wsws.org/francais

Visitez le site anglais du WSWS

SUR LE SITE :

Contribuez au WSWS

Nouvelles et Analyses
Luttes Ouvrières
Histoire et Culture
Correspondance
L'héritage que nous défendons

A propos du CIQI
A propos du WSWS

AUTRES LANGUES

Allemand

Français
Anglais
Espagnol
Italien

Indonésien
Russe
Turque
Tamoul

Singalais
Serbo-Croate

 

Une nouvelle stratégie politique est nécessaire pour défendre l'école publique

Déclaration du Parti de l'égalité socialiste
24 juin 2005

Utilisez cette version pour imprimer

Le document ci-dessous est le tract distribué par des sympathisants du Parti de l'égalité socialiste à un rassemblement d'enseignants, de parents et de personnels d'éducation à Lansing, Michigan le 21 juin.

Le système d'éducation publique du Michigan est confronté à une crise sans pareille depuis des décennies et doit faire face à une série d'attaques sans fin sur les postes, les conditions de travail, les droits et prestations des enseignants et autres personnels d'éducation. Le tout accompagné d'une tendance croissante à la privatisation comme on peut le voir avec la multiplication des Charter schools (établissements de statut indépendant mais financées publiquement) de bas niveau, des institutions religieuses et celles à but lucratif. Après des années de coupes budgétaires plus de la moitié des autorités éducatives des collectivités locales du Michigan prévoient d'avoir recours à des licenciements et autres réductions de programme pour la nouvelle année scolaire.

Ce qui arrive au Michigan fait partie d'une tendance nationale consistant à miner systématiquement l'éducation publique et à revenir à une époque où seuls les enfants des riches avaient accès à des écoles de qualité.

Face à ces attaques, une lutte unifiée doit être menée par les enseignants, les personnels de maintenance, les chauffeurs de cars de ramassage et autres personnels des établissements scolaires ainsi que les élèves et leurs parents pour défendre le droit universel à l'éducation publique. Cette lutte doit, cependant, se baser sur une nouvelle stratégie politique qui commence par la compréhension des raisons pour lesquelles ces attaques se produisent et qui porte la responsabilité de cette situation.

Les enseignants ne trouveront pas réponse à ces questions auprès des divers politiciens du parti démocrate que l'on exhibe devant eux aujourd'hui, dont la gouverneur Jennifer Granholm.

De quel droit est-ce que cette politicienne représentant les grandes entreprises se présente-t-elle comme amie des enseignants et défenseur de l'école publique ? Depuis sa prise de fonction en 2003, Granholm a réduit de 3.3 milliards le budget des dépenses publiques allant à l'éducation publique, les cours pour adultes, les universités et instituts universitaires, les arts et la culture ainsi que l'assurance maladie et autres programmes de nécessité vitale. Granholm qui est en ce moment en train de négocier une autre coupe budgétaire de 700 millions de dollars avec le parlement républicain s'est récemment vanté du fait que le nombre de fonctionnaires dans le Michigan avait été réduit au niveau de 1971.

Elle s'est même opposée à l'augmentation minuscule du financement scolaire introduite par le Parlement et le Sénat de l'état un peu plus tôt cette année. Son porte-parole se plaignit du fait que la garantie de financement contenue dans la législation, qui n'assurerait rien de plus qu'une augmentation de 5 pour cent par an pour suivre l'inflation, était « problématique ».

Il n'y a pas de différence de fond entre la politique de Granholm et celle de l'administration de Bush. Les Démocrates comme les Républicains défendent les intérêts de l'Amérique des grandes entreprises et l'élite fortunée, qui ont pillé le trésor public afin de s'enrichir avec des réductions d'impôts et autres subventions. Les deux partis politiques colportent le même mensonge selon lequel il n'y a pas d'argent dans les caisses de l'état pour financer l'éducation publique et autres services dont des dizaines de millions de gens dépendent.

La question, ce n'est pas le manque d'argent mais la manière dont les ressources de la société sont utilisées. Le coût de la guerre en Irak et en Afghanistan s'élève à plus de 350 milliards de dollars. Cet argent suffirait à recruter 6 millions d'enseignants supplémentaires dans tout le pays soit 150 000 dans le seul Michigan. Et pourtant des centaines de milliards de dollars ont été gaspillés, et la vie de près de 2 000 soldats américains et d'innombrables Irakiens dilapidées, afin de favoriser les intérêts des compagnies pétrolières et autres grandes entreprises.

