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Conférences de David North prononcées en Australie et en Nouvelle-Zélande

La guerre en Irak et les élections présidentielles de 2004 aux États-Unis

Suite et conclusion de la première partie

Par David North
Le 7 septembre 2004

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Polarisation sociale et concentration de la richesse aux États-Unis

Il est impossible de comprendre la situation politique aux États-Unis sans analyser la plus importante caractéristique de la société américaine : l'extrême concentration de la richesse et la croissance de l'inégalité qui en découlent.

En juin de cette année, la mort de Ronald Reagan a provoqué une réponse remarquable chez l'élite dirigeante. Nous avons eu droit à bien plus que la sentimentalité larmoyante dans des hommages sans fin. Non, la mort de Reagan a fourni l'occasion à l'establishment de réfléchir aux changements qu'avait connus la société américaine depuis un quart de siècle, c'est-à-dire depuis l'élection de Reagan en 1980, et de célébrer la croissance vertigineuse de sa richesse collective.

Pour mieux illustrer mon propos, j'ai rassemblé quelques tableaux qui montrent la concentration de la richesse et la croissance de l'inégalité sociale [1]. Ils font plus que démontrer toute l'ampleur de l'inégalité sociale telle qu'elle existe de nos jours. Ces statistiques nous donnent un aperçu de l'arrière-plan socioéconomique des développements politiques décisifs au cours du dernier quart de siècle.

Le premier tableau récapitule les changements du revenu des familles entre 1947 et 1979. Ces statistiques démontrent que l'expansion vigoureuse de l'économie américaine après la Deuxième Guerre mondiale s'est traduite par une augmentation du revenu des familles pour toutes les sections de la population. Les familles dont le revenu était dans le premier quintile ont connu une augmentation de 116% de leur revenu. Le deuxième quintile a connu une augmentation de 100%. Le dernier quintile a connu une augmentation de 99% et 5% des familles les plus riches ont réussi à s'enrichir de 86%. Ainsi, nous voyons que toutes les sections de la population ont bénéficié substantiellement de la croissance économique de l'après-guerre et les plus grands gains, en pourcentage, ont été réalisés par les 80% les moins riches de la population.

Passons maintenant au deuxième tableau, qui retrace le changement du revenu des familles entre 1979 et 2001. Quelle différence! Maintenant, les 80% inférieurs n'ont obtenu qu'une amélioration modeste, alors que les sections les plus riches, particulièrement les 5% supérieurs, ont continué à connaître une hausse substantielle du revenu familial. Le quintile inférieur n'a connu qu'une augmentation de 3%. Le deuxième quintile a pu réaliser un gain de 11%. Le quintile du centre a connu un gain de 17% et le quatrième un gain de 26%. Mais le quintile supérieur a vu ses revenus croître de 53%, et de ce dernier, le revenu des familles qui forment les 5% les plus riches a crû de 81%.

 

Dans le tableau 3, qui indique les changements du revenu des familles après impôts, l'inégalité des revenus familiaux est encore plus frappante. entre 1979 et 1997, le quintile inférieur a connu un déclin de 1%. Les 5% les plus riches ont connu une croissance de 157% !

Le tableau 4 nous montre le salaire d'un P.D.G. par rapport au salaire moyen d'un ouvrier pour une période allant de 1960 à 2001. En 1960, le salaire d'un P.D.G. moyen des 100 sociétés les plus riches selon la revue Fortune était 41 fois plus élevé que celui de l'ouvrier moyen. En 1970, à la suite d'une hausse importante de la valeur des actions en bourse, le multiple était passé à 79. Lors des années 1970, une décennie de crise économique importante où on a vu un déclin important de la valeur des actions, le multiple est revenu à 42. Maintenant, remarquez bien ce qui s'est passé. En 1990, le P.D.G. gagnait 85 fois plus que l'ouvrier moyen. En 1996, c'était 209 fois plus. Et en 2000, il avait atteint 531 fois le salaire de l'ouvrier moyen!

Le cinquième tableau montre la distribution de la richesse aux États-Unis en 2001. Le 1% le plus riche de la population contrôle 33% de la richesse. Les 4% immédiatement en dessous en possèdent 12%. Ensemble, les 10% les plus riches possèdent 71% de la richesse nationale. Les 10% sous eux possèdent 13% de la richesse nationale. Les prochains 20% ont 11%. Les 20% du centre n'ont que 4%. Les prochains 22% possèdent 0,3%. Les derniers 18% n'ont rien ou encore une valeur nette négative.

