Les démocrates soutiennent le budget militaire massif de Trump pour la Troisième guerre mondiale

Pour la troisième année consécutive, les démocrates votent en faveur d'une augmentation massive des dépenses militaires, pour mettre à la disposition de l'administration fascisante de Trump l'argent qu'elle peut utiliser, non seulement pour lancer des guerres, mais aussi pour créer un État policier en Amérique.

Les sénateurs démocrates ont voté jeudi à une écrasante majorité en faveur de l'approbation du plus grand budget du Pentagone jamais voté, rejetant les appels lancés pour empêcher le président Trump de construire des armes nucléaires «utilisables» et pour riposter contre son détournement des fonds du Pentagone pour mener la répression à la frontière.

Le plus gros budget militaire de tous les temps

Sous Trump, le budget militaire américain est passé de 619 milliards de dollars en 2016 à 700 milliards de dollars en 2018, 716 milliards de dollars en 2019 et les 750 milliards de dollars adoptés jeudi par le Sénat.

Les dépenses de défense représentent aujourd'hui près de 60 % du budget de l'État, les deux cinquièmes restants étant absorbés par l'éducation, les routes, les ponts, la recherche scientifique et l'exploration spatiale.

Si la version sénatoriale du projet de loi d'Autorisation de la défense nationale pour 2020 est adoptée par la Chambre des représentants, le Congrès aura accordé à Trump une augmentation annuelle totale du budget militaire de 131 milliards de dollars, un chiffre deux fois plus élevé que le budget militaire annuel de 61 milliards de dollars de la Russie. Pour sa part, la Chambre contrôlée par les démocrates propose un budget militaire de "seulement" 733 milliards de dollars - un autre record américain.

Lors du vote de jeudi, 36 démocrates se sont joints à 49 républicains pour adopter le plus gros budget militaire de l'histoire américaine. Seuls cinq démocrates ont voté contre le projet de loi, tandis que six autres, dont Bernie Sanders et Elizabeth Warren, étaient trop pris par leur campagne pour les présidentielles pour voter d'une manière ou d'une autre sur un projet de loi accordant des pouvoirs de guerre massifs au président fascisant.

Guerre avec la Chine

Le projet de loi vise ouvertement la Chine, imposant des sanctions aux banques chinoises qui font affaire avec la Corée du Nord, tout en interdisant l'utilisation des fonds fédéraux pour acheter des produits du plus grand fabricant mondial ferroviaire de wagons de voyageurs, la China Railway Rolling Stock Corporation (CRRC).

Dans l'une de ses restrictions les plus draconiennes, le projet de loi impose des limites à la disponibilité de visas pour les étudiants et les universitaires chinois, les traitant, dans un langage qui rappelle l'internement des Japonais pendant la Deuxième Guerre mondiale, comme des espions potentiels.

Guerre avec l'Iran
Le lendemain du vote sur le budget, les sénateurs démocrates ont organisé un vote grotesque sur un amendement séparé, condamné dès le départ à l'échec, pour exiger que Trump obtienne l'approbation du Congrès avant d'attaquer l'Iran. Comme on pouvait s'y attendre, le vote a échoué. Commentant la défaite de l'amendement, le New York Times a écrit sèchement: «M. Trump a dit qu'il avait le pouvoir de lancer une frappe militaire contre l'Iran sans l'autorisation du Congrès, et en fait, le Sénat a donné son accord.»

Aucune limite sur les armes nucléaires et Guantanamo Bay

Le projet de loi du Sénat a rejeté toutes les dispositions de la version de la Chambre de représentants qui imposeraient même les limites les plus symboliques à la mise au point d'armes nucléaires «à faible rendement», donnant ainsi le feu vert à Trump pour sa quête de développement de bombes et de missiles nucléaires «utilisables». La version du Sénat a également rejeté les demandes visant à interdire le placement de nouveaux détenus à Guantanamo Bay, à Cuba.

L'approbation sans opposition de la répression de Trump à la frontière

Avec la mesure peut-être la plus significative incluse furtivement dans l'accord, le Sénat a voté pour financer rétroactivement les 3,6 milliards de dollars que Trump a détourné du budget du Pentagone pour construire son mur frontalier en proclamant un état d'urgence et en contournant l'opposition du Congrès.

Par cette mesure, les sénateurs démocrates ont effectivement approuvé la plus grande violation par Trump de la Constitution américaine à ce jour: utiliser le budget du Pentagone dans son rôle de «commandant en chef» pour court-circuiter le pouvoir budgétaire du Congrès. Ce sont là des motifs non seulement de destitution immédiate, mais aussi d'inculpation criminelle pour complot en vue de subvertir la Constitution.

Les démocrates soutiennent Trump

Le président de la Commission sénatoriale des forces armées, Jim Inhofe, un républicain, a clairement indiqué que le projet de loi vise réellement la Chine, déclarant que «la stratégie de défense nationale est tout à fait claire» mettant l'accent sur «la concurrence stratégique avec la Chine et la Russie.»

Le principal démocrate du comité, le sénateur Jack Reed, était d'accord. «C'est un très bon projet de loi», a-t-il dit. «Il contient de nombreuses autorisations nécessaires, des autorisations de financement et des réformes qui aideront les hommes et les femmes de nos forces armées.»

La bonne position est «oui», a déclaré la représentante démocrate Elissa Slotkin, une ancienne analyste de la CIA qui siège au Comité des forces armées de la Chambre des représentants. «Oui», une augmentation, «oui», une augmentation de salaire, «oui», un budget significatif pour le ministère de la défense.»

Au cours des débats de la semaine dernière, les 20 démocrates candidats à la présidence ont parlé un espagnol approximatif et ont fait la grimace pour condamner le traitement réservé par Trump aux enfants réfugiés, ont mis en avant avec grandiloquence les menaces «erratiques» de Trump contre l'Iran et ont exigé une expansion des programmes sociaux du gouvernement, notamment «Medicare for all» (Système de santé universel).

Mais les actes sont plus éloquents que les mots. Malgré toutes leurs dénonciations de Trump en tant que pervers sexuel, espion russe ou les deux, les démocrates fonctionnent comme s'ils formaient un gouvernement de coalition avec le Mussolini américain, en approuvant ses guerres illégales, en donnant le feu vert à ses attaques contre la démocratie et en finançant ses camps de concentration.

(Article paru en anglais le 1er juillet 2019)

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