Anatomie de l’incendie de la Tour Grenfell

Discours de Thomas Scripps à la réunion publique du Socialist Equality Party

Nous publions, ci-après, le discours sur l’incendie de la Tour Grenfell, prononcé par Thomas Scripps, membre des Étudiants et jeunes internationalistes pour l’égalité sociale, lors de la réunion publique du Socialist Equality Party qui s’est tenue le 19 août à Londres. Le rapport de Scripps couvre les événements ayant conduits à la tragédie et ayant entourés celle-ci. 

L’incendie de la Tour Grenfell a touché tous les aspects de la vie britannique. De sorte qu’il est possible de dire que la politique dans ce pays peut être divisée entre avant et après Grenfell.

Les chiffres en eux-mêmes sont terribles. Au moins 80 personnes ont été comptées comme décédées, et il y en a probablement plus en réalité. Mais le pire, c’est que tant d’hommes, de femmes et de jeunes enfants soient morts d’une façon aussi horrible, réveillés de leur sommeil pour basculer dans une réalité plus terrible que tout cauchemar.

Ce qui est essentiel, c’est la compréhension générale que cet incendie est non seulement une tragédie, mais aussi un crime.

Il est le résultat des décisions que tous les acteurs impliqués savaient être potentiellement une mise en danger de la vie des personnes, mais qui ont quand même été réalisées, par cupidité.

Les circonstances qui ont abouti à Grenfell sont déjà connues de beaucoup. Si un avocat devait présenter l’affaire dans le cadre de poursuites judiciaires, ce serait le début d’un procès qui s’étendrait sur des mois et qui nécessiterait le soutien d’une équipe de collègues, d’experts et surtout, l’interrogatoire sous serment des accusés.

Il est politiquement vital d’établir pourquoi cet événement, en lui-même, est un crime perpétré par le capitalisme, par les grandes entreprises et les banques, par la classe dirigeante et ses politiciens et par la vaste machinerie d’État qu’ils contrôlent au détriment de la classe ouvrière et d’expliquer pourquoi nous avons déclaré que Grenfell était un assassinat social.

Le mercredi 14 juin, six minutes avant une heure du matin, un petit incendie a été signalé dans la cuisine d’un appartement au quatrième étage à la tour de 24 étages à North Kensington, quand un réfrigérateur-congélateur a pris feu.

Avant même que les pompiers directement impliqués soient prévenus, l’incendie s’était répandu par la fenêtre et avait mis le feu au bardage et à l’isolation qui recouvraient le bâtiment.

Le feu s’est propagé à toute allure sur le côté du bâtiment avant de l’embraser tout entier.

Nous avons produit une courte vidéo expliquant quelques-unes des raisons pour lesquelles cela s’est produit, que je voudrais vous montrer maintenant.

L’enfer de Grenfell – Un meurtre social (video)

Permettez-moi de scinder les questions qui se posent, en commençant par comment et pourquoi Grenfell a été transformé en un piège mortel par le conseil du Royal Borough of Kensington and Chelsea [un des districts du Grand Londres, ndt] et l’agence « indépendante » qu’ils avaient mis en place pour gérer leur parc de logements sociaux.

En 1996, l’ensemble du parc immobilier du conseil – Autour de 10 000 propriétés – a été transféré à l’Organisation de gestion des locataires de Kensington et Chelsea (KCTMO).

Le KCTMO est une Arms Length Management Organisation (ALMO) [Société de gestion à but non lucratif de services de logements pour les autorités locales, ndt], ce qui signifie que ses bénéfices ne sont pas imposables. Cela le rend très lucratif pour toutes les parties concernées. Selon la chaîne de télévision Channel Four :

  • KCTMO perçoit 58 millions £ de revenus du logement social, dont :
  • 14,5 millions vont dans les frais de gestion, un phénoménal 1.536 £ par maison ;
  • 13 millions £ vont dans des remboursements d’emprunts ;

     

  • 19 millions £ seulement à la maintenance.

Les frais de gestion se répartissent comme suit :

  • 10. 8 millions £ pour le KCTMO et 3. 7 millions £ pour le conseil pour la gestion de sa propre organisation de gestion des locataires (TMO).

