Après le reportage sur l’entrepôt du Texas par l’IAWV

D’autres travailleurs d’Amazon s’expriment contre leurs conditions de travail atroces

Suite à l'expositionpar l'International Amazon Worker’s Voice des conditions de travail à l'entrepôt d'Amazon DFW-7 à Haslet, au Texas, beaucoup d'autres travailleurs d'Amazon ont confirmé le ressentiment généralisé contre les conditions de travail scandaleuses décrites par Shannon Allen.

Lorsque Chardé, ancienne travailleuse d'Amazon à BOS-7 au Massachusetts, a lu sur les mauvais traitements à DFW-7 sur le World Socialist Web Site, elle a réalisé que ses expériences étaient partagées par les travailleurs d'Amazon du monde entier: «Je pensais seulement que ça avait à faire avec la ville dans laquelle j’étais, mais apparemment pas».

Lorsque les entrepôts d’Amazon ouvrent, ils ciblent les zones économiquement dévastées à faibles revenus qui ont des taux de chômage élevés. Les incitations fiscales sont généralement extorquées aux gouvernements municipaux. L'entreprise attire des travailleurs avec des promesses d'horaires flexibles, d'opportunités de carrière et même d’actions boursières et de soins de santé. De nombreux travailleurs ont raconté qu’ils étaient attirés par Amazon par le salaire et les promesses de stabilité – mais qu’ils étaient ensuite blessés, licenciés ou contraints de quitter leur emploi par des conditions dangereuses et pénibles.

À l'intérieur de l'entrepôt Bos-7 à Fall River au Massachusetts

Chardé a parlé des conditions sociales dans sa ville natale, où Amazon a choisi de construire son entrepôt: «Le bâtiment a été inauguré en 2016, à Fall River, dans le Massachusetts. Fall River est une petite ville industrielle. Beaucoup de gens sont toxicomanes fonctionnels et alcooliques. J’y ai déménagé puisque le loyer est peu cher, mais c’était dispendieux à d’autres niveaux.» Comme beaucoup de villes des États-Unis, Fall River a été dévastée par les vagues de désindustrialisation qui ont provoqué le déplacement de fabricants à la recherche de main-d’œuvre bon marché, un processus qui a commencé dans les années 1950 et qui s’est accéléré au cours des décennies 1980 et 1990. Chardé a ajouté: «Beaucoup d’usines et d'autres choses avaient été fermées. C'était une grande ville industrielle et les gens qui travaillaient dans les usines depuis des années se sont fait licencier.»

Michael Yevtuck, un ouvrier du bâtiment de longue date et un constructeur de maisons semi-retraité de Cliffwood Beach, dans le New Jersey, a postulé pour travailler dans l'entrepôt EWR-4 d'Amazon pour des raisons similaires. «Je pensais que je gagnerais un peu d’argent parce que je ne faisais rien et je voulais retourner au travail. Je ne voyais que des emplois peu rémunérateurs et c'était déjà en octobre, et Amazon embauchait tout de suite.»

Yevtuck avait besoin de travailler pour avoir une chance de prendre sa retraite et de contribuer au mariage de son fils: «J'allais faire ça pour gagner de l'argent et ensuite je retournerais dans le système de travail régulier pour faire plus un peu plus d'argent pour ma vieillesse. Alors je suis allé là-bas, j'ai postulé et j'ai immédiatement été embauché. J'étais ravi – je pensais que 800 dollars par semaine, ça pourrait être utile.» Alex, qui travaille chez DFW-7, a postulé pour travailler pour Amazon, car elle avait besoin de cet argent pour subvenir aux besoins de sa famille: «J'ai commencé chez Taco Bell – j’étais dans le commerce de détail depuis que j'étais plus jeune. Et quand j'ai entendu dire qu'Amazon recrutait, je pensais que ce serait un bon moment pour postuler, que ce serait une opportunité pour moi.»

