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Le Parti de l'égalité socialiste se présente aux élections au Sri Lanka

Par le Parti de l'égalité socialiste
Le 2 mars 2004

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Le Parti de l'égalité socialiste (Socialist Equality Party -­ SEP) du Sri Lanka a décidé de présenter une liste de 23 candidats dans le district de Colombo lors des élections générales qui auront lieu le 2 avril. Ce district est le plus important du pays et le centre industriel et commercial du Sri Lanka.

La liste des candidats est dirigée par Wije Dias, le secrétaire général du SEP, également membre du comité de rédaction international du World Socialist Web Site. Les autres candidats du SEP sont des ouvriers industriels, des enseignants, des employés de banque, des étudiants et de jeunes chômeurs - tant tamouls que cingalais.

Le SEP utilisera ces élections pour mettre en garde la classe ouvrière contre les sérieux dangers auxquels elle fait face et pour lancer un vaste débat sur le programme politique requis pour les contrecarrer.

Le problème central auquel font face les travailleurs est la menace croissante que le pays replonge dans une guerre civile catastrophique qui a déjà coûté plus de 60 000 vies. Deux ans après que le gouvernement du Front de l'unité nationale (UNF) ait pris le pouvoir et signé un accord de cessez-le-feu avec les Tigres de libération de l'Eelam Tamoul (LTTE), le supposé processus de paix est au point mort.

La grande entreprise et les grandes puissances ont fait pression pour la signature d'un accord avec le LTTE afin de transformer l'île en un centre de main-d'oeuvre à bon marché. Mais le « processus de paix » a provoqué de profondes divisions au sein de l'État et de l'establishment politique de Colombo qui a toujours utilisé le chauvinisme anti-tamoul comme outil politique pour faire oublier les tensions sociales par diversion et diviser les travailleurs selon leur ethnie, leur langue et leur religion.

Dès le départ, le « processus de paix » a subi les attaques soutenues de certaines sections de l'appareil d'État, notamment des militaires et des groupes extrémistes cingalais tels que le Parti Janatha Vimukthi Peramuna (JVP) qui considèrent que toute entente avec le LTTE est l'équivalent d'une trahison.

La présidente Chandrika Kumaratunga se tourne de plus en plus vers ces couches en dénonçant le gouvernement du Front de l'unité nationale (UNF) pour avoir octroyé des concessions inacceptables et mis en danger la « sécurité nationale » en menant des pourparlers avec le LTTE. Suite aux pressions de ces couches, elle a arbitrairement saisi en novembre dernier trois ministères clés, dont celui de la Défense, pour ensuite limoger le gouvernement élu dans un geste sans précédent le 7 février.

Les gestes de Kumaratunga n'ont fait qu'encourager les divers groupes extrémistes cingalais. Le JVP, qui est maintenant allié officiellement avec le Parti de la liberté du Sri Lanka (Sri Lanka Freedom Party ­SLFP) de la présidente, exploite cette opportunité pour fomenter le communalisme afin de détourner les simples travailleurs de leur sort misérable. Plus de 200 moines bouddhistes se sont ralliés sous la bannière du Sihala Urumaya d'extrême-droite, rebaptisé Hela Jathika Urumaya, pour s'opposer de façon explicite à tous pourparlers avec le LTTE et « sauver la nation » en la transformant en une théocratie bouddhiste.

Kumaratunga et ses alliés politiques prétendent qu'ils respecteront le cessez-le-feu actuel et qu'ils sont prêts à négocier avec le LTTE. Mais leur dénonciation du « processus de paix » revêt une logique inexorable en elle même. Une atmosphère politiquement chargée, empoisonnée par la démagogie chauvine cingalaise, a préparé la scène pour la reprise du conflit armé, indépendamment de ce que sera le résultat immédiat du vote.

Le SEP lance cette mise en garde : la décision de la présidente de chasser le gouvernement élu prouve que la démocratie parlementaire est de plus en plus mise de côté et que de nouvelles formes de domination dictatoriale sont en préparation. L'absence d'opposition parmi les diverses sections de l'establishment politique, y compris l'UNF, démontre qu'il n'y aucune base politique ou économique sérieuse au sein des cercles dirigeants pour la défense des droits démocratiques de base.

