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Le traitement du Sida : revirement du gouvernement sud-africain

De notre correspondant en Afrique du Sud
Le 15 septembre 2003

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Lors de son discours de clôture de la Conférence nationale d'Afrique du Sud sur le Sida, le ministre de la Santé de la Province du Kwazulu Natal, le docteur Zwele Mkhize, a annoncé, à la surprise générale, que le gouvernement sud-africain prenait toutes les mesures utiles afin de mettre en place un traitement efficace du Sida.

Le 1er août, lors de l'ouverture de la Conférence de Durban la ministre de la Santé, Manto Tshabalala-Msimang, a prononcé son discours devant 4.000 personnes. Après avoir justifié l'inaction du gouvernement face à la pandémie du Sida, elle a lancé de violentes attaques contre des « éléments qui font tout leur possible pour induire la population en erreur ». Pendant son discours des activistes de Action Campaign qui portaient des T-shirts avec le slogan « Il suffit de deux pilules pour sauver une vie » arboraient des pancartes portant les noms de personnes qui étaient mortes du Sida. Le vice-président, Jacob Zuma, qui avait succédé à la tribune à la ministre Tschabalala-Msimang, a adopté une ligne moins sévère en annonçant que le gouvernement était sur le point de conclure plusieurs accords internationaux qui permettront un accès aux soins pour les nombreuses personnes affectées par le Sida et par le virus VIH.

Le revirement rapide du gouvernement d'Afrique du Sud sur la question du traitement semble avoir été précipité par la proximité des élections générales en 2004. D'après un article écrit par Jaspreet Kindra du Mail and Guardian, les principaux instigateurs de cette concession précipitée ont été la tête de liste de l'ANC, Manne Dipico (qui est en même temps Premier ministre de la Province du Cap Septentrional), Olive Shisana, directeur du programme national de recherche sur les aspects sociaux du VIH/ Sida, ainsi que le porte-parole du gouvernement, Joel Netshitenzhe. Le ministre de l'Education, Kader Asmal, et le ministre de la Fonction publique, Jeff Radebe, ont également joué un rôle majeur dans ce virage.

Si l'ANC reconnaît des faiblesses importantes dans son traitement de la pauvreté et du chômage, Dipico a souligné que l'ANC ne dispose ni d'une quelconque réponse, ni d'une quelconque stratégie pour faire face aux critiques concernant le traitement de la crise du Sida/HIV par le gouvernement.

Cette annonce surprise à la Conférence nationale d'Afrique du Sud sur le Sida a été suivie par une décision prise lors d'un Conseil des ministres d'ordonner au ministère de la Santé de développer un plan détaillé des opérations pour fournir des médicaments anti-rétroviraux pour fin septembre. La décision a suivi la prise de connaissance du rapport d'une équipe appartenant aux ministères de la Santé et du Budget, établi en juillet 2002, afin de déterminer les implications budgétaires d'un plan national de traitement et de prévention du Sida. D'après ce rapport entre 500.000 et 1,7 million de vies pourraient être sauvées par une thérapie anti-rétrovirale.

On suppose que la décision des ministres a été le résultat de semaines de pression sur le président Mbeki et sur Tshabalala-Mismang. Le mécontentement de la ministre de la Santé, « déprimée » suite aux instructions du Conseil des ministres a été mis en évidence quand elle a fait certaines remarques lors de la Journée des Femmes, le 9 août. Elle a déclaré : « Il ne m'est pas possible de dire que nous allons bientôt lancer notre plan parce que les coûts de celui-ci n'ont pas été proprement chiffrés ». En réponse à des questions de la presse elle a répété plusieurs fois : « Ces décisions ne dépendent pas de moi. Il appartient au gouvernement de décider de façon collective ».

Les partis politiques de l'opposition ont exprimé leur inquiétude quant au succès du lancement de ce plan tant que Tshabalala-Msimang resterait au pouvoir. Ils ont attiré l'attention sur les lacunes de la ministre elle-même, en exigeant son départ. Ces partis ne prennent absolument pas en compte le système économique qui refuse l'accès à des médicaments vitaux pour un grand nombre de Sud-Africains et qu'ils soutiennent activement.

Cette indécision apparemment interminable du gouvernement sud-africain a coûté très cher en vies humaines : un million de personnes sont mortes depuis l'apparition du virus et 600 nouvelles personnes sont infectées par jour.

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