wsws.org/francais

Visitez le site anglais du WSWS

SUR LE SITE :

Contribuez au WSWS

Nouvelles et Analyses
Luttes Ouvrières
Histoire et Culture
Correspondance
L'héritage que nous défendons

A propos du CIQI
A propos du WSWS

AUTRES LANGUES

Allemand

Français
Anglais
Espagnol
Italien

Indonésien
Russe
Turque
Tamoul

Singalais
Serbo-Croate

 

La campagne présidentielle américaine :

L'alternative du Parti vert

par Guy Charron
30 août 2000

Manifestation au niveau politique de l'immense croissance de la polarisation sociale, le système bipartite américain est presque entièrement détaché de la grande majorité de la population qui ne trouve plus le moindre écho de ses préoccupations dans les politiques, ni même les discours, du Parti démocrate et du Parti républicain.

Dans un tel contexte, le Parti vert est parfois présenté par les médias comme une alternative de gauche au Parti démocrate américain. Une analyse des réalisations et de la campagne des verts démontre pourtant tout le contraire.

Les dirigeants et les membres du Parti vert ne le voient eux-mêmes que comme un outil pour faire pression sur les démocrates pour les pousser plus à gauche. Le candidat présidentiel des verts, Ralph Nader, a longtemps été associé avec le Parti démocrate, sa carrière ayant débuté au milieu des années 1960 alors qu'il était consultant juridique sur la question de la sécurité automobile pour Daniel Patrick Moynihan, alors adjoint au secrétaire du Travail. Il y a gagné sa réputation de défenseur des consommateurs et a poussé pour diverses réformes, y compris la protection de l'environnement, la santé au travail et les normes de sécurité.

Depuis les 1990, il s'est allié à la direction de l'importante centrale syndicale AFL-CIO et à d'autres partisans du nationalisme économique dans des campagnes pour s'opposer à l'Accord sur le libre-échange, au GATT et à l'OMC.

Lors de son discours au congrès de nomination du candidat présidentiel des verts, Ralph Nader a clairement fait savoir qu'il cherchait non seulement l'appui des libéraux qui ont quitté le Parti démocrate parce qu'il allait trop à droite, mais encore celui de gens de la classe moyenne et des travailleurs qui se laissent gagner par les forces de droite comme le très à droite Parti réformiste de Buchanan par exemple.

Le discours de Nader combinait les dénonciations du « pouvoir des grandes entreprises mondiales sur notre gouvernement », les dénonciations de l'insécurité qui est le lot des petits entrepreneurs, des fermiers et des travailleurs avec les appels au patriotisme, aux soi-disant valeurs familiales et au nationalisme économique. Nader a déclaré que les buts des verts (un environnement, des communautés et des gens plus sains) étaient « aussi les buts des conservateurs », et a averti ses partisans de n'avoir pas « de préjugés » envers quiconque.

Malgré toutes ses déclarations sur la concentration de la richesse et du pouvoir politique entre les mains d'une « oligarchie », Nader ne proposent rien de plus que des solutions vaguement réformistes, y compris une réforme du financement de la campagne électorale, une augmentation des impôts pour les très riches, la fin du « bien-être social pour les entreprises » et des lois qui retiraient leur incorporation aux compagnies qui violeraient les normes environnementales ou les normes du travail.

Pour réfuter les accusations qu'ils seraient au fond des « socialistes sous un autre nom », les verts se sont vantés dernièrement des réalisations des 78 membres qui ont été élus à différents postes au niveau local. Ils ont voté pour abolir le code de sécurité du bâtiment, ou pour empêcher la fluoration de l'eau, en faisant valoir le coût prohibitif de la mesure.

Et pour expliquer l'opportunisme politique de verts en poste, un représentant du parti a expliqué que « La démocratie peut devenir sale, mais c'est le meilleur système que nous ayons. » « Le Parti vert a dédain des grandes concentrations de pouvoir, tant au niveau public que privé. Nous n'appuyons pas la nationalisation des grandes industries. Nous ne sommes preneurs pour aucun 'isme'. »

Nader a inconditionnellement appuyé la campagne en destitution contre Bill Clinton, et s'est dit désolé que le Sénat n'ait pas voté en faveur de sa destitution. Nader rejoint là aussi les groupes de fondamentalistes chrétiens, les multimillionnaires de droite ainsi que les éléments le plus à droite du Congrès et du système judiciaire américain.

Nader aurait un pacte de non-agression tacite avec le droitiste Buchanan. Nader n'a jamais critiqué ses positions sur l'avortement et l'immigration et ne dit mot sur les liens étroits qui unissent Buchanan avec les patrons anti-ouvriers de l'industrie du textile du sud des États-Unis.

Buchanan et Nader se sont joints à la direction des Teamsters dans la campagne raciste de cette dernière pour empêcher les routiers mexicains de venir aux États-Unis et à la campagne pour stopper la normalisation du commerce entre les États-Unis et la Chine.

Pour finir, les verts américains ont défendu le rôle des verts en Allemagne. Malgré leur tradition de pacifisme, les verts allemands qui forment le gouvernement avec les sociaux-démocrates, ont appuyé l'intervention militaire de leur pays lors de la guerre au Kosovo.

Mike Feinstein, un représentant des verts a défendu la politique des verts allemands de la façon la plus éhonté. Feinstein a déclaré que « Lorsqu'est venu le temps de décider si nous restions dans la coalition pour essayer de modifier les politiques du SPD, ou de la quitter pour y voir entrer les démocrates-chrétiens, ce qui aurait mené à une politique encore plus militariste, nous avons décidé de rester et d'essayer d'influencer le gouvernement. »

Cette analyse ne tient pas la route. La principale conclusion que les verts allemands ont tiré de la guerre au Kosovo est la nécessité pour l'Allemagne de développer et de moderniser son armée pour préparer des opérations semblables à celle du Kosovo dans un avenir rapproché.


 

Untitled Document

Haut

Le WSWS accueille vos commentaires


Copyright 1998 - 2012
World Socialist Web Site
Tous droits réservés