Il y a 50 ans: des manifestations étudiantes éclatent à Paris

Le 2 mai 1968, la police anti-émeute a tenté de réprimer une manifestation d'étudiants contre la fermeture de la faculté des arts de l'Université de Nanterre à paris, un campus de banlieue nouvellement construit, et fermé en réponse aux protestations continues des étudiants. Le lendemain, les manifestations se sont étendues à la prestigieuse Sorbonne, qui a exigé que l'action disciplinaire contre l'étudiant de Nanterre Daniel Cohn-Bendit soit abandonnée. De nouveau, la police a été envoyée pour réprimer la manifestation.

Les étudiants manifestent à Paris

Dans la nuit du 3 mai, selon les termes d'un article de presse, « des policiers anti-émeutes utilisant des matraques et du gaz lacrymogène ont mené des batailles rangées contre des étudiants de la Sorbonne » qui s’opposaient à la fermeture de Nanterre. Le nombre d’étudiants arrêtés s’élevait à 573. En réponse, les autorités ont ordonné la fermeture pour une durée indéterminée de la Sorbonne, pour la première fois depuis sa fondation en 1253.

Le 5 mai, un syndicat français représentant des professeurs d'université a déclenché une grève nationale à la suite des fermetures à Nanterre et à la Sorbonne et les actions policières brutales contre les étudiants.

Les 6 et 7 mai, des combats de rue ont éclaté autour d'une manifestation organisée par l'Union nationale des étudiants de France (UNEF). La police a tenté de disperser les manifestants avec des matraques et des gaz lacrymogènes. Les étudiants ont répondu à la façon révolutionnaire traditionnelle parisienne en créant des barricades de voitures renversées et en lançant des pavés ainsi que des armes incendiaires artisanales. Des combats de rue entre la police et les étudiants ont eu lieu dans au moins cinq endroits différents dans le Quartier Latin et à proximité.

A un moment donné, plus de 10 000 manifestants ont bloqué le boulevard Saint-Germain avec des bus renversés, et « des vagues successives de contre-attaques policières ont été repoussées », selon le reportage du New York Times sur l'événement. « Les véhicules de police qui acheminaient des renforts étaient bombardés depuis des toits avec des pierres et des bombes incendiaires. Les vitres des innombrables véhicules de police furent explosées, et des dizaines de voitures renversées et incendiées jonchaient le boulevard Saint-Germain et la rue de Rennes. »

(Article paru en anglais le 30 avril 2018)

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