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Manifestation contre la guerre : Les jeunes prédominant à la marche de Toronto

Par nos correspondants
17 février 2003

Environ 80.000 personnes ont manifesté à Toronto samedi dernier, dans ce qui fut une marche vivante et tout en couleur malgré que la température atteignait les -13 degrés Celsius. Comparée au dernier ralliement anti-guerre qui avait eu lieu le 18 janvier qui comptait environ 10.000 personnes, cette manifestation n'était pas seulement plus grande, mais aussi plus jeune, plus ouvrière et plus diversifiée.

Des milliers d'étudiants, tant du niveau secondaire que collégial ont participé à la marche, comme l'on fait aussi des travailleurs immigrés venant d'un large éventail de pays. Portant bannières et pancartes, des enseignants contre la guerre signalaient leur présence tout comme des docteurs, des artistes et des avocats. Le Congrès du travail du Canada, les Travailleurs de l'acier, les Travailleurs de l'auto et le Syndicat canadien de la fonction publique marchaient sous leurs bannières.

De façon générale, la vaste majorité des gens ne marchait pas dans des contingents organisés, mais avec leur famille et leurs amis avec des pancartes faites main sur lesquelles on pouvait lire des slogans comme «États-Unis égale terrorisme» ou «Pas anti-américain, anti-militariste». Une autre déclarait les «Trois vérités» suivantes en lettres peintes à la main: «1. George Bush n'est pas un président élu. 2. Les États-Unis ont des armes de destruction massive. 3. Les médias nous mentent.»

Les partisans du Parti de l'égalité socialiste sont intervenus de façon importante, distribuant près de 2000 copies de la déclaration du WSWS «The tasks of the anti-war movement».

Le sentiment général en était un de profonde inquiétude face à la possibilité de la guerre et d'extrême hostilité envers le président américain Bush et au premier ministre britannique Tony Blair, inquiétude qui se mêlait à l'espoir illusoire que les immenses manifestations à travers le monde parviendraient à convaincre les autres gouvernements de prendre position contre eux.

La plupart des orateurs à la tribune ont alimenté ces illusions. Les organisateurs de la manifestation, la Coalition contre la guerre qui consiste en une trentaine d'organisations religieuses, communautaires, syndicales et étudiantes, ont offert la meilleure place à Jack Layton, le nouveau chef du Nouveau parti démocratique au niveau fédéral. Alors que plusieurs autres orateurs ont dénoncé Blair, Layton n'a pas dit un mot sur le rôle crucial que joue son confrère social-démocrate en appuyant Washington.

Il ne s'est pas engagé à s'opposer à ce que Canada s'implique dans la guerre si elle était sanctionnée par le Conseil de sécurité de l'ONU. Plutôt, Layton a demandé à la foule de faire pression sur le premier ministre canadien, Jean Chrétien, pour qu'il prenne la même position que celle du président français, Jacques Chirac, dont la position ne diffère de celle de l'administration Bush que du point de vue de la défense des intérêts nationaux français. Layton a fait chanté «Vive la France!» à la foule.

Le gouvernement canadien est déjà impliqué la préparation militaire contre l'Irak, ayant envoyé de nouveaux contingents dans le Golfe et en Afghanistan. Mais le principal message de Layton était qu'il fallait convaincre Chrétien de «rejeter le militarisme» et pour plutôt «investir dans le bien-être des Canadiens». Il a repris cette position dans une entrevue après la marche. «Sans aucun doute, après les manifestations de ce week-end, nous allons voir un redressement de la colonne et voir notre gouvernement canadien trompeter un message de paix à Bush et au Conseil de sécurité de l'ONU», a-t-il dit.

Alors que les marcheurs ont applaudi sans critique Layton et d'autres orateurs, ceux qui ont parlé au WSWS ont plutôt exprimé leur scepticisme dans la possibilité que l'establishment politique change fondamentalement de voie.

Un jeune informaticien a dit qu'il lisait le WSWS depuis un certain temps. «Je ne crois rien qui soit annoncé dans les médias internationaux. Des marches comme celles d'aujourd'hui démontrent que nous ne sommes pas une minorité. Je ne crois pas qu'elles vont empêcher la guerre, mais c'est tout ce que nous pouvons faire.»

«Il est évident que les gouvernements ne vont pas nous écouter. Regardez l'Italie et l'Espagne, où les gens sont opposés à la guerre, mais où les gouvernements y participent. J'ai compris que les votes ne comptent pas. Encore, tout est très confus. Je ne sais pas quoi faire après cette marche. Sans aucun doute, la guerre va commencer. Nous devrons alors voir quelle sera la réponse des gens à travers le monde.»

Alec, un étudiant en 13ème année, a dit qu'il fallait une révolution pour arrêter la guerre: «Nous devons trouver une façon révolutionnaire de considérer les gens, le profit et l'économie. Je crois qu'une des plus grandes raisons de cette guerre, c'est le pétrole. Si des profits n'étaient pas en question, il n'y aurait pas cette guerre. Comment peut-on justifier de tuer un être humain au nom du profit? Et le fait que des gens veulent une guerre pour de l'argent est un crime contre l'humanité, une atrocité, un crime contre la paix.»



 

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