Le recours à des méthodes autocratiques par la présidente est avant tout dirigé contre la classe ouvrière. Aucun des principaux partis n'est capable de satisfaire les besoins et les aspirations de base de la majorité de la population. Tous, y compris le JVP, soutiennent l'imposition du programme de restructuration économique du FMI et de la Banque mondiale qui a abaissé les niveaux de vie et accéléré de façon foudroyante les inégalités sociales. Un retour à la guerre entraînerait un désastre social pour les travailleurs, qui se sont vus contraints de subir le fardeau du conflit qui a coûté la vie à des dizaines de milliers de personnes, en a estropiées des dizaines de milliers d'autres et transformé des centaines de milliers d'habitants en réfugiés ruinés.

Non à la guerre! Pour le retrait de toutes les troupes du Nord et de l'Est!

Le SEP présente un programme socialiste aux élections du 2 avril pour mettre fin à la guerre, défendre les droits démocratiques et résoudre la crise sociale croissante que vit les masses de simples travailleurs. Le SEP (comme son prédécesseur la Ligue communiste révolutionnaire) est le seul parti à s'être opposé avec intransigeance à la guerre depuis son déclenchement en 1983 et à avoir lutté pour unir les masses cingalaises et tamoules contre les gouvernements successifs de Colombo.

Comme le montre la présente crise politique, la classe dominante s'est montrée tout à fait incapable de mettre fin à la guerre de façon progressiste. Tant l'UNP que le SLFP sont profondément plongés dans le communalisme cingalais à l'origine de ce conflit, et les deux partis sont responsables de la poursuite brutale de la guerre. Les vieilles organisations « ouvrières » que sont le Parti Lanka Sama Samaja et le Parti communiste se sont adaptées aux politiques chauvines depuis des décennies et font maintenant partie de l'alliance JVP-SLFP. La prémisse d'une paix véritable, la fin des conflits communaux et de l'animosité, passent par l'établissement de l'indépendance politique de la classe ouvrière à l'égard de tous les partis bourgeois, de leurs divers apologistes et de l'État capitaliste.

Les travailleurs ne peuvent faire confiance au supposé processus de paix et aux promesses du premier ministre Ranil Wickremesinghe et de l'UNF. Sous la pression des grandes entreprises et des grandes puissances, Wickremesinghe a cherché à conclure un accord de paix avec le LTTE sous la forme d'un arrangement de partage du pouvoir être les élites cingalaise, tamoule et musulmane du pays pour intensifier leur exploitation de la classe ouvrière.

Loin de mettre fin au chauvinisme et au racisme, les divers plans de « paix » pour céder le pouvoir au Nord et à l'Est de l'île ne feront qu'institutionnaliser les divisions communales, rendant ainsi les tensions et les conflits futurs inévitables. Tant le gouvernement que le LTTE ont créé des administrations intérimaires qui seront imposées de façon non démocratique et placeront les partis basés sur le communalisme dans des positions de pouvoir. Comme ses homologues de Colombo, le LTTE veut compétitionner pour obtenir les investissements de l'étranger et transformer l'île en une « économie tigre ».

Pour empêcher la reprise du conflit armé, la classe ouvrière doit mettre de l'avant sa propre solution de classe à la guerre. Le SEP réclame le retrait immédiat et inconditionnel de toutes les forces militaires sri lankaise du Nord et de l'Est de île. Le maintien forcé de l'État unitaire ne s'est pas accompagné que de la suppression des droits démocratiques pour la minorité tamoule. Il a également mené à la domination du militarisme et à des attaques contre les droits démocratiques dans toute l'île.

Pour les États-Unis socialistes du Sri Lanka et de l'Eelam!