Lorsque Chardé a été embauchée à Fall River, son premier enfant était âgé de 4 ans et elle s'attendait à ce qu’on lui accorde une certaine souplesse pour répondre à ses besoins en tant que mère célibataire. Mais quand elle a été embauchée, on lui a donné des semaines de 60 heures au lieu des 40 heures qui lui avaient été promises. «Ils ouvrent le bâtiment, et ils brassent des milliers de personnes à travers le bâtiment – ils ont embauché 2000 personnes au cours du premier mois». Une semaine après son embauche, on lui a dit: «Tu es sur des quarts de 60 heures par semaine jusqu'à nouvel ordre». Elle a travaillé 60 heures par semaine par quarts pour les neuf prochains mois. «Je n'ai pas eu de pause. Mon fils de quatre ans pensait que je vivais chez Amazon.»

Le plancher de l’entrepôt de Fall River

«Ils vous vendaient juste un tas de rêves», a déclaré Chardé, «et il s’agit de beaucoup d’illusions seulement pour obtenir un grand nombre de personnes à embaucher». Alex a confirmé la vue des ambulances arrivant à DFW- 7 pendant l'été pour aller chercher des ouvriers qui étaient tombés sous la chaleur, un fait précédemment révélé par le World Socialist Web Site. Elle a déclaré que des travailleurs sont blessés «probablement une fois par jour» et que les températures élevées sont courantes dans la moitié non climatisée de l'entrepôt. «Nous avions des ventilateurs, mais ils les ont enlevés, je ne sais pas pourquoi. Il y a beaucoup de gens qui ont eu un coup de chaleur. L'été dernier, je ne pense pas que c'était aussi mauvais que cet été, nous avions plus de ventilateurs à ce moment».

Elle a également confirmé que des travailleurs peuvent souvent être vus en train de dormir dans leur voiture dans le stationnement.

Chardé a décrit comment la direction emploie des informateurs et des espions parmi le personnel. Elle a raconté comment un ouvrier qui avait suggéré dans un petit groupe de «se syndiquer» a été licencié le lendemain. «Tout le monde doit toujours surveiller ce qu'ils disent ... c'est orwellien», a-t-elle déclaré. Alex a également confirmé cette pratique.

Une fois leur formation terminée, les employés d'Amazon se sont rapidement familiarisés avec le fameux système de tarification qui fait partie intégrante des énormes profits de la société.

Michael a décrit comment le système de tarification est utilisé pour convaincre les travailleurs de travailler plus rapidement et pour fournir des prétextes pour licencier les travailleurs qui se retrouvent dans la ligne de mire de la direction. Il a été embauché comme un «stower». Les stowers reçoivent les articles lorsqu'ils sont livrés à l'entrepôt, les scannent et les placent dans les «pods» où ils sont stockés. La vitesse à laquelle les stowers numérisent et placent des articles constitue le «taux», qui se situe entre 300 et 600 articles par heure. Si les travailleurs ne parviennent pas à atteindre le taux, ils sont harcelés par la direction, «rapportés» et s'ils sont «rapportés» un certain nombre de fois, ils sont licenciés. Les travailleurs peuvent également être rapportés pour toute «tâche non rémunérée», les objets échappés et les articles mal classés. Selon Michael, les exigences en matière de taux sont souvent impossibles à satisfaire, car la taille des articles à prélever, à compter ou à ranger varie. «On peut facilement faire 500, 600, 1000 pièces d'ordinateur par heure sans problème. Si on me donne 600 ou même 200 ou 150 objets bizarres qui ne rentrent pas dans chaque pod, il faut du temps pour monter et descendre».

Les vitesses frénétiques sont épuisantes et dangereuses: «Cela signifie que vous faites 300 à 400 squats par heure ou que vous montez et descendez l’échelle de deux à quatre cents fois, vous ne voyez même pas cela dans une classe d'exercice. Si vous faites 300 squats par heure et que vous travaillez pendant 10 heures, vous faites 3000 squats et cela devient ridicule – c’est certain que quelqu'un va se blesser.»

Les travailleurs subissent une pression énorme de la part de la direction pour travailler le plus rapidement possible sans faire de pauses momentanées: «Si les responsables qui vous surveillent arrivent et entament des conversations avec vous, un temps d’arrêt est noté sur votre rapport.»

