Ouvriers et «gilets jaunes» soutiennent la lutte pour libérer Julian Assange

Depuis deux semaines, le Parti de l’égalité socialiste fait campagne à Paris et dans d’autres villes de France, avant sa réunion publique de ce dimanche en faveur du journaliste persécuté Julian Assange et de la lanceuse d’alerte Chelsea Manning. La réunion fait partie de la lutte pour mobiliser la classe ouvrière à l’échelle internationale afin de garantir leur liberté.

La réunion réunira des orateurs des sections sœurs du PES au sein du Comité international de la IVe Internationale, dont Chris Marsden, secrétaire national du Socialist Equality Party (Royaume-Uni), et un représentant du Sozialistische Gleichheitspartei allemand. Elle fait partie d’une série d’événements organisés par le CIQI pour défendre Assange et Manning. On organise des réunions publiques dans tout le Royaume-Uni et des rassemblements en juin et juillet en Australie.

Les militants du PES ont distribué des milliers de tracts à Paris, y compris aux manifestations des «gilets jaunes», dans les universités et les stations de métro, remportant un vif succès. De nombreux travailleurs ont demandé à emporter des tracts pour les distribuer dans les boîtes aux lettres de leur quartier. Des centaines de personnes ont partagé l’événement sur Facebook. Dans la classe ouvrière et parmi les jeunes, il y a un soutien écrasant pour Assange et Manning.

Stéphane, 33, spoke to WSWS reporters at the “yellow vest” protest last Saturday. He works as an industrial draftsman and lives north of Paris, and began attending the protests last December.

Stéphane, 33 ans, a parlé aux journalistes de WSWS à la manifestation des «gilets jaunes» samedi. Ce dessinateur industriel qui vit au nord de Paris a rejoint les manifestations en décembre.

«Je pense que cette situation avec Assange est très grave», a-t-il dit. «C’est quelqu’un qui a dénoncé des choses horribles dans l’intérêt du peuple. Il doit être libéré, une personne comme elle qui nous a informés de la tournure dictatoriale que prend le monde. C’est un policier en fait, un policier pour le peuple contre les crimes des gouvernements. Je le vois comme un ange gardien ou un détecteur de fumée. Je ne savais pas auparavant les crimes qu’il a exposés. Cela doit être partagé partout».

«Je ne savais rien de lui même il y a quelques semaines», explique-t-il. «Je l’ai vu à la télévision il y a quelques mois quand ils l’ont sorti de l’ambassade, et je me suis demandé: ‘Qui est-ce?’» Stéphane a ensuite fait des recherches et découvert ce qu’Assange avait fait.

«Nous devrions tous nous réunir et aller là où il est emprisonné à Londres et le libérer», a-t-il dit. «Ce que vous dites sur le fait que c’est international est important. Les ‘gilets jaunes’, le symbole du gilet, viennent de montrer que nous ne sommes pas satisfaits de ce qui se passe. Mais nous pouvons aussi enlever le gilet, c’est-à-dire que l’important est le mouvement pour lequel nous nous battons. Dans le monde entier, nous sommes près de 7 milliards de personnes. La classe qui nous exploite n’est pratiquement rien. Nous devrions tous nous unir contre cette classe».

Comme 7 millions d’autres, Stéphane a voté pour Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2017, mais a déclaré ne plus le soutenir. «Je pense qu'il fait partie du même système, a-t-il dit. Il ne dénonce pas les élus qui ont commis des crimes pour ce qu'ils sont. Il fait partie du même jeu.»

Noé, 30 ans, travaille à Paris dans un bureau de conseil et de thérapie dans un rôle administratif.

«Il faut défendre ce genre de personnage [Assange]», a-t-il dit à nos journalistes. «Ce n’est pas seulement une question de liberté d’expression. Nous nous trouvons à un moment où le droit à l’information de la population est attaqué. Grâce à l’accès aux médias sociaux, nous avons accès à de plus en plus d’information, mais les choses importantes qui nous préoccupent le plus, au sujet d’un système démocratique, sont en voie d’être éliminées».

