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Nouvelles coupures d'emplois dans les hôpitaux de Montréal

Par Jacques Richard
7 août 1998

Alors que le Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) procède à l'élimination de plusieurs dizaines de postes dans les services alimentaires, les deux centrales syndicales présentes se livrent à une guerre intestine, chacune cherchant à faire reporter sur l'autre le poids des coupures.

Le CHUM est né il y a deux ans de la fusion de trois hôpitaux de Montréal (Saint-Luc, Hôtel-Dieu et Notre-Dame) dans le cadre d'un vaste programme de compressions budgétaires: plusieurs centaines de lits ont été fermés; près de 1000 employés ont été forcés de prendre une retraite anticipée sans être remplacés; 80 médecins d'expérience ont pris leur retraite ou quitté l'institution; il n'y a pas assez d'anesthésistes pour assurer le bon fonctionnement des salles d'opération; et les urgences débordent quotidiennement.

En décembre dernier, le conseil d'administration du CHUM, où siègent des représentants syndicaux dont le vice-président de la CSN (Centrale des syndicats nationaux) Marc Laviolette, a voté pour centraliser les services alimentaires au pavillon Saint-Luc, afin de réduire la masse salariale de $1,5 million. Selon ce projet, les cuisines de Notre-Dame et de l'Hôtel-Dieu, dont les employés sont affiliés à la CSN, ne serviraient plus qu'à réchauffer la nourriture préparée par les employés de Saint-Luc, eux-mêmes affiliés à la Centrale de l'Enseignement du Québec (CEQ).

Ce projet avait été vivement condamné par la CSN. « On déshabille l'Hôtel-Dieu et l'hôpital Notre-Dame, et tous les investissements vont à Saint-Luc », déplorait Jocelyne Fortier, qui dirige le syndicat du pavillon Notre-Dame. « L'objectif est de sauvegarder tous les emplois à Saint-Luc, nous n'accepterons aucun compromis », indiquait quant à lui, Jean-François Racine, le président du SSHSL (Syndicat des salariés de l'hôpital Saint-Luc).

Un comité formé de représentants du SSHSL et de la CEQ, de la CSN et de la direction du CHUM avait été créé à la fin de juin et chargé de recommander une décision finale le 15 juillet. Le litige principal, rappelons-le, ne porte pas sur la décision d'abolir des dizaines de postes dans les services alimentaires, décision endossée tant par la CEQ que la CSN, mais sur la répartition des coupures de postes dans les trois pavillons.

Comme il fallait s'y attendre, les négociations n'ont rien donné. « Nous ne pouvions tout de même pas accepter que les salariées et salariées de Saint-Luc subissent la majorité des coupures », a expliqué Jean-François Racine. Deux jours après la date-butoir du 15 juillet, le SSHSL organisait un débrayage de trois heures devant le pavillon Saint-Luc, pour exiger l'application de la décision de décembre dernier, à savoir la centralisation des services alimentaires à Saint-Luc, au détriment des emplois dans les deux autres pavillons.

Quelques jours plus tard, la CSN déposait une nouvelle proposition: la répartition sensiblement uniforme sur les trois pavillons d'une équipe de 71 postes équivalent temps complet (comparativement à 109 au 1er octobre 1997), dont une équipe mobile de 6 employés temporaires, sans lieu de travail ni titre d'emploi précis. Défendant cette proposition, le président de la CSN, Gérald Larose, a expliqué que les syndicats CSN avaient déjà fait beaucoup de concessions, acceptant même de réduire le personnel de Notre-Dame et de l'Hôtel-Dieu de 21 postes, alors que la CEQ n'aurait pas fait les mêmes efforts au pavillon Saint-Luc (qui, soit dit en passant, perdrait 17 postes selon le plan de la CSN) .

Le 24 juillet dernier, la direction du CHUM a endossé la proposition de la CSN, en ce qui a trait à la répartition et au nombre des postes restants, ayant atteint son objectif, avec l'élimination de près d'un tiers des emplois dans les services alimentaires.

Mais elle a insisté qu'elle ne signerait aucune entente sans une nouvelle concession syndicale sur deux points majeurs: l'équipe mobile devrait passer de 6 à 14 postes, et tous les postes devraient être comblés à partir d'une liste d'ancienneté fusionnée pour les trois pavillons, ce qui serait une violation de la convention collective.

Sur ce dernier point, la CSN a répondu qu'elle était d'accord à condition que la fusion des listes d'ancienneté n'affecte, dans un premier temps, que les employés travaillant sur appel.

Après avoir divisé les travailleurs selon leur lieu de travail, les chefs syndicaux veulent maintenant diviser les employés permanents des employés « temporaires, frayant la voie, comme cela a déjà été démontré, à de nouvelles attaques sur les emplois et conditions de travail de tous les employés ».

 

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