Alex à DFW-7 a confirmé la peur d'être pénalisée pour de petites erreurs, ainsi que la pratique de licencier des travailleurs blessés. Elle a décrit comment un travailleur a laissé tomber un objet et s’est blessé en l’attrapant: «La première chose qu’ils ont faite a été de revoir les images et il a été renvoyé le jour même. Donc, les gens ont l'impression qu'ils ne peuvent pas aller à Amcare (Amcare est le fournisseur de soins médicaux interne d'Amazon). On demande aux travailleurs de ne pas appeler le 9-1-1 et de visiter Amcare plutôt. Les travailleurs ont décrit comment la fonction principale d'Amcare semble être de générer des rapports favorables à la direction qui peuvent être utilisés pour limiter la responsabilité de l’entreprise dans le cas de blessures.

En plus des sanctions strictes pour les petites erreurs, les travailleurs sont soumis à des fouilles lorsqu'ils entrent dans la salle à manger et lorsqu'ils quittent l'entrepôt. Les téléphones sont confisqués lorsque les travailleurs entrent dans l'entrepôt. «Ce n'est pas la sécurité pour nous, c'est pour eux», a déclaré Alex.

À BOS-7, Chardé a été témoin d'une blessure lorsque sa collègue s’est déchiré la coiffe des rotateurs (épaule) en soulevant des objets de taille irrégulière dans «l’allée arc-en-ciel» – où se trouvent les gros objets difficiles à manier: des voitures Playskool et d’autres trucs du genre». Sa collègue est devenue handicapée, elle a contacté Chardé et a confié: «ils continuent à se battre contre moi. Un des gérants de bâtiment a continué à dire que c'était une condition préexistante – mais je ne me suis jamais blessée au bras auparavant.»

Fall River, ancien centre industriel

Lorsque sa collègue a finalement été indemnisée pour sa blessure, elle a subi des représailles. Chardé continue: «Ensuite, ils l’ont fait attendre pour son retour: à ce moment elle était au chômage depuis environ deux mois et elle avait deux petits enfants. Quand elle a finalement été autorisée à revenir, qu’ont-ils fait? Ils l’envoient tout de suite dans l'allée arc-en-ciel, où elle travaille actuellement».

Michael s’est déchiré les deux ménisques des genoux en essayant d’atteindre le taux et a demandé à ses superviseurs qu’ils lui donnent un travail à long terme et léger pendant qu'il se rétablissait. Il s'est souvent rendu au bureau des ressources humaines pour déposer des demandes de traitement médical, ainsi que des rapports de blessures. Lorsque les travailleurs suivent un traitement médical pour leurs blessures, Michael a décrit comment l'entreprise essayait de convaincre les travailleurs de régler leurs réclamations pour 2500 $. Il convient de noter que le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, a gagné environ 2950 dollars par seconde cette année.

Chaque histoire sur les blessures que les travailleurs ont partagée avec l’International Amazon Workers’ Voice, alors que cet article était en préparation, ainsi que de nombreux articles sur les médias sociaux répondant à notre couverture, avait une caractéristique commune: la réponse de la direction. Après avoir été blessés, les travailleurs sont convoqués à des interrogatoires, sans la présence d'un avocat, où la direction tente de convaincre et de manipuler les travailleurs pour qu'ils admettent des conditions préexistantes, renoncent à leurs droits et signent des accords de non-divulgation qui empêchent les travailleurs de s'exprimer. «Il y a tellement de gens qui signent ce morceau de papier et qui ne parlent pas, et ne parlent pas des pressions pour le signer», a déclaré Michael.

Au bureau des ressources humaines, Michael s'est entretenu avec un jeune immigrant somalien qui s'était blessé au dos. Il a décrit comment les représentants des RH ont protégé l’entreprise contre la responsabilité en invitant l’immigrant à changer d’histoire en disant «qu’il avait déjà fait du sport avant, puis ils ont dit “Eh bien, je suis certain que tu t’es blessé au dos en jouant au football ou à quelque chose d’autre”. Et il répondait que non».