De nombreux résidents et le Groupe d’action Grenfell se plaignent depuis longtemps des risques en matière de sécurité dans ce bloc vieillissant, dont des surtensions électriques inexpliquées qui auraient pu être responsables de l’incendie initial, et de ce qu’en 2013 les équipements de sécurité incendie, y compris les extincteurs, n’avaient pas été testés depuis 12 mois !

Il n’y avait, comme nous le savons, aucun système d’aspersion, pas de système d’alarme incendie central et une seule cage d’escalier.

Une conseillère du parti travailliste, Judith Blakeman, est membre du comité de surveillance de l’habitat et de la propriété du KCTMO et à ce titre en décembre, elle a rejeté les appels du Groupe d’action Grenfell à enquêter sur le KCTMO.

Le premier projet envisagé en 2009 pour la tour Grenfell était de la détruire, dans le cadre d’un plan d’éviction des classes populaires de l’ensemble du secteur.

Urban Initiatives Studio a été sélectionné pour élaborer une proposition pour ce qu’on appelle Notting Barns South, un site de 18 hectares dans le nord de Kensington contenant la zone de Silchester et celle de Lancaster ouest, où se trouve la tour Grenfell.

Le plan d’éviction des classes populaires de Urban Initiatives Studio qui prévoyait la démolition de la tour Grenfell

Le résumé du rapport expliquait que :

  • « Le secteur souffre de logements ayant besoin de rénovations en cours et coûteuses, est affecté de diverses formes de détresse sociale et d’autres problèmes souvent associés aux grands lotissements de l’après-guerre. Ce contexte signifie que les valeurs des terrains sont artificiellement dépréciées à proximité du centre. »

La plupart des biens immobiliers devaient être remplacés par :

  • • Une « “grande proportion” (610 unités) de « logements haut de gamme, à forte valeur sur le marché […] avec un pourcentage élevé d’unités privées." »
  • Il expliquait que : « Les nouveaux logements pourront bénéficier de la proximité et du fait qu’ils surplombent le parc et de ce fait le marché du logement devrait connaître une augmentation des valeurs. »

En ce qui concerne la tour Grenfell :

  • « Nous avons considéré que l’apparence de ce bâtiment et la façon dont il s’insère au sol défigure une grande partie de l’est de la zone de Latimer Road Station. […] Dans l’ensemble notre approche est d’assumer la démolition. »

Plus loin dans le même document :

  • « Après la destruction de la Tour Grenfell, la flèche de l’église méthodiste de Kingsdown Close redevient la plus haute structure de la zone sud de Barns Notting à l’est de la ligne de chemin de fer. »

Ce plan n’a pas été mis en place parce que le conseil est devenu plus frileux dans ses projets, après la crise financière de 2008. Aussi, à la place, ils ont décidé de faire un ravalement de façade cosmétique de Grenfell, qu’ils ont appelé l’« Option Early Value ». L’objectif était d’installer un bardage sur la construction et de poser de nouvelles fenêtres pour le rendre plus agréable à regarder, plutôt que remédier aux nombreux défauts de structure du bâtiment.

Les états descriptifs de la planification des travaux de 2014 indiquaient :

  • « Les matériaux proposés donneront au bâtiment une apparence de fraîcheur qui ne déparera pas dans la zone ou dans les points de vue autour d’elle. »
  • Le chef du conseil de l’époque, Nicholas Paget-Brown, a commenté plus tard : « Il est remarquable de constater de première main comment le revêtement a amélioré l’aspect extérieur de la tour. »

Un bardage inflammable a été choisi, après que le conseil ait rejeté une offre faite en 2012 à 11,3 millions de livres, pour un contrat remporté finalement par Rydon avec une enchère de seulement 8,7 millions de livres. Pour l’emporter il a encore fallu que Rydon baisse encore de 693 000 de livres sa proposition initiale.