Le tableau 6 est particulièrement important. L'analyse de la fluctuation de la part de la richesse nationale contrôlée par le 1% le plus riche de la population nous donne un profond aperçu de la dynamique des classes sociales de l'histoire américaine au cours des quatre-vingts dernières années. Après avoir atteint un somment en 1929, la part de la richesse nationale que contrôlait le 1% le plus riche de la population a décliné de façon importante durant des années, une conséquence de la dépression. Elle s'est stabilisée et a crû modérément à la fin des années 40 et durant les années 50 et un peu plus vite durant les années 60. Elle a ensuite diminué de façon importante dans les années 70, en partie à cause des gains qu'a obtenus la classe ouvrière par ses luttes. Mais, le facteur le plus important a été l'impact de la crise économique mondiale des années 70 qui a résulté en l'effondrement spectaculaire du prix des actions en Bourse.

La chute du prix des actions était la conséquence d'une combinaison étrange d'inflation et de récession, que l'on a nommée stagflation, du déclin de la profitabilité du secteur manufacturier de l'économie américaine et de la perte générale de confiance au sein de la classe dirigeante. La bourgeoisie américaine a répondu au déclin de sa position sociale en attaquant brutalement la classe ouvrière.

En 1979, le président Carter, un démocrate, a nommé Paul Volcker au poste de président de la Réserve fédérale. Ce dernier a augmenté les taux d'intérêt jusqu'à un niveau jamais vu auparavant, ce qui a plongé l'économie américaine dans une récession.

Très consciemment, le but de cette politique était d'utiliser le chômage de masse pour affaiblir la classe ouvrière, faciliter un assaut du gouvernement et des sociétés contre les syndicats et de diminuer le niveau de vie de la population.

La politique de la bourgeoisie a été bien expliquée par l'importante revue Business Week, qui a écrit en juin 1980 que la transformation de l'industrie américaine « demandera des changements d'une grande ampleur dans les institutions de base, dans le cadre des décisions économiques et dans la façon dont les principaux acteurs économiques (les sociétés, les travailleurs le gouvernement et les minorités) considèrent ce qu'ils contribuent à l'économie et ce qu'ils en retirent. Ces changements doivent sortir un nouveau contrat social entre tous ces groupes, qui sera basé sur la reconnaissance particulière de ce que chacun doit contribuer à accélérer la croissance économique et de ce que chacun peut en retirer. »

Quelques mois plus tard, Ronald Reagan était élu président et la table était mise pour un assaut sans précédent contre la classe ouvrière orchestré par le gouvernement. Le succès de cet assaut était assuré par les trahisons de la bureaucratie syndicale.

On en trouve les résultats dans la croissance continue de la part de la richesse nationale qui revient au 1% le plus riche.

Une étude récente d'Arthur Kennickell du Conseil de la Réserve fédérale montre que le 1% le plus riche a pour 2,3 trillions de dollars en actions, soit 53% de toutes les actions possédées par des individus ou des familles. Ils ont aussi 64% de tous les bons possédés par des individus ou des familles.

L'image inverse de la richesse spectaculaire de l'élite est la situation de plus en plus précaire à laquelle doivent faire face les larges masses des travailleurs américains et la situation vraiment désespérée dans laquelle se trouvent les sections les plus pauvres de la classe ouvrière.

Une catégorie en croissance de la classe ouvrière est ce que l'on appelle « le pauvre au travail ». Selon la revue Business Week, « De nos jours, plus de 28 millions de personnes, à peu près un quart de tous les travailleurs de 18 à 64 ans, gagnent moins de 9,04 $ l'heure, ce qui donne un salaire annuel de 18.800 $ pour un travail à temps plein. Ce montant est le critère qui définit le seuil de pauvreté fédéral pour une famille de quatre personnes. »

Business Week reconnaît que le pauvre au travail « travaille dans un monde parallèle d'insécurité maximale où un autobus raté, un moteur calé, un enfant malade fait la différence entre garder son emploi ou être congédié, entre la subsistance et les secousses financières des lignes téléphoniques débranchées et des comptes des salles d'urgence de 1000 $ qui peuvent les enterrer sous une montagne de dettes à haut taux d'intérêt.