Le SEP appelle tous les travailleurs à rejeter de façon décisive toutes formes de communalisme et de chauvinisme et à défendre les droits démocratiques pour tous, indépendamment de leur ethnie, de leur langue ou de leur religion. Toute résolution de la guerre civile qui dure depuis 20 ans passe par le rejet total de la constitution sri lankaise, qui enchâsse le communalisme et les pouvoirs autocratiques actuellement exploités par Kumaratunga. Le SEP défend la création d'une assemblée constituante véritablement représentative pour permettre aux simples travailleurs et non aux cliques de politiciens capitalistes de décider de toutes les grandes questions des droits démocratiques

La défense des droits démocratiques est entièrement liée à l'élimination des conditions sociales effroyables que confronte la majorité de la population de l'île. Tous les partis capitalistes, y compris le JVP et le LTTE, colportent l'illusion que la crise sociale peut être résolue en acceptant les demandes du FMI et de la Banque mondiale d'instaurer des politiques de libre marché. Loin d'améliorer le niveau de vie, un tel programme ne fera que creuser le gouffre entre les riches et les pauvres, affaiblir et détruire les services sociaux actuels et accroître la détérioration des infrastructures essentielles.

Le SEP réitère le fait qu'aucun des problèmes sociaux urgents ne peut être résolu dans le cadre du système de profit. En unifiant ses luttes, en défendant les droits démocratiques de tous et en mettant de l'avant sa propre solution socialiste pour mettre fin à la pauvreté et à la disette, la classe ouvrière deviendra un puissant pôle d'attraction pour les pauvres des villes et les masses rurales et jettera les bases de la conquête du pouvoir politique. Le SEP lutte pour l'établissement des États-Unis socialistes du Sri Lanka et de l'Eelam afin de réorganiser la société en profondeur de façon à satisfaire les besoins sociaux des travailleurs plutôt que de répondre aux exigences nécessaires pour assurer les profits de quelques privilégiés.

Un tel programme est inconcevable sans la lutte contre la domination impérialiste qui trouve son expression la plus agressive dans l'éruption du militarisme américain et sa poussée téméraire vers l'hégémonie mondiale. Le soutien de Washington au « processus de paix » au Sri Lanka - comme son appui aux pourparlers indo-pakistanais, son occupation de l'Afghanistan et ses fournitures d'armes à la monarchie népalaise - s'inscrit dans une stratégie plus vaste destinée à refaçonner les affaires économiques et politiques de l'Asie méridionale de façon à répondre aux intérêts financiers et stratégiques de l'impérialisme américain.

Loin de s'opposer à l'agression américaine en Afghanistan et en Irak, tous les partis au Sri Lanka, y compris le JVP et le LTTE, se sont accommodés, d'une façon ou d'une autre, aux plans de Washington. Le SEP s'oppose sans équivoque à l'occupation de l'Afghanistan et de l'Irak par les États-Unis et réclame le retrait immédiat et inconditionnel de toutes les troupes et du personnel étrangers de ces deux pays.

Au coeur même du programme du SEP se trouve l'unité internationale de la classe ouvrière. Nous appelons les centaines de millions de travailleurs du sous-continent indien et de l'Asie, dont les rangs n'ont cessé de croître avec la mondialisation des processus de production, à se joindre à leurs frères et soeurs de classe des États-Unis, d'Europe et du monde dans une offensive commune contre impérialisme Nous sommes cote à cote avec nos partis frères - le Parti de l'égalité socialiste des États-Unis et le Parti de l'égalité socialiste de l'Allemagne - qui mènent des campagnes électorales simultanées sur la base d'une perspective internationaliste commune.

Le SEP va incessamment publier un manifeste électoral pour présenter son programme et ses politiques. Nous appelons tous les lecteurs du World Socialist Web Site - au Sri Lanka, en Asie et dans le monde entier - à soutenir et à participer activement à notre campagne. Aidez-nous à distribuer notre manifeste qui sera traduit en cingalais et en tamoul. Venez à nos réunions publiques. Organisez des réunions sur votre lieu de travail ou dans votre région pour inviter les porte-paroles du SEP à faire campagne. Contribuez à notre fonds électoral, et surtout étudiez sérieusement notre programme et nos perspectives, et devenez membres du SEP.

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