En 2015, Harley Curtain Wall a remporté le contrat de 2,6 millions de livres de Rydon pour installer les panneaux PE [polyethylène] de Reynobond. Les dépenses ont été réduites de 300 000 livres en remplaçant les panneaux de zinc avec noyau ignifuge par des panneaux en aluminium combustibles moins chers. Les projets d’introduire des conduites dans les panneaux et d’installer des grilles de ventilation pour les systèmes de colonnes montantes de gaz ont également été abandonnés, laissant des dizaines de tuyaux de gaz exposés pour économiser 60 000 livres.

Une couche d’isolation thermique a été installée sous le revêtement, fabriquée par Saint-Gobain UK. Quand elle brûle, elle dégage de grandes quantités de gaz de cyanure d’hydrogène, qui a tué de nombreuses personnes à Grenfell.

Harley Curtain Wall a été placé sous administration judiciaire en 2016, en raison de 2.5 millions de livres de retards d’impôts. Le directeur général, Ray Bailey, a été autorisé à racheter l’entreprise pour seulement 24 900 livres et exerce maintenant ses activités sous le nom de Harley Facades.

Telle était donc la situation qui avait été mise en place dans la nuit du 14 Juin. Le bâtiment était un piège mortel.

Le matériau inflammable entourant Grenfell a été comparé à une enveloppe de 50 tonnes de contre-plaqué entourant un noyau central. Ou, comme l’a dit un architecte au groupement des architectes pour le logement social : « C’est comme si on avait fait un revêtement avec des billets de 10 livres trempés dans du napalm. »

La deuxième grande caractéristique de Grenfell est la manière dont les capacités des pompiers, qui ont œuvré avec héroïsme cette nuit-là, sauvant 68 personnes, ont été entravées dans leur tâche par les décisions de compressions budgétaires imposées au service d’incendie et prises par le conseil et le gouvernement central.

Le conseil de Kensington et Chelsea a été averti dès 2010 que la construction d’une nouvelle école secondaire à la base de la tour Grenfell pourrait bloquer l’accès des véhicules d’urgence.

Sur le blog du Grenfell Action Group, un texte affiché en janvier 2013 mettait en garde à propos du flanc sud de la tour :

« Il y a à peine la place suffisante pour manœuvrer pour les véhicules d’incendie répondant aux appels d’urgence et toute entrave dans l’accès à cette zone d’accès d’urgence pourrait avoir des conséquences mortelles en cas d’incendie grave ou d’urgence similaire pour la tour Grenfell ou pour les blocs adjacents. »

Capture d’écran du site internet du Groupe d’action Grenfell montrant leur opposition, en 2013, aux plans visant à réduire encore davantage l’accès des véhicules d’urgence à la tour Grenfell

En novembre 2016, quelques mois avant l’incendie, le même groupe lançait la mise en garde suivante :

« C’est une pensée vraiment terrifiante, mais le Groupe d’action Grenfell croit fermement que seul un événement catastrophique révélera l’ineptie et l’incompétence de notre propriétaire, le KCTMO, et mettra un terme aux conditions de vie dangereuses et à la négligence par rapport à la législation sur la santé et la sécurité qu’ils infligent à leurs locataires. »

L’avertissement de 2016 par le Groupe d’action Grenfell

La Brigade des sapeurs-pompiers de Londres, sous-équipée et en sous-effectifs, suite à des années de coupes sauvages, était dans un état d’impréparation désastreux pour faire face à l’incendie du 14 juin.

Deux camions de pompiers ont été dépêchés de la caserne des pompiers du Nord Kensington à 12 h 59 et étaient sur place en quatre minutes. Par la suite, quelque 200 pompiers et officiers ont été rappelés, avec 40 camions de pompiers.

Mais l’équipement disponible s’est révélé manifestement inadapté.

Le jet d’eau du tuyau initialement projeté sur le feu à l’extérieur atteignait à peine le quatrième étage, de sorte que Thames Water, le distributeur d’eau, a dû être appelé afin d’augmenter la pression. Un lanceur d’alerte a informé le WSWS que cela résultait d’une politique délibérée poursuivie au cours des 15 dernières années pour réduire la pression de l’eau et réduire les fuites dans les conduites d’eau.

Même avec une pression accrue, les pompiers ne disposaient pas de l’équipement qui leur était nécessaire.

