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La lutte contre la guerre : Lettre ouverte du World Socialist Web Site aux étudiants

Par le bureau de rédaction du WSWS
5 mars 2003

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Cette lettre a été distribuée le5 mars lors des manifestations anti-guerre des lycéens et des étudiants qui se sont déroulées dans tous les Etats-Unis et dans d'autres pays.

A seulement quelques jours du commencement de la guerre contre l'Irak, le 5 mars des milliers de jeunes participeront à des rassemblements et des débats anti-guerre organisés dans des campus et des lycées partout aux Etats-Unis et aussi à échelle internationale.

Plus l'entrée en guerre approche et plus le caractère prédateur de cette guerre devient clair. Les porte-parole de Bush émettent des mensonges en série dans une tentative de terroriser les gens et d'influencer l'opinion. Le premier mensonge est de prétendre que les Etats-Unis n'ont pas encore pris la décision d'aller en guerre. Les dirigeants et les journalistes de télévision utilisent des expressions telles que «si on en vient à la guerre» bien qu'ils soient tout à fait conscients que la décision d'envahir l'Irak a été prise de longue date et qu'une vaste machine de guerre est prête à lâcher une capacité de frappe colossale contre une nation quasiment sans défense.

Le deuxième mensonge est d'affirmer que la décision d'entrer ou non en guerre est «du ressort de Saddam». La réponse de Washington à l'acceptation de l'Irak de détruire les missiles Samoud II fut de déclarer que le désarmement de l'Irak ne suffisait plus pour éviter la guerre. La maison blanche a repris sa demande d'un «changement de régime», demande qui n'est nulle part étayée par des résolutions de l'ONU sur l'Irak

Il n'y a rien que Saddam Hussein puisse faire pour empêcher les Etats-Unis d'envahir. Les déclarations solennelles au sujet d'armes de destruction massive, de résolutions de l'ONU, de 'libération' du peuple irakien ne sont que propagande destinée à manipuler et à tromper l'opinion.

Le caractère impérialiste et colonial de la guerre se révèle dans les méthodes sordides utilisées par Washington pour convaincre ses «alliés» et l'ONU en général de sanctionner son attaque contre l'Irak. L'administration Bush utilise un mélange de menaces, d'ultimatums et de pots de vin pour imposer sa volonté au monde.

Illustration des méthodes mafieuse de Washington, le journal britannique le Guardian a révélé que la National Security Agency (Agence de sécurité nationale) américaine espionne et met sur écoute les téléphones des délégations de l'ONU afin de faciliter le processus de «négociations».
Mensonges et brutalité ­ telle est le manière d'agir de l'administration Bush. Ce gouvernement qui arriva au pouvoir au moyen d'élections confisquées, est l'incarnation des couches les plus rapaces et criminelles de l'élite dirigeante américaine, précisément ces éléments-mêmes qui ont accumulé des richesses colossales par la fraude et l'escroquerie à la tête des grandes sociétés. Les méthodes mafieuses de Bush dans son pays sont maintenant employées à l'échelle mondiale.

L'attaque imminente contre l'Irak n'est que la première expression de la flambée du militarisme partout dans le monde, faisant planer sur toute l'humanité la menace de la catastrophe.

Ce sont les jeunes qui sont touchés de plein fouet par cette crise. Une génération entière va être sacrifiée à la volonté de domination mondiale de l'impérialisme américain. D'abord, ceux nombreux qui seront utilisés comme chair à canon pour cette guerre-ci et puis les guerres innombrables planifiées pour l'avenir. Ensuite il y a les millions de jeunes qui se verront privés de l'opportunité d'avoir une éducation correcte ou un emploi et une carrière stables.

Il est juste et nécessaire que la jeunesse et les étudiants protestent et résistent. Ils ont toujours joué un rôle essentiel dans les mouvements sociaux progressistes et révolutionnaires, et le feront encore. Mais la contestation à elle seule ne suffira pas. La question la plus cruciale est la clarté politique. Il faut développer un programme et une stratégie pour transformer la contestation anti-guerre en mouvement de masse, basé sur la classe ouvrière, contre le système capitaliste lui-même.

Le gouvernement américain ne parle pas dans l'intérêt du peuple américain, mais plutôt dans l'intérêt d'une oligarchie financière. Le militarisme et les attaques contre l'éducation, l'emploi et les droits démocratiques sont deux facettes du même processus politique. Il s'agit de la politique extérieure et de la politique intérieure de la même élite dominante.

La domination de cette oligarchie est le résultat de contradictions profondes au sein du système capitaliste lui-même. Tout d'abord il y a le développement massif des inégalités sociales ­ le fossé qui sépare l'immense majorité de la population de ceux qui monopolisent les richesses sociales et qui contrôlent les deux partis politiques. C'est la crise économique et sociale aiguë du capitalisme américain qui a généré cette frénésie guerrière chez l'élite dominante. Ceux qui détiennent le pouvoir espèrent que d'une certaine façon la guerre va fournir une issue aux problèmes et contradictions pour lesquels ils n'ont aucune solution.