L’interrogatoire a continué: «Mais ils ont continué à poser les mêmes questions, et finalement il a dit: “Ouais, je me suis peut-être blessé en jouant au football” – et on voyait qu’il disait ce qu’ils voulaient entendre». À cause de son statut d’immigration, Michael affirme: «Il avait peur. Je pense qu'il était seul au pays et qu'il avait besoin d'un travail et qu'il s'inquiétait pour son visa, alors il a signé le papier.» Le jeune homme a alors été jeté hors de l'entrepôt: «ils ont dit: “Pouvons-nous avoir vos cartes d’accès?”, c'était la fin pour lui. Ils ont pris ses cartes d’accès, lui ont dit qu'ils garderaient le contact et lui ont montré la porte.» En ce qui concerne les demandes de travail léger des travailleurs blessés, Chardé indique: «Quand le médecin vous donne un avis et dit que vous devriez être au travail léger, ils ne veulent pas faire ça. Ils veulent pouvoir vous utiliser en tant que travailleur, où qu'ils le veuillent. Ils se fichent de nos restrictions.»

Chardé a été ciblée par la direction après être tombée enceinte, un fait qu'elle a essayé de garder secret. Auparavant, elle s'était heurtée à la direction et aux ressources humaines après avoir rapporté comment un stower, enhardi par le comportement de Trump lors des élections de 2016, la harcelait sexuellement, ainsi que d'autres travailleuses.

Un chef de plancher avait essayé d'aider Chardé à utiliser une partie de son temps de pause alors qu'elle souffrait de nausées matinales, et «beaucoup de personnes m'ont dit que je ne devrais probablement rien dire». Lorsque la direction a été avisée, elle est passée de «solutionneur de problèmes» – qui nécessite de marcher dans l'entrepôt et de surveiller les stocks, les tarifs et les articles endommagés – à stower et à opératrice de machine, une position beaucoup plus dangereuse et pénible. Chardé a travaillé dans le nouveau poste pendant des semaines, tout en demandant à la direction et aux ressources humaines qu’ils l'affectent à un autre rôle. Elle leur a demandé: «Pourquoi je fais ça? Pourquoi est-ce ma fonction? Et quand j’allais voir mes superviseurs, ils me disaient de parler aux RH.»

Elle a eu de plus en plus peur de se blesser. «Je suis à 40 pieds dans les airs, soulevant des boîtes de 50 livres et les mettant dans des bennes. Et avril et mai passent, et je deviens enceinte de deux et trois mois. Je ne peux pas faire ça, vous devez aussi porter un harnais autour de votre abdomen et je pouvais tuer mon bébé si j’étais tombé ou si quelque chose était arrivé».

Quand elle est retournée parler avec les RH, ils ont fait pression sur elle pour qu'elle prenne un congé de maladie sans solde. «Les HR disaient “Oh, tu veux rentrer à la maison?”, et ils sortaient un document en disant: “Vous pouvez prendre un congé médical et être enceinte”. Une dame m'a dit que je devais signer le papier pour prendre un congé de maladie et partir. J'ai indiqué que rien dans leur contrat que j’ai signé ne disait que si je tombais enceinte ou que je devais travailler comme solutionneur de problèmes, je devais prendre un congé de maladie ou que je ne pouvais pas tomber enceinte ou que je ne pouvais pas être blessée.»

Après avoir demandé au service des ressources humaines de changer de fonction, elle a été affectée au raclage de ruban de sécurité de l'entrepôt. Après une semaine de grattage, elle a demandé quatre heures de congé pour se rendre chez le médecin afin de connaître le sexe de son bébé. Quand elle est revenue de son rendez-vous, elle a trouvé que la direction l'avait accusée de prendre congé du travail: «Ils m'appellent, disant que je ne me suis pas présentée au travail sans prévenir. Et puis ils m'ont envoyé une lettre disant que je violais leur contrat parce que je suis tombée dans le négatif dans ma feuille de temps.»

Après cela: «J'ai reçu ma lettre de licenciement. Et puis ils n'ont même pas voulu m'envoyer mon dernier chèque».

Alex, à DFW-7, a été blessée par une aide-gérante qui l'a frappée avec un transpalette. «Elle m'a frappé avec la force de sa palette pleine de trucs – et les palettes peuvent peser jusqu'à 300-600 livres – et tout ce poids a percuté mon épaule, et ça a fait mal.»

