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Un an depuis l'invasion de l'Irak par les États-Unis

Déclaration du World Socialist Web Site et du Parti de l'égalité socialiste

19 mars 2004

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Un an après l'invasion de l'Irak par les États-Unis, les mensonges qui ont servi à justifier la guerre ont été complètement démasqués.

Il n'y avait pas d'armes de destruction massive en Irak. Il n'y avait pas de liens entre Saddam Hussein et al-Qaeda, même si des terroristes islamistes fondamentalistes sont peut-être aujourd'hui en Irak sous occupation américaine. Le peuple irakien n'a pas accueilli les militaires américains comme leurs libérateurs. Plusieurs leur ont opposé une résistance armée et la vaste majorité considère l'autorité de l'occupation comme étant un régime colonial qu'il faut expulser aussitôt que possible.

Le mensonge que la guerre a été menée pour amener la démocratie en Irak et au Moyen-Orient a été entièrement mis à nu par les actions américaines en Irak et ailleurs. En Irak, l'autorité de l'occupation américaine a exclu que des élections soient tenues et planifie plutôt que le conseil gouvernant à sa solde deviendra le gouvernement « souverain ». Ce gouvernement pourra ainsi sanctionner le fait que l'armée américaine continue à occuper indéfiniment l'Irak et que les richesses pétrolifères du pays soient exploitées par les sociétés américaines et britanniques.

En Haïti, Washington a organisé un coup armé contre un gouvernement élu dans le but de le remplacer par un régime d'assassins et de brutes politiques directement redevables à l'élite haïtienne, un régime qui sera plus soumis aux dictats américains.

Le premier anniversaire de la guerre a été marqué par un point tournant important dans la situation politique mondiale, le soulèvement populaire en Espagne qui a fait tomber le gouvernement de droite que dirigeait José Maria Aznar. L'opposition à la guerre, qui est profondément ressentie internationalement et avait pris la forme de manifestations de masse qui ont mobilisé plus de 20 millions de personnes à travers le monde en février 2003, a trouvé une nouvelle expression dans les résultats électoraux du 14 mars. Le Parti populaire dirigé par Aznar a perdu le pouvoir et a été remplacé par le PSOE, un parti social-démocrate qui a promis de retirer les troupes espagnoles de l'Irak.

Les élections en Espagne ont fait frémir tous les gouvernements impérialistes, pas seulement les participants directs à l'assaut en Irak, Bush et Blair, et ceux qui se sont joints à la force d'occupation, comme l'Italien Berlusconi et l'Australien Howard, mais aussi les dirigeants des puissances qui s'étaient initialement opposées à l'invasion, comme Chirac en France et Schröder en Allemagne. Tous sont horrifiés devant la perspective de voir les masses des travailleurs intervenir directement pour modifier la politique étrangère impérialiste.

La défaite de Aznar a provoqué une réaction particulièrement affolée chez l'establishment politique et médiatique aux États-Unis. Les porte-parole de l'administration Bush, les démocrates aussi bien que les républicains au Congrès et une myriade de pontifes des médias ont dénoncé le peuple espagnol pour avoir « capitulé au terrorisme » à la suite des attentats à la bombe de gares à Madrid trois jours avant les élections.

Ces diffamations contre le peuple espagnol ont une composante profondément antidémocratique. La prémisse sous-jacente, ouvertement déclarée ou sous-entendue, est que la population n'a pas son mot à dire sur les questions importantes de la politique gouvernementale telle la guerre. Il en découle que les élections elles-mêmes sont un luxe dont on doit se passer si elles interfèrent avec les intérêts économiques et géopolitiques mondiaux de l'élite dirigeante américaine.

Il a été largement rapporté dans les médias espagnols et sur l'Internet que le Parti populaire, sentant que le sol tremblait sous ses pieds le jour avant l'élection, a approché le roi Juan Carlos avec une proposition de décret royal pour repousser la date des élections. Le roi a refusé, déclarant que ceci reviendrait à un coup d'État.

La réaction américaine au vote en Espagne soulève très directement la question de la réponse de Bush advenant le cas d'une attaque terroriste dans la période pré-électorale américaine. Comme l'a averti le World Socialist Web Site, la possibilité est très réelle qu'une telle attaque devienne le prétexte pour annuler entièrement les élections ou encore pour qu'elle soit menée dans de telles conditions de mobilisation militaire et policière que cela soit de l'intimidation de masse.

Le bouleversement électoral en Espagne a détruit toute prétention que le Parti démocrate s'opposait à la guerre en Irak. Le candidat présidentiel John Kerry a répondu ainsi aux menaces du premier ministre espagnol élu de retirer les troupes de son pays de l'Irak : « À mon sens, le nouveau premier ministre n'aurait pas dû décider de se retirer de l'Irak. Il aurait dû dire que cela augmentait notre détermination à finir le travail. »

Kerry a répudié des commentaires qu'avaient faits Howard Dean suggérant que la décision de Bush d'aller en guerre contre l'Irak « a apparemment été un facteur dans la mort de 200 Espagnols le week-end dernier ».

Dans les semaines depuis qu'il a obtenu la nomination, Kerry n'a pas ménagé ses efforts pour réassurer l'élite dirigeante qu'il ne s'opposait pas aux raisons pour la conquête de l'Irak, mais qu'il confinerait ses critiques de l'administration Bush à des recommandations tactiques sur la façon de mener la guerre plus efficacement en gagnant un appui international. Il dit à l'establishment politique et du monde des affaires que son élection est nécessaire pour changer le climat international et pour donner une couverture politique aux puissances européennes qui, en agissant sous le parapluie des Nations Unies, pourraient renforcer l'occupation américaine en envoyant leurs troupes en Irak.