«Je me souviens que j’ai été assez choqué entre 2012 et 2013 lorsque le gouvernement français [de François Hollande] a refusé d’accorder l’asile à Assange. C’était le Parti socialiste, et un pays qui a plus de poids dans la diplomatie internationale».

«Nous voyons aujourd’hui que l’armée a en fait plus de droits que les citoyens. J’ai vu la vidéo ‘Meurtre collatéral’. C’est une phrase, mais c’est un fait que des civils ont été tués, des hôpitaux bombardés, pour cette guerre de contrôle. Et nous intervenons aussi à travers le monde, au Mali et en Afrique, où il y a de riches ressources naturelles, de l’uranium, mais où la population est pourtant si appauvrie».

Mikaël travaille à Électricité de France depuis 13 ans.

«Assange dit la vérité au monde entier, et je ne comprends pas comment il peut ne pas être reconnu comme un vrai journaliste, » nous a-t-il expliqué à la manifestation samedi à Paris. «Il a été reconnu à l’international avec des prix au niveau de la paix, et maintenant on lui reproche de diffuser la vérité à tous les peuples. C’est les responsables qui ont peur que Julian Assange ne dévoile des informations qui les discréditeraient.»

«C’est affreux que les Etats-Unis veulent le récupérer en le menaçant d’exécution», a-t-il ajouté. «Le monde entier est contre ça. Pourquoi le gouvernement français n’accepte pas de l’aider? En fait, Macron a d’autres considérations et on voit ce qu’il fait contre les ‘gilets jaunes’.»

«Les médias sont financés par le patronat et le gouvernement et les soutiennent. C’est pour ça qu’on a vu des journalistes chassés des manifestations. Mais Assange, c’est un vrai journaliste.».

Le WSWS s’est également entretenu avec Hamza, 30 ans, un travailleur algérien vivant en France qui était auparavant professeur de français en Algérie.

«Je suis complètement contre ce qui se passe avec Assange», nous dit-il. «Il a fait de vraies révélations sur ce qui se passe dans le monde. Il a révélé un grand nombre de secrets. Et WikiLeaks a pu dénoncer de nombreux scandales de ministres impliqués dans les Cahiers de Panama sur la corruption financière».

«Mais dire la vérité est illégal aujourd'hui», a-t-il ajouté. «Ils veulent terrifier les gens et se protéger par la violence. C'est la même chose qu'aujourd'hui en Algérie».

Chris, who works as a draftsman, spoke to our reporters at last Saturday’s “yellow vest” protest.

Chris, qui travaille comme dessinateur, a parlé avec nos journalistes lors de la manifestation des «gilets jaunes» de samedi dernier.

«Assange a eu du courage », a-t-il dit. «Ce qu'il dénonce dérange des personnes haut placées. Tout a été fait pour l'atteindre et l'empêcher de faire ce qu'il fait. Notamment pour persuader des gens de ne pas faire la même chose que lui, et de ne pas aller dans la même direction que lui.»

«On peut voir notamment avec les ‘gilets jaunes’ le même type de répression,» a-t-il commenté. «On voit que les gens et le peuple qui sont contre l'État sont réprimandés, qu'on essaye de les empêcher de manifester, pour ne pas perturber le système qui est en place.»

Il a remarqué que le gouvernement Macron poursuit également les lanceurs d’alerte, y compris les journalistes de Disclose qui ont publié des articles sur les ventes d’armes françaises pour la guerre au Yémen. «Les journalistes de Disclose ont été accusés d'avoir révélé des sécrets de défense Français, et ont été convoqués par la police.».

Le PSE appelle tous les étudiants, les jeunes et les travailleurs, ainsi que tous ceux qui sont engagés dans la défense des droits démocratiques à venir assister à la réunion publique de ce dimanche à Paris, et à prendre position en faveur de la liberté d’expression et contre le militarisme et la guerre.

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Détails:

Dimanche 23 juin 2019, 15h.
AGÉCA
177 rue de Charonne
75011, Paris
Métro: Charonne, Alexandre Dumas

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