La maire écologiste de Marseille refuse un confinement face à la pandémie

La maire écologiste de Marseille, Michèle Rubirola, et la présidente Les Républicains de la métropole et du département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, ont fait front commun, jeudi 27 août, refusant que l’État confine Marseille. Elles suivent ainsi la politique d’immunité collective, visant à laisser le virus se répandre, qui est en fait aussi celle suivie par l’État français.

Cette conférence des élus marseillais a eu lieu en parallèle de la conférence du gouvernement faisant campagne pour la réouverture des écoles. Selon les deux élues marseillaises, l’État aurait un temps envisagé un reconfinement local à Marseille. Vassal évoquant même «une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes qui serait catastrophique», s’indignant d’une pratique «deux poids deux mesures» par rapport à Paris, où le gouvernement n’aurait jamais envisagé de reconfinement.

Les Bouches du Rhône a été avec la région Île-de-France les deux premiers territoires métropolitains à être classés zone à risque, avant d’être rejoint deux jours plus tard par 19 autres départements. Le préfet des Bouches du Rhône a rendu obligatoire le port du masque sur Marseille et une dizaine de villes touristiques du département, ainsi que la fermeture des bars entre 23h et 6h.

La mairesse de Marseille a déclaré que «ces décisions ont besoin de concertation», inquiète des conséquences économiques et sociales de ces mesures, tout en regrettant que le cap de minuit pour les fermetures, négocié avec le préfet de région, Christophe Mirmand, n’ait pas été accepté.

Rubirola a déclaré: «Le gouvernement a décidé depuis Paris de ce qui serait bon pour notre ville, sans engager le dialogue nécessaire avec les élus, et surtout sans nous donner les moyens de faire respecter les décisions qui sont les siennes». Vassal, candidate des Républicains lors des municipales, a elle aussi regretté un «manque de concertation». «A Marseille, on est toujours montré comme les mauvais petits canards», a-t-elle estimé.

Le professeur Raoult, contesté pour sa défense du traitement de la Covid-19 par la chloroquine et qui a déclaré dernièrement que ce qui se passe est «le plus gros scandale médical de tous les temps» était aussi présent. Il a souligné que «le taux de mortalité des patients hospitalisés depuis le 15 juin dans les Bouches-du-Rhône est de 8,1 pour cent contre 15,8 pour cent à Paris.»

Les travailleurs ne peuvent pas faire confiance au gouvernement pour faire face à la crise sanitaire. Au début de la pandémie, le gouvernement Macron a consciemment décidé de ne rien faire comme l’a avoué l’ex ministre de la santé Agnès Buzyn. La politique d’immunité collective pour justifier la reprise du travail est criminelle et irresponsable mettant en danger des centaines voire des millions de personnes pour faire fructifier les milliers de milliards d’euros donnés aux banques et aux grandes entreprises.

Les travailleurs ne peuvent rien attendre des deux élues marseillaises, pas plus que des partis qu’elles représentent. Elles critiquent démagogiquement les décisions «venues de Paris», mais elles s’alignent sur la politique menée par l’État et l’aristocratie financière.

Les deux élues s’oppose à un confinement de leur ville ou générale sous prétexte des conséquences économiques. Ceci est la politique ni plus ni moins du gouvernement Macron. Lors de la conférence de presse du gouvernement et en dépit des chiffres inquiétant sur l’accélération de l’épidémie de la Covid-19 dans l’Hexagone, le premier ministre a annoncé que face à cette situation, «notre objectif, c’est de tout faire pour éviter un reconfinement surtout généralisé».

Ainsi les élus marseillaises défendent la politique d’immunité collective qu’elles proposent d’appliquer, de fait, à Marseille comme dans le reste du pays.

Aussi, les élus marseillaises n’ont pas dénoncé les milliers de milliards d’euros injectés sur les marchés financiers aux profits des banques et des grandes entreprises, ni la politique de reprise du travail marquée par les licenciements et la destruction d’emplois. La mairesse écologiste et la présidente de la métropole sont comme Macron les représentantes des banques et des grandes entreprises, mais au niveau municipal.

Le confinement annoncé par les gouvernements européens au mois de mars était une réponse aux grèves des travailleurs en Italie et en Europe pour se mettre à l’abri lors de l’éruption du virus. Les élites dirigeantes européennes qui basaient avant cela leur politique sur l’immunité collective ont craint une explosion sociale si les mesures de confinement n’était pas mises en place. En ravalant leur colère, elles ont préféré mettre les économies au ralenti.

A présent les banques et grandes entreprises veulent que les milliers de milliards d’euros de liquidité servent à engranger des profits et refusent donc de nouveaux confinements, tout comme les élues marseillaises.

Les travailleurs doivent lutter pour se protéger de la Covid-19 ce qui passe par la création d’organisations indépendantes et l’organisation d’une grève générale à travers le monde afin que les travailleurs puissent se mettre à l’abri. Pour cela l’expropriation de l’aristocratie financière est nécessaire pour que les milliards d’euros publics servent à garantir la santé et les conditions de vie décente pour les travailleurs et à éviter les faillites de petites entreprises.

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