Il y a 100 ans : L’offensive Meuse-Argonne commence en France

Le front ouest à la veille de l’offensive Meuse-Argonne

Dans ce qui allait être le dernier acte de la Première guerre mondiale, les forces britanniques, françaises et américaines commençaient une poussée massive le 26 septembre 1918, dont le but était de capturer un important nœud ferroviaire qui permettait de ravitailler le gros de l’armée allemande près de Sedan, le lieu où l’armée française avait dû rendre les armes de manière humiliante durant la Guerre franco-prussienne de 1870. Le 29 septembre l’offensive avait percé la ligne Hindenburg.

Les allemands avaient construit la ligne Hindenburg durant l’hiver 1916-1917. Elle comprenait six lignes de défense profondes de plus de 5 kilomètres, constituées de fortifications telles que des casemates et des redoutes camouflées, qui utilisaient des équipes de réaction rapide pour repousser les attaques. La ligne faisait environ 160 km de long, de Arras jusqu’aux abords de Reims dans le nord de la France. C’étaient les dernières grandes fortifications tenues par les Allemands.

Pendant que les divisions britanniques et belges se dirigeaient vers Gand en Belgique et que les Français attaquaient dans le nord de la France, l’essentiel de l’offensive Meuse-Argonne était confié au Corps expéditionnaire américain – comptant 1,2 million d’hommes – sous le commandement du général John J. Pershing. L’offensive Meuse-Argonne reste la plus grande bataille où des soldats américains ont été engagés.

La plus grande partie du Corps expéditionnaire n’avait pas encore connue les combats avant cette offensive. Durant les semaines qui l’ont précédée, les officiers français et anglais étaient surpris par l’état d’impréparation des troupes américaines. Les forces américaines avaient des moyens de transport inadaptés pour le ravitaillement et les renforts. Les soldats n’avaient souvent pas les armes qu’il fallait, et s’entraînaient toujours aux charges à la baïonnette, qui n’avaient plus aucun intérêt dans cette guerre. La mobilisation américaine sur le front a été également retardée en raison de l’insistance de Pershing à ne pas placer ses troupes sous commandement britannique ou français.

Durant les opérations, l’artillerie américaine a été souvent inefficace, et les officiers ordonnaient des attaques à répétition contre des nids de mitrailleuses que les soldats avaient du mal à neutraliser. Le résultat du 26 277 morts américains, le plus grand nombre de toutes les batailles américaines dans l’histoire, et 95 768 blessés. Cela représente près de la moitié de toutes les pertes américaines de la guerre. Les pertes allemandes étaient de 28 000 morts et 48 000 blessés ; une petite fraction des 2,37 millions de morts et 4 millions de blessés allemands durant toute la guerre.

Les impérialistes britanniques, français et américains alliés avaient monté leur « offensive de cent jours » qui avait commencé en août sur le Front ouest après que l’offensive allemande de juillet ait progressivement perdu son élan. L’offensive Meuse-Argonne porta le coup fatal, bien que l’avancée ne devait s’arrêter qu’avec l’armistice du 11 novembre.

(Article paru en anglais le 23 septembre 2018)

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