Les mensonges des puissances impérialistes s’écroulent dans l’affaire Skripal

Le 1ᵉʳ septembre 1939, la radio allemande annonçait le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en faisant état du discours d’Adolf Hitler devant le Reichstag, dans lequel le dictateur déclarait : « Cette nuit, pour la première fois, des soldats réguliers polonais ont ouvert le feu sur notre territoire. Nous ripostons depuis 5 h 45. Désormais, nous répondrons à chaque bombe par une bombe. »

Sous la direction du ministre de la propagande, Joseph Goebbels, l’invasion de la Pologne a été présentée comme un acte de légitime défense.

Un recours similaire au mensonge et à la diabolisation a été mené par les gouvernements britannique, américain et européens autour de l’empoisonnement le 4 mars à Salisbury, en Angleterre, de l’ancien agent russe Sergei Skripal et de sa fille, Yulia.

Il est maintenant hors de tout doute raisonnable que les allégations du gouvernement conservateur de Theresa May accusant la Russie d’être responsable de l’empoisonnement des Skripal sont des fabrications.

Gary Aitkenhead, directeur exécutif du centre d’armes chimiques du Royaume-Uni, a déclaré mardi à Sky News que les scientifiques n’avaient « pas vérifié la source précise » des substances utilisées lors de l’attaque de Salisbury le 4 mars. La déclaration d’Aitkenhead est intervenue à la veille d’une réunion, convoquée à la demande de Moscou, de l’Organisation pour la prévention des armes chimiques (OIAC) à La Haye, qui aurait discrédité l’argument du gouvernement britannique. Mais cet effort pour limiter les dégâts ne fait que souligner le caractère monstrueux du canular perpétré par les gouvernements britannique et américain et leurs alliés européens.

Theresa May a déclaré au parlement le 12 mars que Porton Down était « absolument catégorique » que « l’agent neurotoxique » utilisé contre les Skripal était d’origine russe. « Sur la base de l’identification positive de cet agent chimique par des experts de renommés mondiaux de Porton Down », a-t-elle déclaré, « le gouvernement a conclu qu’il était hautement probable que la Russie était responsable d’une « tentative de meurtre » sur le sol britannique.

Le ministre des affaires étrangères, Boris Johnson, a déclaré à la chaîne de télévision allemande Deutsche Welle le 20 mars que « les gens de Porton Down » étaient « absolument catégoriques » que la source de l’agent neurotoxique utilisé contre les Skripal était la Russie. « J’ai demandé au type moi-même », a-t-il dit, « et il a dit qu’il « n’y a aucun doute" ».

Le discrédit autour des mensonges britanniques est tellement accablant que le ministère des affaires étrangères a supprimé hier un texte publié le 22 mars déclarant que « l’analyse d’experts de renommée mondiale du Laboratoire de science et de technologie de la défense à Porton Down a montré qu’il s’agissait d’un agent neurotoxique novichok servant d’arme militaire produit en Russie ».

À partir de ce mensonge, et sans demander d’autre preuve que la parole de May et Johnson, les États-Unis, 14 États membres de l’Union européenne, l’Ukraine, le Canada, l’Australie et trois autres alliés ont expulsé plus de 100 diplomates russes. L’alliance militaire de l’OTAN a emboîté le pas, expulsant sept membres du personnel russe pour envoyer « un message clair et très fort selon lequel il y avait un coût pour les actions imprudentes de la Russie ».

Chacun de ces États savait dès le début que les allégations contre la Russie étaient une fraude. Malgré le fait que le prétendu dossier britannique accusant la Russie se soit effondré, cela n’a eu aucun impact sur le soutien que la Grande-Bretagne a reçu de ses alliés impérialistes.

La session d’urgence de l’OIAC, qui a été convoquée à la demande de la Russie, n’a reçu aucune réponse aux questions sérieuses que Moscou a adressées à Londres. Au lieu de cela, le représentant du Royaume-Uni a déclaré que la Russie ne pouvait pas participer à une enquête conjointe avec la Grande-Bretagne sur l’affaire Skripal, car la Russie était « l’agresseur probable ». Ce propos a reçu un soutien sans réserve de la part d’un porte-parole de l’UE, qui a exigé que la Russie réponde aux « questions légitimes » du Royaume-Uni concernant sa prétendue production continue de novichoks.

Non moins impliqués dans cette affaire criminelle, il y a les médias institutionnels, en première ligne le New York Times, qui a passé son temps depuis un mois à diffuser la propagande crue de Londres et de Washington et à réclamer des sanctions sévères contre Moscou.

À aucun moment, le Times n’a soulevé une seule question sur la fiabilité des affirmations du gouvernement de Theresa May. Et maintenant, sa réponse à la réfutation des mensonges est d’ignorer et d’enterrer la déclaration d’Aitkenhead.

Le rôle des médias institutionnels dans la provocation autour de Skripal confirme le but politique de la campagne hystérique menée contre les « fausses nouvelles » et son insistance pour dire que les médias sociaux soient réglementés, limités et surveillés.

Après l’affaire Skripal, est-il nécessaire de fournir d’autre preuve que rien de ce que les médias officiels publient ou diffusent ne peut être pris pour argent comptant ?

Ils dénoncent toute remise en question du récit impérialiste comme de « fausses nouvelles », tout en remplissant leurs fonctions de publier des reportages mensongers.

Comme l’écrivait Léon Trotsky il y a 80 ans, le mensonge est le ciment idéologique de la réaction sociale et politique. Le World Socialist Web Site est un outil indispensable et puissant de la classe ouvrière dans la lutte contre les mensonges des puissances impérialistes et de leurs machines de propagande contrôlées par l’État.

En janvier, le World Socialist Web Site a publié une lettre ouverte aux sites, organisations et activistes socialistes, anti-guerre, progressistes et de gauche appelant à la formation d’une coalition internationale pour lutter contre la censure d’Internet. Les événements récents témoignent de l’importance de cette initiative critique.

(Article paru en anglais le 5 avril 2018)

Loading