Il y a 25 ans

Les États-Unis renvoyaient des réfugiés aux escadrons de la mort en Haïti

Réfugiés Haïtiens à Guantánamo

Le 10 février 1992, la Cour suprême des États-Unis a refusé de mettre fin au renvoi de force des réfugiés haïtiens vers leur pays d’origine, donnant ainsi le feu vert à la campagne brutale de l’administration Bush. La Cour avait donné au gouvernement jusqu’au vendredi pour répondre à un référé déposé par des avocats des réfugiés pour obtenir une suspension de tous les retours forcés.

Ces expulsions ont été menées en dépit de preuves irréfutables de la persécution systématique de des réfugiés, dont des dizaines de signalements de passages à tabac, d’emprisonnements et de meurtres. Lundi 10 février, 510 réfugiés avaient été renvoyés de la Base navale américaine de Guantánamo à Cuba. 500 autres ont été renvoyés le mercredi, et de nouvelles expulsions ont eu lieu le jeudi et le vendredi.

Le ministère des affaires étrangères a insisté sur l’idée que ces réfugiés étaient des réfugiés « économiques » et non « politiques », et qu’ils n’avaient par conséquent pas droit à l’asile aux États-Unis. Un expert de l’immigration auprès du Lawyers Committee for Human Right, Arthur C. Helton, a déclaré à la presse, « D’un côté, vous avez l’INS qui reçoit des signalements crédibles de mort, de torture et d’emprisonnement, et de l’autre, vous avez la porte-parole du ministère des affaires étrangères qui affirme qu’il n’y a jamais eu aucune preuve de mauvais traitements ».

À Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, la violence et la terreur avaient déjà coûté la vie à 1500 personnes et continuait. Une messe célébrant l’anniversaire de l’entrée en fonctions du président déposé Jean-Bertrand Aristide fut interrompue par des tirs de la police le 7 février.

(Article original anglais paru le 6 février 2017)

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