Quelles sont les motivations pour faire la guerre ? L'élite dominante américaine veut saisir le contrôle des vastes réserves de pétrole de l'Irak comme première étape de son projet d'hégémonie mondiale. En même temps elle veut détourner l'attention du public américain de la crise sociale dans le pays tout en s'attaquant aux droits démocratiques en jetant les bases pour un régime autoritaire.

La guerre aura des conséquences énormes pour la population américaine. On s'attend à ce qu'elle coûte plus de 100 milliards de dollars ­ presque quatre fois la somme que le gouvernement fédéral dépense pour l'éducation. Et ceci ne représente que le premier versement. Au fur à mesure que le gouvernement transfèrera de plus en plus d'argent vers l'état militarisé, il y aura encore davantage d'attaques draconiennes sur le système de l'éducation et tous les acquis sociaux conquis par les travailleurs dans le passé.

L'éducation publique va très mal, et une éducation primaire et secondaire de qualité tend de plus en plus à n'être accessible qu'aux enfants de riches. L'administration Bush a refusé d'aider les administration des états de l'union qui tombent en faillite, ce qui signifie des augmentations des frais de scolarité et des réductions supplémentaires des budgets d'éducation.

Les frais de scolarité des étudiants d'université ont augmenté de plus de 100% pendant la dernière décennie tandis que l'aide financière pour les étudiants de famille modeste s'est tarie. Ceci se traduit par des dettes colossales pour les jeunes qui arrivent à faire des études universitaires. En moyenne, un étudiant terminant un diplôme de quatre ans en 1999-2000 avait une dette de 16 000 dollars uniquement sur des emprunts fédéraux, sans compter des emprunts privés et de carte de crédit.

C'est sur la jeunesse que la mise au pas et la militarisation de la société retombent le plus lourdement. Plutôt que d'encourager le développement intellectuel, le système éducatif exige le conformisme politique. On assiste à un développement des atteintes à la liberté d'expression dans les établissements scolaires, allant jusqu'à l'exclusion temporaire d'élèves et d'étudiants qui distribuaient des tracts anti-guerre.

Les étudiants et lycéens qui se sont mobilisés cette semaine ont pour responsabilité de bien regarder la société contemporaine en face et d'en tirer les conclusions nécessaires. S'il n'y avait qu'une seule chose à apprendre, ce serait que protester contre l'injustice ne suffit pas. Une stratégie politique approfondie est nécessaire.

Le World Socialist Web Site et le Parti de l'égalité socialiste proposent les principes suivants comme base d'un mouvement contre l'impérialisme et la guerre :

1. C'est la classe ouvrière américaine et internationale qui est l'authentique base populaire pour la lutte contre l'impérialisme et la guerre.

2. La grande force potentielle de la classe ouvrière ne peut se réaliser que si elle est mobilisée indépendamment et en opposition aux partis des grands capitalistes. La classe ouvrière doit construire son propre parti politique et lutter pour le pouvoir.

Aux Etats-Unis ceci signifie qu'il faut en finir avec la subordination politique des travailleurs au Parti Démocrate, qui ne représente qu'une fraction différente de la même oligarchie capitaliste. Sans le soutien du Parti Démocrate, l'administration Bush serait incapable de mener la guerre ou ses attaques frontales contre les droits démocratiques et les programmes sociaux à l'intérieur des Etats-Unis. Le Parti Démocrate porte une pleine responsabilité pour l'énorme crime qui est sur le point d'être commis.

3. La lutte contre la guerre ne peut être menée de façon systématique et efficace qu'à condition d'être dirigée contre le système socio-économique qui produit la guerre ­ c'est à dire, contre le capitalisme et pour le socialisme.

4. La lutte contre la guerre exige l'unité internationale de la classe ouvrière. La classe ouvrière est une classe internationale, dont les intérêts dépassent les limites régionales, ethniques, raciales, linguistiques ou autres. Il n'est pas possible de mener une lutte internationale contre l'impérialisme et la guerre en se subordonnant à tel ou tel gouvernement bourgeois qui se trouve temporairement en conflit avec les Etats-Unis, ou à l'ONU, qui est elle-même un instrument des puissances impérialistes.

Le World Socialist Web Site et le Parti de l'égalité socialiste organisent une conférence basée sur ces principes le 29-30 mars. La conférence, intitulée «Le socialisme et la lutte contre la guerre : stratégie et programme d'un nouveau mouvement international contre l'impérialisme et la guerre» se tiendra à l'université de Michigan, à Ann Arbor. Nous invitons tous les étudiants et les jeunes qui veulent construire un mouvement de masse contre l'impérialisme et la guerre à s'inscrire à cette conférence.

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