« À tout moment, un patron sous pression pour produire plus de profits pourra éliminer des heures de travail, ce qui aura pour impact qu'il manquera d'argent pour le budget alimentaire de la famille ou, au contraire, forcer des heures supplémentaires, bouleversant les plans pour faire garder les enfants. Souvent, au moment où ils sont sur le point d'accumuler suffisamment d'heures de travail pour avoir droit à des avantages sociaux, ils voient leur temps de travail diminuer. Le temps nécessaire pour se mettre en uniforme, pour aller aux toilettes ou les pauses-café ne sont pas payés la plupart du temps. Si une personne s'en plaint, alors il y a toujours quelqu'un de plus jeune, qui coûte moins cher et qui est aux États-Unis depuis moins longtemps qui sera prêt à travailler pour moins. » [2]

Voilà comment sont les États-Unis en 2004!

La crise américaine et la perspective mondiale pour le socialisme

Le niveau extrême de la concentration de la richesse et l'inégalité sociale sont à la base de l'éclatement de la démocratie bourgeoise aux États-Unis. L'expansion tous azimuts de l'état policier suite aux mesures adoptées par le gouvernement durant les trois dernières années ne découle pas de la lutte à la soi-disant «menace terroriste» mais de la montée des tensions sociales et des tensions de classe qui atteignent des niveaux extrêmes au sein de la société américaine.

La faiblesse la plus remarquable et la plus fatale dans la politique du radicalisme de gauche aux États-Unis (et je devrais dire internationalement), par opposition au marxisme, est son incapacité à concevoir la crise fondamentale du système capitaliste aux États-Unis, ou de reconnaître la classe ouvrière en tant que force révolutionnaire de base de la société américaine. Socialement aliéné de la classe ouvrière et politiquement intoxiqué par les images de l'omnipotence américaine générées par les médias, le milieu du radicalisme de gauche ne voit aucune base objective permettant de mener la lutte contre les diktats du capitalisme aux États-Unis. Voilà pourquoi le milieu radical de gauche est si extrêmement démoralisé et se sent si désespérément isolé. Il est incapable de constater que l'interaction des contradictions de l'économie globale et l'intensification des tensions de classe au sein des États-Unis est en train de créer les conditions pour une explosion révolutionnaire au centre même de l'impérialisme mondial.

Ce n'est pas une faiblesse particulière de la gauche américaine. C'est un phénomène vraiment international. Il y a plusieurs aspects à cette crise politique générale de la gauche. Mais en analysant et en expliquant les causes de cette crise, il est important d'accorder une importance particulière à l'échec de toute cette gauche à systématiquement étudier et assimiler les expériences stratégiques de la lutte pour le socialisme au 20ième siècle, en particulier, les causes de la dégénérescence et de l'ultime effondrement de l'Union soviétique.

En l'absence de cette évaluation et réévaluation des expériences essentielles du mouvement socialiste international au 20ième siècle, l'effondrement de l'URSS est perçu en grande mesure comme étant la démonstration de l'échec du socialisme et la faillite de la perspective révolutionnaire basée sur la classe ouvrière.

Cependant, pour ceux qui ont étudié cette histoire, qui reconnaissent que l'effondrement de l'URSS et la défaite de la classe ouvrière n'étaient pas inévitables et prédéterminés, mais le résultat de fausses politiques, basées sur les conceptions anti-marxistes et réactionnaires associées à une interprétation nationaliste du socialisme, la situation politique actuelle apparaît d'une manière bien différente. Les leçons tirées de l'étude du passé permettent de comprendre le présent.

Nous approchons d'un anniversaire historique commémorant deux grandes percées dans la pensée théorique. L'année 2005 va marquer le centenaire de la formulation initiale de la théorie de la relativité d'Einstein qui mena à la transformation de la conception de l'univers par l'homme. C'est aussi le centenaire de la révolution Russe de 1905, qui a été la première grande éruption de la lutte révolutionnaire de la classe ouvrière au 20ième siècle. Les événements de cette année ont fourni l'impulsion à une immense percée dans la pensée théorique du mouvement socialiste international : la formulation de la théorie de la révolution permanente par Léon Trotsky.

Remettant en question la conception nationaliste qui prévalait et qui évaluait la perspective du socialisme dans un pays donné sur la base du niveau de développement de son industrie, Trotsky a démontré que l'impulsion dynamique pour le socialisme vient du développement général de l'économie mondiale. Le facteur décisif dans l'émergence d'une crise révolutionnaire n'était pas une combinaison exceptionnelle particulière dans un pays donné, mais les contradictions du capitalisme international. De plus, comme la cause de la révolution socialiste se trouvait dans les conditions économiques globales, il ne pouvait y avoir, après la prise du pouvoir par la classe ouvrière, une voie nationale vers le socialisme. La seule stratégie viable pour la classe ouvrière était celle qui concevait la lutte et la construction du socialisme comme un processus mondial de lutte révolutionnaire, un processus unifié et interdépendant.