Il y a aussi les dizaines de millions de dollars amassées par un PDG tout à fait représentatif des entreprises de Fortune 500 (les 500 entreprises les plus riches du pays). Richard Wagoner, directeur et PDG de General Motors qui vient d'ordonner le licenciement de 25 000 salariés a reçu 12 798 572 dollars de compensation totale en 2003, dont des allocations de stock options, tout en retenant encore 12 477 364 dollars de stock options non utilisées de l'année précédente. Le chef d'entreprise le mieux payé était Edward S. Lampert, directeur financier à Wall street pour ESL Investments, qui gagna l'an dernier 1,02 milliards. Sa fortune est due en grande partie à ses transactions lors de la fusion de Kmart et Sears, fusion qui se solda par la destruction de milliers de postes.

Une quantité faramineuse de richesse se concentre entre les mains d'un pourcentage minuscule de la population, dont l'appétit insatiable de gagner toujours plus ne connaît pas de limite. Pour cette nouvelle oligarchie capitaliste, le maintien des droits démocratiques et des institutions fondamentaux est une entrave à leur accumulation de richesses qu'ils entendent bien poursuivre.

L'éducation publique gratuite avait été originellement conçue comme un puissant moyen pour égaliser la société. Les grands penseurs comme Horace Mann et John Dewey considéraient l'éducation obligatoire comme le préalable nécessaire à une société humaine et équitable. Ce ne sont pas de telles considérations qui guident l'élite dominante actuelle en Amérique. Comme c'est le cas dans bien des domaines concernant les besoins de base de l'immense majorité des personnes vivant en Amérique aujourd'hui, l'éducation publique est sacrifiée sur l'autel du marché capitaliste.

L'argent nécessaire à une éducation publique gratuite et de qualité existe. Ce sont les priorités de la société qui doivent changer. L'immense réservoir de fonds que sont les profits des grandes entreprises, l'obscène accumulation individuelle de richesses et le militarisme débridé doit être détourné pour répondre aux besoins de la société. Une augmentation substantielle de l'impôt sur le revenu des Américains les plus riches à elle seule serait déjà un sacré pas vers la résolution de la crise du financement de l'école et permettrait une réduction draconienne du fardeau de l'impôt sur les familles de la classe ouvrière. Et pourtant, Démocrates et Républicains déclarent d'une seule voix qu'il est impossible de prendre des mesures empiétant sur les portefeuilles et prérogatives de leurs riches bailleurs de fonds.

Le Parti de l'égalité socialiste appelle tous les enseignants et employés de l'Education à se rassembler autour d'une nouvelle stratégie politique qui mobilise la force indépendante de la classe ouvrière contre les deux partis du grand capital. La lutte pour défendre l'éducation publique doit s'accompagner d'une opposition intransigeante à la politique guerrière du gouvernement Bush et des Démocrates, ainsi que les stipulations réactionnaires du programme 'No child left behind' (aucun enfant laissé pour compte) qui permet aux recruteurs de l'armée de tourner autour des lycéens.

Les employés de l'Education de tout l'état devraient organiser des réunions, des rassemblements et des manifestations en vue de préparer une grève générale pour défendre l'éducation publique et empêcher les coupes budgétaires. Mais cela ne peut se faire que si les salariés rejettent et combattent la politique du Detroit Federation of Teachers (Fédération des enseignants de Détroit) et du Michigan Education Association (Association éducative du Michigan) qui vise à dissiper la colère et la détermination des employés de l'Education et à renforcer les illusions sur Granholm et les Démocrates au parlement du Michigan.

La première étape nécessaire à la mobilisation des salariés de l'Education dans tout le Michigan requiert une rupture politique avec le Parti démocrate et la construction d'un nouveau parti politique de la classe ouvrière qui luttera pour une programme socialiste.



 

Untitled Document

Haut

Le WSWS accueille vos commentaires


Copyright 1998 - 2012
World Socialist Web Site
Tous droits réservés