Une échelle de pompier de 30 mètres, qui pouvait atteindre le 10étage, n’est arrivée qu’au bout d’une demi-heure, alors que l’incendie s’était déjà développé beaucoup plus haut.

Une échelle de 67 mètres n’est arrivée que plusieurs heures plus tard, du Surrey, du fait que la Brigade des sapeurs-pompiers de Londres n’en possédait pas.

Les communications radio fonctionnaient mal ou pas du tout au-delà de 10 étages. Les pompiers ne disposaient pas de suffisamment d’appareils respiratoire à « durée prolongée », de sorte qu’ils ne pouvaient pas aller au-delà du 15 étage.

Telles sont les questions soulevées le plus immédiatement par Grenfell :

  • L’énorme fossé social entre la vie des riches et celle des pauvres, dont les vies sont considérées comme sans valeur ;
  • La spéculation immobilière, la destruction des logements publics et d’autres infrastructures sociales vitales associées, à Londres en particulier, au « nettoyage social » visant les pauvres.

Ils renvoient tous au contexte social plus large dans lequel la tragédie s’est produite.

Commençons par Londres puis nous irons vers l’extérieur.

La capitale de la Grande-Bretagne est la ville la plus socialement polarisée du Royaume-Uni. Certes, il y a des zones qui sont plus pauvres et où les coupes sociales ont été encore plus sauvages. Mais nulle part le fossé qui sépare la vie des super-riches de celle des millions de gens ordinaires n’est aussi vaste et aussi visible.

Si le conseil de Kensington et Chelsea était si désireux de détruire le logement social et de donner à Grenfell un lifting cosmétique, c’est parce que procéder ainsi était l’occasion de gagner des millions.

Nous sommes dans le plus riche quartier de la Grande-Bretagne, avec les plus hauts prix des maisons à Londres, soit une moyenne de 1.37 millions de livres l’année dernière, et c’est là que se trouve la rue la plus chère du pays, Victoria Road, avec un prix moyen de 8 millions de livres pour une maison.

Londres est le centre mondial de la spéculation et du parasitisme financier, y compris pour son marché immobilier. Pas moins de 60 % de ses gratte-ciel et un grand nombre de maisons de luxe et d’appartements appartiennent à des sociétés étrangères ou à de riches résidents, qui y ont rarement ou même jamais mis les pieds. De fait, il y a 20 000 « maisons fantômes », d’une valeur de plusieurs millions, qui n’ont jamais été occupées.

En revanche, il y a 250 000 ménages sur les listes d’attente pour le logement des Conseils de Londres et 250 000 autres, avec 320 000 enfants, qui vivent dans des logements surpeuplés.

One Hyde Park

Penchons-nous sur la résidence la plus chère de Londres, One Hyde Park, située à Knightsbridge, dans le Royal Borough de Kensington et Chelsea.

C’est là que se trouve l’appartement le plus cher du monde, au numéro 86, qui a été vendu pour 140 millions de livres.

Deux autres des propriétés au top 10 des plus chères du monde se trouvent toutes deux à Kensington Palace Gardens, les résidences des oligarques milliardaire Lakshmi Mittal et Roman Abramovich, dont les voisins sont le prince William et sa « rayonnante » épouse, Kate.

Le conseil de Kensington et Chelsea est de ce fait dans une position idéale pour faire de bonnes affaires.

Le conseil a récolté 4,5 millions de livres de la vente de seulement deux maisons de trois pièces dans la partie sud de la municipalité.

Le conseil a passé des transactions pour presque 50 millions de livres avec des promoteurs immobiliers pour que leur soit accordé une dispense juridique de l’obligation de construire des « logements abordables » dans leurs projets somptueux. Rien que dans un de ces cas, 12,1 millions de livres ont changé de main.

Aucune partie de ces ressources n’a été utilisée pour aider à fournir des logements abordables ailleurs dans l’arrondissement, ou pour améliorer l’état des logements existants. Au lieu de cela, le conseil a accumulé des « réserves exploitables » de plus de 280 millions de livres.