Les questions théoriques et politiques soulevées par la théorie de la révolution permanente de Trotsky ne sont pas simplement des questions historiques abstraites. Ils forment la base pour la compréhension de la situation mondiale actuelle et des tâches de la classe ouvrière.

Nous pourrions, bien sûr, examiner en détail la manière avec laquelle la conception de Staline d'une voie nationale vers le socialisme (proclamée sous la bannière du «socialisme dans un seul pays») a finalement mené à la destruction de l'URSS. L'étude de cette expérience est à la source de notre compréhension théorique et politique du sort du mouvement socialiste international au 20ième siècle. De plus, les conséquences de la trahison de la stratégie internationaliste sur laquelle a été basée la conquête du pouvoir par les bolcheviques en 1917 sont mises en évidence par les conditions catastrophiques qui prévalent dans la Russie d'aujourd'hui.

Nous pouvons aussi examiner le sort de la Chine. Il n'y pas si longtemps, les tendances radicales de gauche croyaient avoir découvert dans les stupidités banales du maoïsme («le pouvoir est au bout du fusil») le dernier mot dans la pensée révolutionnaire. En fait, on trouvait parmi les groupes maoïstes à travers le monde les plus vicieux opposants du trotskysme. Et même parmi les tendances radicales qui affichaient une certaine sympathie politique pour les idées de Léon Trotsky, le point de vue parfois exprimé était que les «succès» de la révolution chinoise réfutaient l'affirmation de Trotsky que la construction de la Quatrième internationale était essentielle à la victoire du socialisme. Mao et ensuite Ho Chi Minh, sans mentionner Castro, n'avaient-ils pas en effet dépassé Trotsky et sa conception archaïque du «marxisme classique» ? Pour ce qui est des trotskystes chinois, qui avaient critiqué le caractère bureaucratique et la base non prolétarienne du parti maoïste et qui ont payé leur intransigeance théorique par des décennies d'emprisonnement, n'étaient-ils pas des «sectaires» désespérés, «réfugiés de la révolution» ?

Faisons un «saut» jusqu'en 2004. Qu'est devenu la Chine de Mao ? C'est la source vitale de main-d'uvre à bon marché dont la dépend la survie du capitalisme mondial actuellement. Soustrayez la Chine de l'équation de l'économie mondiale moderne et qu'advient-il de la position du capitalisme américain d'aujourd'hui ? En 2003, le commerce bilatéral entre les États-Unis et la Chine a dépassé les $190 milliards. C'est le troisième partenaire économique des États-Unis après le Canada et le Mexique. Le déficit commercial avec la Chine totalise $135 milliards, le plus important déficit jamais atteint, tous pays confondus.

Le capital américain entre en Chine, alors que le capitalisme américain tente de s'emparer des biens étatiques mis en vente et d'approfondir sa pénétration du vaste marché intérieur chinois.

Qu'est-ce qui attire tant le capitaliste américain en Chine ? Son appétit de «loup-garou» pour la plus-value et les profits extirpés en premier lieu par les coûts peu élevés de la main-d'oeuvre. Le travailleur chinois gagne d'un quinzième à un vingtième du salaire payé à un travailleur comparable en Amérique ou en Europe. Dans l'industrie du textile, qui est maintenant dominée par la Chine, le salaire moyen de 40 cents de l'heure, représente moins du tiers du salaire payé à un travailleur mexicain. Les Nations Unies estiment que 16,1% des Chinois (près de 208 millions) sont payés moins d'un dollar par jour; et 47,3% de la population (près de 615 millions) subsistent avec moins de 2 dollars par jour. C'est ce qui fait de la Chine, selon la Banque mondiale, l'un des pays les plus favorables à l'investissement au monde. [3]

L'ouverture de la Chine à la super exploitation par les impérialistes se fait au coût d'un terrible prix social. Alors que les bénéfices des investisseurs impérialistes enrichissent le milieu corrompu de l'appareil d'état chinois et de la bureaucratie du parti, l'impact sur des centaines de millions de personnes, particulièrement dans les régions rurales, est une véritable catastrophe.

