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Le premier ministre japonais démissionne après une sévère défaite électorale

Par Peter Symonds
Le 13 juillet 1998

Le premier ministre japonais Ryutaro Hashimoto a annoncé sa démission aujourd'hui lors d'une conférence de presse tenue peu après la sévère défaite du parti au pouvoir, le Parti libéral démocrate (PLD), dans l'élection qui a eu lieu hier pour la chambre haute parlementaire, la Chambre des conseillers. Le PLD n'a gagné que 44 sièges sur 126, beaucoup moins que les 61 que le parti espérait garder.

L'élection pour la chambre haute japonaise est en général un événement ennuyeux et sans grande importance. Seule la moitié des sièges est en jeu. La chambre haute a des pouvoirs limités dans le choix du premier ministre, la ratification des traités et l'adoption des lois budgétaires. Le PLD n'a pas de majorité dans la Chambre des conseillers depuis 1989 et ne s'attendait pas à en gagner une dans l'élection d'hier.

Mais le scrutin est vite devenu un test de confiance pour Hashimoto, qui a été vivement critiqué pour l'attitude de son gouvernement face à la crise économique japonaise. Lors de la dernière élection pour la chambre haute, le taux de participation avait atteint un plancher-record de 44 pourcent, reflétant une aliénation générale envers les partis et la politique. Hier cependant, les électeurs étaient beaucoup plus nombreux à aller voter (58 pourcent), beaucoup d'entre eux étant déterminés à exprimer leur hostilité envers le PLD.

Après avoir rencontré plusieurs dirigeants du parti tôt le matin, Hashimoto a annoncé qu'il prenait l' « entière responsabilité » de la défaite électorale et il a démissioné. Aucun successeur n'a encore été choisi, mais parmi les candidats probables on retrouve le ministre des Affaires extérieures Kiezo Obuchi et l'ancien chef de cabinet Seiroku Kajiyama; tous les deux se débattent depuis des mois en vue d'obtenir le poste de premier ministre.

Un nouveau premier ministre sera très probablement assermenté lors d'une session spéciale du parlement déjà prévue pour la fin juillet sous le thème de l'économie, et en particulier le taux-record de chômage, présentement à 4,1 pourcent.

La démission de Hashimoto remet en question une visite ministérielle à Washington planifiée pour le 21 juillet et qui devait porter sur l'économie japonaise, et en particulier le projet de création d'une banque spéciale devant servir de « pont » dans le cadre de la restructuration des mauvaises créances évaluées à $600 milliards qui pèsent sur le système bancaire japonais.

Alors qu'il traverse sa pire récession économique depuis la Deuxième guerre mondiale, le Japon a un premier ministre fantôme en attente d'un remplaçant. La crise économique crée de l'instabilité politique qui, en contre-coup, ne fait qu'augmenter l'incertitude sur les marchés internationaux. L'annonce du résultat électoral a entraîné une baisse des valeurs boursières et une nouvelle chute du yen, dont la valeur est passée de 140.93 pour un dollar américain vendredi, à environ 142,4 en milieu de journée aujourd'hui.

De plus, loin de résoudre la crise au sein du PLD, la démission de Hashimoto va probablement créer des divisions encore plus profondes. Le conservateur Kajiyama et ses partisans ont vivement critiqué le récent projet de Hashimoto consistant à baisser les taxes afin de stimuler l'économie, au lieu de l'approche traditionnelle du PLD qui est de fournir des contrats lucratifs de travaux publics afin de courtiser des sections particulières de l'électorat et de la grande entreprise.

Le grand gagnant de l'élection a été l'opposition représentée par le Parti démocrate du Japon (PDJ) ou Minshuto, qui participait à sa première élection à la chambre haute depuis sa fusion avec trois autres fragments de l'opposition il y a trois mois. Le Parti démocrate du Japon a gagné 27 sièges, ce qui porte son total à 47, comparativement aux 38 qu'il détenait avant l'élection.

Le dirigeant du PDJ, Naoto Kan, qui a reçu une large couverture des médias, a cherché à gagner les sympathies de l'électorat en condamnant la « corruption » et en réclamant de plus grandes réductions de taxes et plus d'argent pour les programmes sociaux. Il a publiquement proposé la formation d'une coalition des partis d'opposition, qui incluerait les staliniens du Parti communiste japonais (PCJ), selon le modèle de la coalition italienne connue sous le nom d' « olivier ».

Le PCJ a également augmenté sa part des sièges de la chambre haute; il en gagné 15, ce qui fait passer sa représentation totale de 14 à 23. Il est maintenant le troisième parti de la chambre haute. Comme en Italie, la participation des staliniens dans une coalition capitaliste servirait un but bien précis, à savoir: contenir l'opposition de la classe ouvrière pendant que le gouvernement impose des mesures d'austérité.

Les deux partenaires du PLD dans la coalition dirigée par ce dernier, la petite fraction de Sakigake et le Parti social-démocrate (PSD), ont également subi des pertes électorales. Le PSD, le plus important parti d'opposition durant presque toute la période de l'après-guerre, n'a gagné que cinq sièges, ce qui réduit son total de 20 à juste 13. Sakigake n'a gagné aucun siège et ne garde que trois sièges dans la chambre haute.

L'aliénation de l'électorat envers les partis officiels a également été révélée par le grand nombre d'indépendants qui ont été élus, à savoir 20, ce qui porte leur nombre total à 26.

Le résultat de l'élection à la chambre haute est un signe d'instabilité politique croissante, non seulement au Japon mais à travers la région, dans le contexte d'une récession économique persistante. Hashimoto est maintenant le deuxième leader politique important, après le président indonésien Suharto, à être chassé du pouvoir sous l'impact de la crise financière asiatique.

 

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