Le conseil a finalement reculé sur la démolition de la Tour Grenfell, mais c’est là l’exception, pas la règle.

En juillet 2015, le Groupe d’action Grenfell a attiré l’attention sur une décision du conseil d’allouer 10 millions de livres pour des logements temporaires « à Londres, dans la région M25 [le périphérique routier extérieur de Londres] et dans les comtés du sud » dans une initiative de nettoyage social.

Au printemps 2016, le conseil avait déménagé 1668 ménages sans-abri dans un logement temporaire en dehors de la municipalité, le chiffre le plus important avec celui du conseil de Newham géré par les travaillistes.

Seulement 336 unités d’habitations abordables ont été construites dans Kensington et Chelsea depuis 2011. Il y a 1857 habitations vacantes, alors que le nombre de sans-abris a doublé en cinq ans.

Pour être clair, les conservateurs n’ont pas le monopole du nettoyage social. Loin de là.

Il y a au moins 214 projets de “régénération” en cours à Londres, ce qui entraînera une perte nette de 7326 maisons de logements sociaux. Et les Conseils du parti travailliste sont sous certains aspects les plus coupables, notamment à Newham, Lambeth et Haringey. Pendant que cette orgie sordide de spéculation et de pillage prenait place, les services essentiels dont dépendent des millions de personnes ont été éviscérés. La brigade des sapeurs-pompiers n’en est qu’un exemple.

En 2012, le maire d’alors de Londres, Boris Johnson, maintenant ministre conservateur des affaires étrangères, a proposé des coupes de 65 millions de livres, une réduction de 15 % du budget annuel de 448 millions de livres de la brigade des sapeurs-pompiers de Londres. Dix casernes de pompiers ont été fermées et 600 emplois supprimés. Trois ans plus tard, il a supprimé 15 camions de pompiers de plus, ce qui veut dire une réduction générale d’un quart des camions de la capitale.

Les stations vides ont été entretenues pour un coût de 1,5 millions de livres, avant que 8 sur 10 ne soient vendues pour 55 millions de livres pour créer des habitations de luxe.

Il a du sang sur les mains.

Grenfell a pris les dimensions d’une catastrophe nationale.

  • Des centaines de blocs appartenant aux municipalités ont été recouverts du même matériau, y compris l’ensemble immobilier Chalcots à Camden, géré par les travaillistes.
  • Maintenant, le gouvernement a reconnu qu’au moins 80 autres bâtiments ont échoué aux tests de sécurité incendie, bien que non revêtus du même matériau, parce que toutes sortes de combinaisons de revêtement et d’isolation existants sont dangereux.
Le bâtiment Thorn Court de 22 étages dans la ville de Salford, dont quelques éléments du bardage inflammable ont été retirés

La liste peut être allongée pour inclure des milliers d’écoles, de résidences d’étudiants et d’hôpitaux.

De plus, il y a eu des incendies impliquant les bardages également au Moyen-Orient, en Australie et ailleurs, ce qui montre la dimension internationale de Grenfell.

En fait, avant Grenfell, des embrasements impliquant le bardage avaient déjà eu lieu dans au moins 20 immeubles de grande hauteur dans le monde entier.

Un dernier point s’impose. De toute évidence, les autorités devraient avoir un comportement exemplaire ! Après tout, les yeux du monde sont fixés sur elles. Des millions de personne sont horrifiées par ce qui a été fait, et beaucoup risquent des accusations pénales.

Pourtant, même maintenant, on traite les survivants de Grenfell de façon épouvantable. Abandonnés dans des chambres d’hôtel, on ne leur offre pas même un logement décent. Et même les organisations charitables qui ont recueilli environ 19 millions de livres auprès du public ont distribué moins de 3 millions de livres !

Ce que cela prouve, c’est que rien ne sera donné à la classe ouvrière sur la base d’appels moraux aux pouvoirs en place. Tout dépend de notre mobilisation dans une nouvelle orientation politique, celle du socialisme, ce qui veut dire la mobilisation indépendante de la classe ouvrière pour reprendre la direction de la société au service de ses propres intérêts au lieu de ceux des super-riches.

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