Il faut une lutte internationale contre l'austérité, la guerre, et l'état d'urgence

La mobilisation des travailleurs contre la loi travail du PS soulève des questions essentielles de perspective politique pour les travailleurs et les jeunes.

Au mois de mars, une large vague de manifestations s'est développée contre le projet de loi réactionnaire de Myriam El Khomri. Six mois plus tard, les travailleurs rentrent en lutte contre une loi illégitime et honnie, imposée sans vote à l'Assemblée malgré l'hostilité de l'écrasante majorité des Français. Pour continuer la lutte contre cette tentative d'imposer aux travailleurs un recul social d'ampleur historique, il faut tirer toutes les conclusions essentielles des six derniers mois.

La classe ouvrière a engagé à une lutte politique contre le PS, c'est-à-dire contre un ennemi féroce et déterminé qui représente le patronat français et l'Union européenne. Le PS se sert de l'état d'urgence sans vergogne pour attaquer des manifestants pacifiques, et même pour tenter d'interdire carrément des manifestations sociales, une première depuis les années 1960 et la guerre d'Algérie.

A présent, on sait qui est vraiment visé par l'état d'urgence. Ce n'est pas ce réseau de terroristes islamistes réactionnaires, instrumentalisés par les puissances de l'OTAN afin de renverser le régime syrien et menacer Moscou. C'est la classe ouvrière et son opposition au PS, dont la politique de guerre et de démantèlement des acquis sociaux bat tous les records d'impopularité établis par les gouvernements français depuis le régime collaborationniste de Vichy.

En France comme à travers l'Europe, la classe dirigeante réagit à la plus grande crise capitaliste depuis les années 1930 par l'austérité et la poussée vers la guerre et la dictature. Comme en Grèce, où le gouvernement Syriza impose l'austérité face au « non » de la vaste majorité des travailleurs grecs, la classe dirigeante foule la démocratie aux pieds. Face à la crise du Brexit, le PS veut transformer l'UE en alliance militaire qui dépensera des milliards sur la guerre et la répression intérieure.

Avec le 49-3 à l'Assemblée, les pouvoirs spéciaux de l'état d'urgence, et les bâtons des CRS dans la rue, le PS espère livrer le prolétariat pieds et poings liés à ce diktat de l'OTAN, de l'UE et des banques.

En luttant contre la mise à sac du Code du travail, les travailleurs défendent tous les droits sociaux et démocratiques acquis en Europe au courant des luttes ouvrières du 20e siècle. Cette lutte dépasse largement le cadre national et syndical proposé par une pseudo gauche liée au PS et représentée en France par le NPA d'Olivier Besancenot, l'allié de Syriza. Il n'y aura pas de « dialogue social » réel entre l'oligarchie capitaliste défendue par le PS et les travailleurs, qui défendent des droits acquis de haute lutte contre la bourgeoisie et le fascisme.

La CGT, dont le dirigeant Philippe Martinez a dit assister à des discussions « secrètes » avec le PS sur la loi travail, n'a osé manifester lors de la dernière mobilisation qu'avec l'aval du Ministère de l'Intérieur. Les travailleurs ne pourront pas triompher s'ils suivent une organisation soumise au même PS qui tente d'imposer la loi travail.

Contre un système capitaliste en faillite et une pseudo gauche corrompue et réactionnaire, il faut aux travailleurs de nouveaux alliés et une nouvelle perspective politique. Une colère sourde monte parmi les travailleurs et les jeunes à travers le monde, mais il faut les armer d'un programme et d'une perspective afin de les transformer en force politique consciente.

Les travailleurs commencent à voir pourquoi leurs frères et sœurs de classe en Russie se sont vus obligés de renverser le système capitaliste, il y a presque un siècle, en 1917. Pour défendre la démocratie et les acquis sociaux contre un système capitaliste en perdition, il faut renouer avec la tradition révolutionnaire du prolétariat mondial, et la lutte pour le vrai socialisme, menée par les travailleurs en une lutte révolutionnaire intransigeante contre le capital.

La tâche essentielle en France est de construire un parti politique à même d'offrir à ce mouvement un leadership socialiste et révolutionnaire. Les militants du Comité International de la Quatrième Internationale invitent les travailleurs et les jeunes à lire le World Socialist Web Site, à en discuter avec leurs amis et sur leurs lieux de travail, et à contacter le CIQI pour construire un tel parti.

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