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Le Canada a monté l'opération de sécurité la plus imposante de l'histoire pour un sommet des Amériques

par Keith Jones
2 mars 2001

Le sommet des Amériques qui se tiendra à Québec du 20 au 22 avril fait l'objet de la plus grande opération de sécurité de l'histoire canadienne. Alors qu'une bonne partie de cette opération reste toujours secrète, il est déjà évident que plusieurs libertés civiles fondamentales seront violées. De plus, en transformant la ville de Québec en un campement armé, les autorités espèrent marginaliser et stigmatiser ceux qui s'opposent au sommet et aux politiques de la grande entreprise des 34 gouvernements qui y participent.

Publiquement, les représentants gouvernementaux ont admis que 5000 policiers provenant de quatre forces policières (la Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec et les polices municipales de Québec et Ste-Foy, une ville voisine) seront mobilisés pour le sommet. La police aura pour fonction d'isoler les manifestants du site du sommet et de réprimer sans merci toute transgression de la loi par les opposants au sommet. À cette fin, les cinq brigades anti-émeutes de la GRC sont déployées à Québec et le gouvernement provincial québécois a ordonné que les 500 prisonniers de la prison d'Orsainville, aux environs de Québec, soient transférés à d'autres prisons, pour qu'elle puisse servir de centre de détention pour les personnes arrêtées lors des protestations anti-sommet.

Les autorités ont pris des mesures extraordinaires pour assurer que le moindre des participants au sommet, ne parlons pas du président américain George W. Bush et des 33 autres chefs du gouvernement, ne rencontre ou même entende une manifestation anti-sommet. Le coeur de centre-ville de Québec, plusieurs douzaines de pâtés de maisons où, en plus des salles de congrès où se tiendra le sommet et des hôtels où logeront les participants, on trouve plusieurs commerces et bureaux, et de nombreuses résidences, sera fortifié et transformé en une zone à circulation restreinte.

Une clôture métallique de 4,5 kilomètres de longueur et de trois mètres de hauteur, arrimée dans du béton, encerclera le site et lors du sommet, seuls les possesseurs d'un laissez-passer émis par les forces policières y auront accès. Les laissez-passer sont divisés en trois catégories : la première pour les participants au sommet, une autre pour ceux qui résident dans la zone à circulation restreinte et une troisième pour ceux qui y travaillent. Le gouvernement provincial n'a pas encore décidé si les fonctionnaires de l'Assemblée nationale et de divers ministères situés dans la zone d'exclusion auront congé lors de la durée du sommet et, en les comptant, il pourrait y avoir jusqu'à 25 000 travailleurs et résidents qui seront forcés d'obtenir des laissez-passer de la police et qui seront sous la plus haute surveillance lors du sommet.

La police enquête sur tous les demandeurs de laissez-passer. Bibiane Bernier, la gérante d'une boutique de souvenirs d'un hôtel où se tiendront certaines des activités liées au sommet a déclaré à la Presse canadienne que la GRC avait mené une enquête poussée sur tous ses employés. «Ils ont appelé une de nos employées qui a déménagé cinq fois au cours des dernières années pour lui demander ce qu'elle avait fait et pourquoi elle avait déménagé.»

Défendant ces mesures, le ministre de Sécurité du Québec, Serge Ménard, a déclaré brutalement : « Comme le dit le proverbe, si tu veux la paix, prépare la guerre.»

Les groupes de défenses des droits et libertés ont signalé que la zone d'exclusion représente une restriction sans précédent du droit de la population de circuler et de jouir des rues et des autres endroits publics. Le conseiller général de l'Association canadienne des libertés civiles, Alan Borovoy, a ajouté : « Le plus éloigné les protestants seront, le moins viable seront leurs manifestations. »

La GRC a rendu visite aux organisations impliquées dans les activités anti-sommet, même des groupes religieux, pour les interroger sur leurs plans. Aussi, la GRC les a encouragés à informer les forces policières sur tout groupe ou individu duquel elles croient qu'il pourra désobéir aux règles très restrictives que les forces policières ont émises quant aux lieux et gestes permis pour les manifestations. Le Service canadien du renseignement et de la sécurité a aussi rendu des visites-surprises à des activistes anti-sommets.

Les tactiques de pression de la police ont déjà commencé à porter ses fruits. Voulant montrer encore une fois combien ils sont respectables, les syndicats ont annoncé que leurs manifestations auront lieu loin du périmètre de sécurité.

Au cours des préparatifs pour le sommet, les forces policières et le gouvernement municipaux cherchent à instiller un climat de peur et d'intimidation. Au moins à deux occasions, la police a arrêté et détenu des personnes qui distribuaient des tracts anti-sommet à Québec. Dans le premier cas, la police a dit que si plus de deux personnes distribuaient des tracts, alors cela constituait un rassemblement illégal. Cette semaine, la banlieue de Ste-Foy a emboîté le pas à la ville de Québec et voter un règlement municipal qui rend illégal pour quiconque dans une foule de porter un masque, un foulard ou de couvrir de quelque façon que ce soit son visage, ceci dans une ville où les températures sous souvent sous le point de congélation à la fin d'avril. Non seulement ce règlement donne le pouvoir à la police d'immédiatement arrêter toute personne qui se couvrirait même partiellement le visage, mais il contrevient à la présomption d'innocence en statuant que tous ceux qui oseraient cacher une partie de leur visage doivent prouver qu'ils avaient une bonne raison de le faire.

De telles mesures draconiennes indiquent combien les autorités sont hostiles aux libertés civiles les plus fondamentales et leur empressement à donner à l'État les pouvoirs dont il a besoin pour vider les rues de ceux qui pourraient s'opposer aux politiques gouvernementales.

Avec le plein appui du gouvernement libéral canadien, les États-Unis se préparent à profiter du sommet du mois prochain pour renforcer leur longue domination économique et géopolitique sur l'Amérique du Sud en forçant la création d'une zone de libre-échange sur tout l'hémisphère.


 

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