La position de Kerry a été résumé par Thomas Friedman, chroniqueur responsable de la politique étrangère au quotidien soi-disant libéral, le New York Times, qui dans sa chronique du 18 mars intitulée « L'axe de la conciliation » condamnait l'électorat espagnol et demandait plus de soldats américains en Irak.

Ces développements soulignent la signification de la campagne orchestrée pour faire échouer la tentative de Dean de gagner l'investiture du Parti démocrate. Malgré les assurances qu'a données l'ex-gouverneur du Vermont sur son appui à la « guerre au terrorisme » et sur son opposition au retrait de l'Irak des troupes américaines, il était considéré trop intimement lié au sentiment antiguerre des masses pour lui permettre de devenir le candidat présidentiel du Parti démocrate.

L'élite dirigeante, au moyen des médias, est intervenue pour pousser la question de la guerre hors de la campagne présidentielle et pour s'assurer qu'elle pouvait compter sur tout remplaçant potentiel de Bush pour qu'il continue essentiellement les mêmes politiques que l'administration actuelle. Au même temps, l'establishment politique et médiatique a fourni une plate-forme pour les candidats parlant à gauche, Al Sharpton et Dennis Kucinich, qui ont rendu le service essentiel de nourrir les illusions que le Parti démocrate pouvait sérieusement améliorer les conditions des travailleurs.

Il y a un large consensus au sein de l'élite politique et du monde des affaires, aussi bien chez les démocrates que chez les républicains, pour que la guerre en Irak continue et qu'augmente la répression contre le peuple irakien. Il n'est pas exact de nommer cette entreprise illégale et prédatrice « la guerre de Bush ». Les deux partis appuient la politique d'utiliser la force militaire pour établir l'hégémonie mondiale de l'impérialisme américain.

Malgré la campagne de dénigrement qui prend place entre Bush et Kerry, les démocrates ne représentent pas une véritable alternative pour les travailleurs, et ceci s'applique autant aux questions de l'emploi, des soins de santé, de l'éducation, du logement et de la défense des droits démocratiques que du militarisme et de la guerre. La guerre en Irak est le résultat de la collaboration des démocrates et des républicains et elle a pris place dans le cadre politique du système américain des deux partis, depuis longtemps l'instrument qu'utilise l'élite dirigeante américaine pour s'assurer du monopole politique et pour priver la classe ouvrière de tout moyen d'effectuer des changements fondamentaux.

Il faut tirer les leçons fondamentales d'expériences aussi capitales que la guerre en Irak, les élections en Espagne et l'appui indéfectible du Parti démocrate à la continuation de la guerre en Irak. Il n'y aura pas de mouvement contre la guerre viable tant et aussi longtemps qu'il restera attaché au Parti démocrate. La lutte contre la guerre demande plus qu'un mouvement de protestation qui cherchera à faire pression sur les partis et les institutions de l'élite dirigeante. Elle exige de rompre entièrement avec les démocrates et d'implanter une nouvelle stratégie basée sur la mobilisation politique indépendante des travailleurs contre l'impérialisme, aux États-Unis et internationalement.

Le Parti de l'égalité socialiste intervient dans les élections 2004 pour présenter l'alternative socialiste à la guerre, à la réaction sociale et à l'assaut contre les droits démocratiques au plus large public possible. Nos candidats à la présidence et à la vice-présidence, Bill Van Auken et Jim Lawrence, aussi bien que nos candidats au Congrès, vont utiliser les élections pour lutter pour le développement d'un mouvement politique indépendant des travailleurs sur la base d'un programme socialiste et internationaliste.

Nous rejetons la position de ceux qui s'opposent à l'alternative socialiste sur la base que la seule question est de défaire Bush. Une telle position ignore les véritables racines du militarisme, de la guerre et de la réaction sociale : la crise du capitalisme américain et du capitalisme mondial. C'est une illusion et un piège qui ne résulteront qu'au renforcement du monopole politique de l'oligarchie financière qui est exercé au moyen du système des deux partis. Un vote pour Kerry n'est pas un vote contre la guerre en Irak. C'est un vote pour un représentant éprouvé de l'impérialisme américain qui a promis de continuer l'occupation de l'Irak et de façon plus générale, la politique coloniale de l'élite dirigeante américaine.

La question centrale des élections américaines en 2004 est la nécessité d'établir l'indépendance politique de la classe ouvrière face à tous les représentants politiques de l'impérialisme américain.

L'objectif de la campagne électorale du Parti de l'égalité socialiste est de créer un véritable mouvement contre la guerre qui liera la lutte contre le militarisme avec toutes les questions sociales auxquelles font face les travailleurs : les emplois, le niveau de vie, les soins de la santé, l'éducation et la défense des droits démocratiques.

Nous mettons au centre de notre campagne électorale la demande pour que les forces militaires américaines se retirent immédiatement et sans condition de l'Irak, de l'Afghanistan et de tout le Moyen-Orient et l'Asie centrale.

Nous appelons tous ceux qui s'opposent à la guerre impérialiste et à l'occupation coloniale de l'Irak à appuyer la campagne électorale du Parti de l'égalité socialiste. Lisez notre déclaration électorale, publiée sur le World Socialist Web Site. Contactez le comité de rédaction du WSWS et du PES et joignez-vous à notre campagne pour que nos candidats soient sur les listes de candidats. Adhérez au Parti de l'égalité socialiste et contribuez à en faire un parti socialiste de masse de la classe ouvrière.

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