Après avoir été renvoyée au travail par Amcare, elle a travaillé jusqu'à ce qu'elle ne supporte plus la douleur et a fait pression sur les RH pour qu'elles examinent les images de l'incident, ce qu’ils ont refusé de faire. Alex a dû prendre une semaine de congé sans solde pour recevoir des soins médicaux pour son épaule, et a découvert avoir un nerf coincé. La violation de la sécurité de l'aide-gérante n'a jamais fait l'objet d'une enquête. «Ils nous font mal et ils ne veulent pas nous payer. Mon épaule n’a plus jamais été la même», a déclaré Alex. Comme le dit Chardé, une fois que quelqu'un est blessé, il a trois options: «quitter son emploi, passer outre ou simplement se battre contre eux bec et ongle». Les travailleurs blessés qui n’acceptent pas les sommes dérisoires offertes par Amazon en guise de «compensation» doivent affronter le labyrinthe kafkaïen, prodirection des tribunaux des accidents du travail des États-Unis, qui font traîner les revendications pendant des mois et des années.

Jeff Smith, un ancien travailleur d'Amazon qui a été blessé à TPA-2 en Floride, a décrit la pression exercée pour obtenir un règlement de quelques dollars. «J'ai une femme, un enfant de trois ans et demi et un autre en route en octobre et nous ne pouvons pas nous permettre de vivre sans aucun revenu ... J'ai de la difficulté à trouver du travail, car je suis en train de récupérer.»

Michael est l'un des rares travailleurs à poursuivre sa demande auprès du tribunal des accidents du travail. Il a été blessé en 2015, mais sa demande d'assurance a été rejetée, bien que tous les médecins aient reconnu que ses blessures au genou étaient liées au travail. Le procès n'a toujours pas eu lieu. «Ils veulent vous donner 5% de ce qui ne va pas, ils veulent le faire au prix le plus bas possible et ils ne veulent pas vous redonner vos payes perdues. Amazon est l'enfer et ils s'en sortent grâce au système de compétitions entre travailleurs.»

Selon Chardé, à Fall River, la blague à propos de BOS-7 est que «tout le monde à Fall River aura travaillé chez Amazon d’ici la fin de l’année». Quand BOS-7 a ouvert, Chardé venait juste d’être embauchée comme «solutionneur de problèmes». Dans le cadre de son travail, elle avait accès à un système de catalogage et de suivi des taux de chaque travailleur, ainsi que de son rôle et de son statut dans l’entrepôt. Les solutionneurs de problème «s’assurent que les personnes qui ont été licenciées n’aient pas accès à leurs badges ou aux ordinateurs».

Pour diriger les solutionneurs de problèmes dans la suppression des identifiants des travailleurs licenciés, la direction «envoie des emails tous les jours» à Chardé, «il y avait environ 800 personnes sur une liste – et on parle d’une fois par mois». Selon Chardé, Amazon compense ces licenciements de masse avec de nouvelles vagues d’embauches, plaçant des annonces de recrutement jusqu’à Providence, dans le Rhode Island.

L’inauguration de l'entrepôt du BOS-7 a eu lieu en grande pompe en septembre 2016. Le maire de Fall River, ainsi que le gouverneur du Massachusetts, Charlie Baker, et la sénatrice «progressiste» Elizabeth Warren étaient présents. Leurs discours, ainsi que ceux des responsables de l'entrepôt, ont célébré le nombre d'emplois qu'Amazon avait apportés dans la région et ont été rapportés sans critique par le Boston Globe. En écoutant les discours, Chardé pensa: «Le gouverneur et le sénateur sont là en train de sourire – pourquoi ne dites-vous pas la vérité et que vous venez de licencier 800 personnes?»

L’année suivante, lorsque le New York Times et le Parti démocrate ont lancé la campagne #MeToo, Chardé a expliqué qu’elle souhaitait envoyer un courriel à Elizabeth Warren qui disait: «Vous n’amenez aucune mesure concrète. Vous êtes assise là en souriant et en saluant les caméras, et pendant ce temps je me faisais harceler sexuellement à cet endroit.»

«Je veux voter pour faire sortir Trump en novembre, mais est-ce que je veux vraiment voter démocrate? Ils sont tellement complices – ils ont aussi causé ces problèmes.»

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(Article paru en anglais le 3 août 2018)

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