L’Université de New York rejette une deuxième fois la demande de club de l’ÉJIES

Le Comité des activités étudiantes de l’Université de New York (CAE) a rejeté la demande soumise par les Étudiants et jeunes internationalistes pour l'égalité sociale (ÉJIES) pour le statut de club officiel pour la deuxième fois de suite. L’ÉJIES s’est vu refuser sa demande bien qu’il atteigne et même excède tous les prérequis pour la reconnaissance d’un nouveau club, incluant l’obtention de signatures de centaines d’étudiants.

Le président de l’ÉJIES et 22 autres personnes, probablement les dirigeants d’autres clubs dans la même situation, ont reçu un courriel d’une phrase du CAE tard lundi soir dernier les informant que leur demande avait été refusée. Le CAE n’a fourni aucune explication pour justifier leur refus. Il a également omis de dire, s’il y a lieu, quels clubs avaient été acceptés. Les groupes étudiants qui se sont vus refuser leur demande ont jusqu’au 18 mars pour porter la décision en appel.

Le CAE avait reporté à plusieurs reprises l'annonce de sa décision refusant le statut de club à l'ÉJIES.

L’ÉJIES s’oppose au processus antidémocratique d’approbation de clubs à l’Université de New York à travers lequel le CAE et l’administration déterminent qui aura la permission de l'université. Le nombre d’approbations est limité à une petite fraction des candidats, généralement aux alentours de 10%, sous le prétexte que l’Université de New York manque de ressources financières pour soutenir plus de clubs étudiants.

Le processus d’évaluation subjectif permet à la discrimination politique contre les socialistes et d’autres tendances politiques qui ne s’alignent pas avec la perspective dominante orientée vers le parti démocratique de l’administration du campus et du CAE, une section du sénat étudiant.

«Étant donné l'appui qu'à obtenu l'ÉJIES de la part des étudiants et des facultés à l’Université de New York dans les derniers mois, il est évident que le CAE n’a aucun critère objectif pour rejeter notre candidature», a dit Isaac, un étudiant et membre de l’ÉJIES à l’Université de New York. «Le caractère arbitraire et entièrement subjectif du processus d’approbation des clubs empêche les étudiants d'adhérer à des groupes, ou même de bâtir des clubs, qui reflètent leurs visions et leurs intérêts, ce qui représente une restriction substantielle de leurs droits démocratiques.»

En rejetant la demande de l’ÉJIES la session passée, le CAE a faussement prétendu que l’ÉJIES était trop similaire à d’autres clubs, en particulier l’International Socialist Organization (ISO) à l’Université de New York. En réponse à ces affirmations, l’ÉJIES a souligné que le CAE n’a aucun droit de déterminer si des organisations politiques sont «trop similaires». En présentant sa candidature cette session-ci, l'ÉJIES a exposé les divergences historiques de ces deux tendances sur plus de 75 ans. L’ISO a appuyé la candidature de l’ÉJIES, après la publication d’une lettre ouverte envoyée au groupe.

Dans leur décision de rejeter encore une fois la demande de l’ÉJIES, le CAE a ignoré l'appui croissant pour un mouvement socialiste étudiant sur le campus. Au cours de cette année scolaire, l’ÉJIES a amassé plus de 420 signatures de la part d’étudiants exigeant la formation du club, plus du double du prérequis de 200. De plus, 200 autres étudiants ont signé une pétition demandant au CAE de revenir sur leur décision de la session d’automne, correspondant à leur premier refus.

Le mois dernier, des douzaines d’étudiants ont participé à une rencontre publique et à un rassemblement organisés par l’ÉJIES qui présentaient une perspective socialiste pour combattre l’administration Trump.

Dans les deux dernières semaines, plusieurs membres de faculté ont soumis une lettre au CAE demandant des changements au processus d’approbation des clubs et la reconnaissance de l’ÉJIES comme club officiel. Des professeurs ont été choqués par l'injustice du processus et ont exhorté le CAE à changer leur position.

Dans une interview avec l’ÉJIES, le professeur de sciences politiques à l’Université de New York Bertell Ollman a rejeté l'explication de l’université pour refuser aux étudiants le droit de former des clubs. «Toutes les discussions au sujet du manque de ressources, qu'elles soient monétaires ou sur la question des locaux, sont ridicules. Dans le cas des clubs étudiants, cela est sans fondement.»

«L’ÉJIES prévoit continuer son combat contre les actions antidémocratiques de l’université et du CAE», souligne Isaac. «Étant donné la vitesse sans précédent à laquelle l’administration Trump viole les droits démocratiques fondamentaux, détruisant les programmes sociaux et faisant des préparatifs pour un conflit militaire majeur, il n’y a jamais eu un besoin aussi pressant d’avoir un club de l’ÉJIES à l’Université de New York.»

(Article paru en anglais le 8 mars 2017)

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