Après une étude du destin de la Chine et de son rôle dans l'économie mondiale, il n'est pas exagéré de dire que l'état maoïste, qui est une des variante du stalinisme, a fait une contribution significative à la survie du capitalisme américain et mondial.

Toutefois, il y a un autre aspect à cette question. La dépendance même du capital américain et du capital international envers la main-d'oeuvre à bon marché de la Chine le rend très vulnérable aux conséquences sociales qui découleront inévitablement de la surexploitation du pays.

Ainsi, nous entrons en ce moment dans une nouvelle période, caractérisée par la simultanéité grandissante de la lutte de classe révolutionnaire à une échelle mondiale. Le défi auquel doit faire face le mouvement marxiste aujourd'hui est d'imprégner ce mouvement mondial de la conscience de son caractère essentiellement international, de raviver ses convictions socialistes et de l'éduquer sur la base des leçons du siècle passé. C'est sur cette perspective que le Comité international de la Quatrième Internationale, le World Socialist Web Site, et le Parti de l'égalité socialiste basent leur intervention dans les élections 2004.

Au cours des six derniers mois, le Parti de l'égalité socialiste a mené une campagne intensive et vigoureuse pour que ses candidats soient sur les bulletins électoraux au niveau national, au niveau de l'État et au niveau local dans autant d'États que possible. C'est un processus difficile au cours duquel nos candidats ont eu à affronter des lois antidémocratiques qui ont pour but d'empêcher que les candidats de tiers partis puissent être officiellement inscrits sur les bulletins de vote. Cette année, le Parti démocrate a adopté la politique de systématiquement contester les signatures des pétitions des candidats des tiers partis.

Le Parti de l'égalité socialiste a dû faire face à de telles contestations au cours des derniers mois. À ce jour, nous avons réussi à faire inscrire nos candidats à la présidence et à la vice-présidence sur les bulletins de vote du Nouveau Jersey, de l'Iowa, du Colorado et de l'État de Washington. Nous nous attendons à ce que Bill Van Auken et Jim Lawrence réussissent à faire de même au Minnesota. Le PES aura des candidats au niveau de l'État et au niveau local inscrits sur les bulletins de vote du Maine, du Michigan et de l'Illinois.

Nous demandons aux travailleurs de voter pour nos candidats partout où ils sont inscrits. Dans le cas d'un de nos candidats au Congrès, David Lawrence en Ohio, dont l'inscription sur le bulletin de vote a été rejetée en vertu de lois manifestement antidémocratiques, nous demandons aux électeurs d'inscrire son nom.

Mais le but principal de notre campagne n'est pas de gagner des votes. Plutôt, elle a pour but de contribuer à éduquer politiquement la classe ouvrière, d'approfondir sa compréhension des événements et de développer sa conscience de classe.

Il y a près de 66 ans, à la fondation de la Quatrième Internationale, Léon Trotsky avait écrit :

«Nous ne sommes pas un parti comme les autres. Nous n'avons pas seulement pour ambition d'avoir plus de membres, plus de journaux, plus d'argent dans nos coffres, plus de députés. Tout cela est nécessaire, mais ce ne sont que des moyens. Notre but est la libération matérielle et spirituelle complète des travailleurs et des exploités au moyen de la révolution socialiste. Personne ne pourra la préparer ou personne ne pourra la guider à part nous.»

Deux tiers de siècle plus tard, c'est toujours la perspective du Comité international de la Quatrième Internationale. Mais il n'y a pas de raccourci pour sa réalisation. Le socialisme ne naît pas d'une suite de tactiques rusées et il est encore bien moins le sous-produit du militantisme syndical et des manifestations de protestation. De telles formes de lutte ont un rôle à jouer, mais elles ne sont pas un substitut pour une lutte explicite pour le marxisme. Le développement d'un point de vue révolutionnaire scientifique et mondial au sein d'une section importante de travailleurs conscients est essentiel. Le socialisme peut être réalisé seulement par une lutte infatigable et incessante pour expliquer qu'il n'existe aucune solution aux problèmes de notre époque à part la conquête du pouvoir à une échelle mondiale et, sur cette base, la reconstruction d'une culture socialiste internationale puissante au sein de la classe ouvrière.

Notes:


1. www.inequality.org
2. BusinessWeek, May 31, 2004, p. 61
3. «Partners and Competitors: Coming to terms with the new US-China economic relationship», par Bates Gill and Sue Ann Tay, Center for Strategic and International Studies

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