construire un nouveau mouvement contre la guerre impérialiste. Elle s’appuiera sur le programme suivant :

La crise mondiale et le danger de la troisième guerre mondiale

Vingt-cinq ans après la dissolution de l’Union soviétique et la première guerre du Golfe et 15 ans après le début de la « guerre contre le terrorisme », les guerres interminables lancées par les États-Unis se développent en une confrontation mondiale de plus en plus directe avec les plus grands rivaux de l’impérialisme américain, y compris la Russie et la Chine. Dans le dos du peuple, des généraux et des groupes de réflexion de Washington sont en train d’élaborer des plans pour un conflit majeur entre des nations qui se disputent entre elles les termes d’un nouveau partage impérialiste du monde.

Les élections américaines de 2016, la guerre et la crise du capitalisme américain

La candidate démocrate à l’élection présidentielle, Hillary Clinton, qui a le soutien des sections dominantes de l’armée et de l’establishment des affaires étrangères, prône la mise en place d’une « zone d’exclusion aérienne » en Syrie, ce qui, selon des généraux haut placés, signifierait la guerre avec la Russie. Le candidat républicain Donald Trump a concentré son programme « L’Amérique d’abord » sur la Chine, où les États-Unis sont engagés dans des exercices militaires de plus en plus provocateurs dans le cadre du « pivot vers l’Asie » du gouvernement Obama.

Alors que les élections américaines atteignent en titubant leur conclusion, Clinton et Trump persistent à colporter des ragots, derrière lesquels différentes factions de la classe dirigeante se livrent à des conflits internes tout en dissimulant les questions centrales auxquelles font face les travailleurs en Amérique et dans le monde.

L’un des principaux motifs de la poussée américaine à la guerre est la nécessité pour la classe dirigeante de réorienter les tensions sociales internes explosives des États-Unis vers un ennemi extérieur. L’objectif est d’unifier par la guerre un pays profondément divisé et présidé par des institutions dépourvues de toute légitimité populaire. Les démocrates et les républicains sont méprisés par la grande masse de la population, et les deux candidats à la présidence sont les plus impopulaires de l’histoire moderne du pays.

La stratégie de la lutte anti-impérialiste : Les leçons de l’histoire

L’histoire montre que la lutte contre la guerre impérialiste doit être enracinée dans la classe ouvrière et fondée sur un programme internationaliste et socialiste. Il y a cent ans, la Révolution russe a émergé des horreurs de la Première Guerre mondiale, qui a coûté la vie à plus de 38 millions de personnes. La IVe Internationale, formée en opposition à la dégénérescence stalinienne de l’Union Soviétique, a été établie à la veille de la Seconde Guerre mondiale, ce qui a entraîné la mort de 60 millions de personnes de plus.

C’est un fait politique extraordinaire que, même si le danger d’une guerre mondiale est plus immédiat aujourd’hui qu’à aucun moment depuis le plus fort de la guerre froide, il n’existe aucun mouvement anti-guerre actif aux États-Unis ou à l’étranger. Tous les partis de la classe dirigeante soutiennent la guerre, alors que les organisations de la pseudo-gauche de la classe moyenne supérieure sont devenues les partisans les plus fervents des interventions impérialistes.

La conférence du 5 novembre s’appuie sur le programme du Comité International de la Quatrième Internationale, qui insiste sur le fait que :

• La lutte contre la guerre doit s’appuyer sur la classe ouvrière, la grande force révolutionnaire de la société ;

• Elle doit être anticapitaliste et socialiste, puisqu’il ne peut y avoir de lutte sérieuse contre la guerre à moins qu’elle ne soit dirigée contre le système économique, le capitalisme, qui est la cause fondamentale de la guerre ;

• Elle doit être indépendante de, et hostile à, tous les partis politiques et organisations de la classe dirigeante ;

• Elle doit avant tout être internationale, mobilisant la vaste puissance de la classe ouvrière dans une lutte mondiale unifiée contre l’impérialisme.

Construire le mouvement international contre la guerre

Un nouveau mouvement contre la guerre impérialiste doit être construit ! La même crise capitaliste qui sous-tend le mouvement de guerre impérialiste crée également les conditions objectives de la révolution socialiste.

Parallèlement à la croissance de la guerre, la lutte des classes s’intensifie. La tâche centrale est la construction d’une direction révolutionnaire. L’influence politique du Comité international de la Quatrième Internationale et des Parti de l’égalité socialiste doit être étendue à tous les coins du globe. Des sections de l’International Youth and Students for Social Equality doivent être établies dans chaque lycée et université. Des comités d’usines et de lieux de travail doivent être organisés dans les grandes usines et chez les sections clés de la classe ouvrière pour préparer les luttes à venir.

La conférence du 5 novembre sera un jalon dans la préparation d’un mouvement socialiste de la classe ouvrière internationale contre la guerre et le capitalisme.

(Article paru en anglais le 3 novembre 2016)

 

 

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