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A la mémoire d'Ernst Schwarz (1957 - 2001)
Il combattait pour une perspective socialiste dans l'entreprise

Par Ulrich Rippert
19 janvier 2001

Camarade Ernst Schwarz est mort soudainement, terrassé par une crise cardiaque samedi dernier. Il laisse dans le deuil sa compagne et sa fille. Il fut durant de nombreuses années membre du Parti de l'égalité sociale (PSG - Allemagne) et, début 1995, il avait été élu au comité d'entreprise des aciéries Krupp Hoesch AG sur une plate-forme socialiste.

Ses collègues de travail le connaissaient l'énergie et le courage avec lesquels il dénonçait les abus et luttait pour l'amélioration des conditions de travail. Il fut avant tout un adversaire intransigeant de la politique opportuniste des syndicats et de la majorité du comité d'entreprise de l'usine qui, dans le dos des travailleurs, faisaient un compromis véreux après l'autre. Ernst Schwarz avait toujours dit clairement que les problèmes de l'entreprise ne pouvaient être résolus que si les travailleurs adoptaient la perspective socialiste et en faisait l'axe de leur lutte.

C'est au début des années 1970, âgé de dix-sept ans à peine, alors qu'il commençait un apprentissage de mécanicien à la Henrichshütte à Hattingen, dans le bassin de la Ruhr, qu'Ernst Schwarz avait rejoint le Bund Sozialistischer Arbeiter (BSA) - le précurseur du PSG. Il participa alors à de nombreux meetings et séminaires, et prit part de façon infatigable aux discussions sur une perspective socialiste.

Par la suite, il racontera souvent que durant cette période deux conceptions s'étaient profondément ancrées dans sa conscience, conceptions auxquelles il avait tenu de façon inébranlable. La première était le refus d'une société basée sur l'exploitation et l'oppression et qui, dans le passé, avait produit des crimes de la pire espèce tels que le fascisme, la guerre et l'holocauste. Et la seconde était la compréhension, malgré son jeune âge, que le principal obstacle à une transformation progressiste de la société était constitué par la direction opportuniste du mouvement ouvrier, en premier lieu les sociaux-démocrates et les staliniens.

Sur des photographies prises à l'occasion de la manifestation du 1er mai 1975 dans le centre-ville de Essen, on peut le voir, entouré par trois membres du service d'ordre du DKP (le Parti communiste allemand), tenter de défendre la banderole portant les mots d'ordre du Bund Sozialistischer Arbeiter. Ils dénonçaient la politique de rigueur du gouvernement Schmidt de l'époque. Mais, malgré son intervention courageuse, les fiers-à-bras staliniens avaient réussi à détruire toutes les banderoles des trotskystes.

Ernst Schwarz fut un adversaire résolu du régime stalinien et de la bureaucratie au sein du mouvement ouvrier bien avant la chute du mur de Berlin et l'effondrement de la RDA. Mais pas comme beaucoup le furent par la suite, d'un point de vue de droite, nationaliste mais plutôt d'un point de vue de gauche. En tant que socialiste, il était un internationaliste convaincu, saisissant toutes les occasions qui se présentaient pour discuter avec les travailleurs d'autres pays. C'est ainsi qu'il participa il y a trois ans aux classes internationales d'été de la Quatrième Internationale à Sydney. Il mit cette occasion à profit pour s'informer de la situation des sidérurgistes australiens et pour nouer des contacts internationaux.

Ernst défendait ses opinions énergiquement, et même ses amis politiques se souviennent de plus d'une discussion et plus d'un échange de vues particulièrement vifs. Mais, pour Ernst Schwarz, toutes ces discussions ne concernaient qu'une seule question : comment faire avancer l'influence des idées socialistes et, de ce fait, l'évolution politique des travailleurs.

Qui le connaissait se rendait compte que ses convictions politiques allaient de pair avec une grande serviabilité. Le concept de solidarité avait pour lui un contenu très concret et très pratique. Derrière ce caractère énergique et ce fort tempérament se cachait un homme sensible qui s'occupait affectueusement de sa famille et de ses amis.

Bien que trop brève, la vie d'Ernst Schwarz est un exemple. Il fit partie du petit nombre de ceux qui ne se conformèrent pas et qui, au lieu de se plaindre des mauvaises conditions, entamèrent une lutte courageuse et intransigeante pour un monde meilleur et plus juste. Il était en cela dans la grande tradition du mouvement ouvrier socialiste. Ernst Schwarz ne vécut que quarante-trois années. Sa mort soudaine nous afflige profondément.


 

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