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Etudiants et salariés préparent la mobilisation contre le Contrat première embauche du gouvernement

Par des correspondants du WSWS
Le 27 mars 2006

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Des manifestations de masse et des grèves sont projetées demain partout en France contre la loi du gouvernement gaulliste de Contrat première embauche (CPE) qui permet aux entreprises de licencier les jeunes travailleurs sans justification pour une durée de deux ans. Les travailleurs du secteur public ont déposé des préavis de grève dans 71 villes et 135 manifestations auront lieu en opposition aux attaques contre les conditions de travail des jeunes travailleurs.

Les salariés des transports, y compris ceux du réseau national de la SNCF et du métro parisien, feront grève. Les enseignants, les travailleurs des PTT, les fonctionnaires, les employés de banque, ceux de l'Agence France Presse et des chaînes publiques cesseront le travail. D'autres entreprises touchées comprennent la multinationale du pétrole, Total, Air France et France Télécom.

Le mouvement anti-CPE ne cesse de s'amplifier en dépit des efforts entrepris par les syndicats pour arriver à un accord avec le premier ministre Dominique de Villepin. Cinq syndicats, la Confédération générale du travail (CGT), la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Force ouvrière (FO) et deux syndicats d'employeurs, la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) et la Confédération française de l'encadrement de la confédération générale des cadres (CFE-CGC) furent reçus vendredi par Villepin.

Faute d'un accord, les dirigeants syndicaux déclarèrent leur refus de participer à toute nouvelle rencontre avec Villepin tant que le gouvernement n'annoncerait pas le retrait du CPE. La réponse des syndicats est guidée par la crainte de perdre le contrôle du mouvement dirigé par des jeunes de plus en plus combatifs et jouissant d'un soutien énorme au sein de la population.

« Lorsque l'on a un pays où la jeunesse est aussi mobilisée à contester une réforme, avec autant de radicalité, on attendrait d'un premier ministre qu'il prenne la dimension de l'urgence de la situation, » a déclaré Bernard Thibault, le dirigeant de la CGT.

« La discussion suggérée par le chef du gouvernement sur la période d'essai de deux ans et la non-motivation du licenciement est vaine », poursuivit le bureaucrate syndicaliste. « On enlève un aspect fondateur du CPE, c'est donc admettre que le CPE n'a pas sa place dans la législation française. Il faut à la fois retirer le CPE et rediscuter le CNE. »

La subite découverte par Thibault du CNE (contrat nouvelle embauche), souligne la duplicité de la position de « ligne dure » qu'il fait sienne à présent. Le CNE qui fut adopté par le gouvernement Villepin l'année dernière, permet à des entreprises de moins de 20 travailleurs de congédier tout salarié durant les deux premières années de son emploi. Cette loi qui est le précurseur direct du CPE, fut adoptée sans la moindre protestation de la part des syndicats. A présent, toutefois, se rendant compte de la détermination des travailleurs à refouler le programme droitier du gouvernement, le chef de la CGT prône la nécessité de « rediscuter » le CNE.

Les syndicats étudiants ont quant à eux durci leur position. Vendredi, les syndicats qui rencontrèrent le premier ministre organisèrent une réunion entre les dirigeants des syndicats étudiants et le gouvernement. Plus tôt dans la journée, les dirigeants des principales organisations étudiantes et lycéennes (UNEF, Cé, FIDL, UNL) signèrent un communiqué commun avec huit syndicats déclarant qu'ils étaient « conscients de la gravité de la situation » dans le pays et qu'ils demandaient au premier ministre de les recevoir aujourd'hui.

Samedi dernier, toutefois, les quatre syndicats étudiants remirent une lettre à Villepin expliquant leur refus de le rencontrer tant qu'il maintiendrait le CPE.

Le Figaro écrivait hier, « Et le mouvement de contestation ne faiblit pas. Au contraire. Signe d'une radicalisation, la Coordination nationale étudiante, composée de représentants des universités mobilisées, a demandé dimanche la démission du gouvernement. Les quelque 300 délégués réunis pendant deux jours à Aix-en-Provence ont appelé à un blocage des grands axes routiers et ferrés jeudi, puis, si le texte n'est toujours pas retiré, à 'une grève générale' le 4 avril avec les salariés.»

***

Des reporters du World Socialist Web Site discutèrent jeudi dernier avec des étudiants et des lycéens lors de la vaste manifestation qui rassembla 100 000 personnes à Paris.

Gabriel, étudiant en dernière année de sciences dit que sa faculté fut fermée deux jours pour protester contre le gouvernement. « Villepin est arrogant », dit-il. « Il pense avoir raison, mais il y a les jeunes qui disent 'non', ils refusent l'insécurité de l'emploi et refusent de travailler pour rien. Mon impression est que les jeunes sont sacrifiés pour que d'autres puissent devenir de plus en plus riches. Le CPE ne sera pas la dernière réforme, ils voudront toujours davantage. »

Le WSWS demanda à Gabriel ce qu'il pensait des émeutes des jeunes, l'année dernière dans les banlieues. « Ca c'est plus politique » répondit-il. « Les émeutes dans les banlieues étaient plutôt une question sociale, des jeunes qui en ont marre Pour le moment il y a une crise politique en France. Les gens ne savent pas pour qui voter ­ gauche ou droite ­ on a l'idée que c'est la même chose.

« Il y avait des droits sociaux qui ont été acquis. Des travailleurs avaient beaucoup de droits mais aujourd'hui ils veulent flexibiliser les travailleurs. On peut voir que c'est un système de libre-marché, ça devient de plus en plus un système comme aux Etats-Unis. Maintenant, les pays riches comme la France, méprisent les pays pauvres du tiers monde. Ils s'enrichissent aux dépens de leurs dettes et des travailleurs. Ca doit cesser. »

Julien, étudiant de l'université de St Denis dit « Je travaille comme assistant administratif dans un collège pour financer mes études. Tous les jeunes qui travaillent avec moi ont des contrats précaires à durée déterminée et gagnent tout juste entre 300 et 400 euros par mois. C'est bien trop peu pour vivre à Paris.

« Villepin n'est qu'un réactionnaire », ajouta Julien. « Il a une conception archaïque de la France qui date du dix-neuvième siècle; c'est-à-dire que les travailleurs la bouclent et que les patrons sont tout puissants Les jeunes et les étudiants doivent comprendre que le CPE est juste un élément du programme antisocial de Villepin, ce n'est pas simplement une réforme contre les jeunes, c'est contre la classe ouvrière. Le capitalisme devient de plus en plus brutal. »

Le WSWS posa une question sur le matraquage de Cyril Ferez, le travailleur de 39 ans qui est encore dans le coma. « C'est une honte, c'est tout simplement honteux ». La police arrive, matraque et piétine un syndicaliste, on peut donc voir que Villepin est un ultra-réactionnaire. La police n'est vraiment là que pour défendre le capital et le pouvoir des élites et pas le peuple. »

Julien fut également très critique à l'égard des syndicats qui refusèrent d'appeler à la grève en même temps que la journée d'action nationale des étudiants. « C'est un autre scandale, les bureaucrates syndicaux ne tiennent qu'à sauvegarder leurs planques. »

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