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L'administration Bush reconduit sa stratégie de «guerre préventive»

Par David North
17 mars 2006

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Le document sur la stratégie de sécurité nationale publié jeudi par la Maison blanche réaffirme la prérogative des États-Unis d'entreprendre des actions «préventives» pour contrer d'éventuelles menaces de présumés ennemis.

Lorsqu'elle a été dévoilée pour la première fois en septembre 2002, la doctrine de «guerre préventive» de l'administration Bush a été généralement perçue comme une tentative de justifier l'invasion imminente de l'Irak, un pays qui ne constituait pas une menace sérieuse ou prévisible, encore moins imminente, pour les États-Unis. La doctrine fut largement condamnée à l'extérieur des États-Unis car elle mettait de l'avant une politique qui n'avait aucun fondement dans la loi internationale.

Avec cette mise à jour de la stratégie de sécurité nationale, l'administration Bush a clairement indiqué qu'il n'y aura pas de retour en arrière sur la doctrine de guerre préventive; les États-Unis se réservent le droit d'attaquer, à n'importe quel moment, tout pays qu'ils considèrent une menace, ou seulement une menace potentielle, même si ce pays n'a entrepris aucune mesure hostile manifeste.

Invoquant des «principes de longue date de défense nationale», l'administration Bush déclare que les États-Unis «n'écartent pas la possibilité d'utiliser la force avant que des attaques ne se produisent, même si l'endroit et le moment de l'attaque ennemie sont incertains».

Le document déclare: «Pour devancer ou empêcher de telles actions hostiles de nos adversaires, les États-Unis agiront, si nécessaire, de manière préventive dans l'exercice de nos droits inhérents à la défense nationale».

L'administration Bush n'aborde jamais la contradiction légale fondamentale de sa doctrine : comment les États-Unis peuvent-ils invoquer la défense nationale comme motif justifiant une frappe militaire contre un autre pays en l'absence non seulement d'un acte hostile manifeste, mais même d'une preuve solide qu'une attaque contre les États-Unis est imminente ou, au moins, véritablement en préparation.

Comme toujours, la Maison blanche agite l'épouvantail des armes de destruction massive pour justifier la guerre préventive. «Lorsque les conséquences d'une attaque par des armes de destruction massive sont potentiellement si dévastatrices, nous ne pouvons nous permettre de rester là à ne rien faire alors que de graves dangers se matérialisent. Ceci est le principe et la logique de la préemption. La préemption occupe toujours la même place dans notre stratégie de sécurité nationale.»

Quatre ans auparavant, cette doctrine était dévoilée pour attaquer l'Irak. Maintenant, la cible la plus susceptible d'une attaque préventive est l'Iran, qui, selon le document, met les États-Unis en présence de leur plus grand défi.

L'administration Bush répète ses prétentions que l'Iran cache ses tentatives de développer l'arme nucléaire. Toutefois, elle ajoute que «les États-Unis ont des préoccupations plus larges en ce qui concerne l'Iran» dépassant «les questions nucléaires». L'administration Bush répète sa litanie de plaintes: «Le régime iranien finance le terrorisme, menace l'Israël, cherche à empêcher la paix au Moyen Orient, sabote la démocratie en Irak et nie les aspirations de son peuple à la liberté». Le document continue: «La question nucléaire et nos autres préoccupations ne peuvent trouver de solution finale que si le régime iranien prend la décision stratégique de changer ces politiques, d'ouvrir son système politique et d'accorder la liberté à son peuple. C'est l'objectif final de la politique américaine.»

En d'autres mots, la soi-disant menace nucléaire iranienne n'est qu'un simple prétexte: la véritable question est que le gouvernement iranien actuel est un obstacle aux intérêts stratégiques mondiaux des États-Unis. Ce que l'administration Bush veut, ce n'est pas que cesse le développement nucléaire, mais un «changement de régime» à Téhéran qui serait un retour au statu quo d'avant la révolution, c'est-à-dire un gouvernement marionnette qui redonnerait à l'Iran le statut d'État-client des États-Unis tel qu'il avait avant le renversement du Shah Reza Pahlavi.

Malgré sa rhétorique de liberté et de démocratie, le document est très clair que l'objectif stratégique des États-Unis est l'hégémonie et la domination. L'administration Bush prend pour acquis que le monde doit être réarrangé de telle façon à satisfaire les États-Unis. Tous les autres pays et autres régions doivent tout simplement se soumettre à cette vision.

La population d'Amérique du Sud est avertie qu'elle doit rejeter «l'appel trompeur du populisme anti-marché libre» avec lequel le régime du président vénézuelien Hugo Chavez est identifié. La Russie est avertie qu'elle ne devra pas tenter de prendre avantage de sa «géographie et de sa puissance» pour miner l'influence des États-Unis dans des régions «d'une importance vitale pour nous: le grand Moyen Orient, l'Asie centrale, l'Asie du Sud et l'Asie de l'Est». Dans un autre passage, le document proclame que «l'Afrique est d'une importance géostratégique croissante et qu'elle est une haute priorité de la présente administration». Et, finalement, la Maison blanche déclare que les «dirigeants de la Chine doivent réaliser» qu'ils ne peuvent s'en tenir aux «anciennes formes de pensée» s'ils veulent éviter d'entrer en collision avec les États-Unis.

L'hégémonie américaine est identifiée au triomphe sans partage de l'économie de marché capitaliste, que ce document décrit comme «le système économique le plus efficace et le grand antidote à la pauvreté».

Et ceci est écrit au moment même où les taux mondiaux de pauvreté de masse, une conséquence directe de la subordination de la population mondiale aux impératifs du profit dans le marché capitaliste, dépassent tout ce qui a été vu jusqu'ici.

Il y a un élément de démence dans le document qu'a publié la Maison blanche. Un ensemble de mensonges et d'illogismes veulent construire une vision du monde qui est aussi paranoïaque que réactionnaire.

Le président Bush commence son document avec une introduction où il est proclamé que «les États-Unis sont en guerre». Il oublie de mentionner toutefois que la guerre qu'il mène n'a jamais été déclarée; que la résolution du Congrès américain que l'administration Bush évoque pour justifier ses opérations militaires a été votée sur la base de la fraude et du mensonge.

Bush continue en déclarant que la stratégie dévoilée dans le document «reflète notre obligation la plus solennelle: protéger la sécurité du peuple américain.»

Selon la loi, cela est faux. Le serment que fait le président demande qu'il «préserve, protège et défende la constitution des États-Unis». Ce n'est pas une petite erreur. Tout dictateur militaire ou fasciste confirmera sans hésiter que son «obligation la plus solennelle» est de protéger la sécurité de son «peuple», préférablement sans l'interférence des lois.


 

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