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WSWS : Nouvelles et analyses : Asie

La police sri lankaise contrainte de commencer une enquête sur le meurtre du sympathisant du SEP

Par notre reporter
31 octobre 2006

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Devant la campagne qui s’intensifie pour exiger une enquête et la poursuite des responsables du meurtre de Sivapragasam Mariyadas, un sympathisant du Parti de l’égalité socialiste (SEP), l’inspecteur général de la police au Sri Lanka se voit contraint de commencer l’investigation sur la mort de ce dernier.

Mariyadas a été tué le 7 août à son domicile dans le bourg de Mullipothana, situé dans l’est de l’île. Il a reçu une balle dans la tête et dans le cou après avoir été appelé à la porte de son domicile aux environs de 21 heures 30. Le tireur s’était enfui sur une moto qui l’attendait. Les suspects les plus probables sont les forces armées ou des paramilitaires tamouls. Une forte présence militaire existait dans la région suite aux violents combats qui sévissaient dans le voisinage de Muttur et de Mavilaru entre l’armée et les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE).

Suite au meurtre, l’armée avait répandu de fausses rumeurs, et ce même lors de ses funérailles dans sa ville natale de Selvanayagapuram, rumeurs selon lesquelles Mariyadas était un sympathisant du LTTE. Le meurtre de Mariyadas fait partie d’une vaste campagne organisée par l’armée, notamment dans le nord et l’est de l’île, en vue d’intimider et de réduire au silence toute opposition à la reprise de la guerre civile par le gouvernement.

Le 14 octobre, plus de deux mois après ce meurtre, un inspecteur de police de Kantalai, A.C. Rodrigo, a informé l’épouse de Mariyadas, Stela Krishanthi Mariyadas, que le bureau de l’inspecteur général de police l’avait chargé d’enquêter sur le meurtre. Krishanthi et le plus jeune frère de Mariyadas, Jesudas, ont été priés de se rendre au poste de police de Kantalai, mais ils ont refusé en raison des dangers que pose la guerre civile qui sévit dans le pays.

Le 17 octobre, Rodrigo s’est rendu chez Krishanthi et Jesudas à Trincomalee pour prendre leur déposition. L’entretien avec l’inspecteur de police s’est déroulé dans le bureau d’un avocat et d’un défenseur des droits de l’Homme. Rodrigo leur a montré plusieurs lettres envoyées à l’inspecteur général de la police par des lecteurs du WSWS exigeant une enquête complète sur le meurtre.

Krishanthi a déclaré dans sa déposition que le SEP et le WSWS avaient initié la campagne et elle a fourni des détails sur le meurtre. Elle, tout comme son jeune fils de quatre ans, étaient présents au moment du meurtre. Elle a dit également que les soldats du home guard qui étaient de service à Mullipothana avaient proféré des menaces de mort à l’encontre de son mari le 11 avril. Mariyadas avait signalé l’incident à son frère Jesudas. Krishanthi a précisé que Jayaweera, le propriétaire du local dans lequel Mariyadas avait son studio de photographe et son centre de communication, connaissait les soldats du home gard.

Les soldats du home gard opèrent dans l’est et le nord du pays comme auxiliaires des forces de l’armée et de la police. En début d’année, le gouvernement avait annoncé la réorganisation des home gards qui, sous un commandement séparé, avaient été affiliés antérieurement à la police. Tout comme les forces de sécurité, les home gards, qui sont majoritairement singhalais, sont profondément imprégnés de chauvinisme anti-tamoul.

Alors que l’enquête a enfin commencé, le SEP met en garde que tout sera mis en œuvre par les autorités pour étouffer le rôle joué par les forces de sécurité dans le meurtre de Mariyadas. La police a la réputation de ne pas mener correctement les enquêtes et de ne pas poursuivre les coupables de meurtres et d’enlèvements dans lesquels l’armée et ses alliés paramilitaires sont impliqués. Le nombre d’attaques, notamment contre les Tamouls, a considérablement augmenté cette année depuis que le président Mashinda Rajapakse a intensifié le conflit avec le LTTE.

Nous appelons les lecteurs et les sympathisants du WSWS à continuer d’exiger l’arrestation et la condamnation des meurtriers de Mariyadas. Cette campagne est une partie essentielle d’une lutte plus vaste pour la défense des droits démocratiques fondamentaux des travailleurs cinghalais, tamouls et musulmans.

Les lettres de protestation et les déclarations devront être adressées à :

Inspector General of Police Chandra Fernando,
Police Headquarters, Colombo 1, Sri Lanka.
Fax: 0094 11 2446174
Email: igp@police.lk

Attorney General K.C. Kamalasabeyson,
Attorney General’s Department,
Colombo 12, Sri Lanka.
Fax: 0094 11 2436 421

Veuillez faire parvenir une copie de vos lettres au Parti de l’égalité socialiste (Sri Lanka) et au World Socialist Web Site.

Socialist Equality Party,
P.O. Box 1270,
Colombo, Sri Lanka.
Email: wswscmb@sltnet.lk

Pour faire parvenir votre lettre au comité de rédaction du WSWS, veuillez cliquez sur lien-ci.

Ci-dessous nous publions quelques-unes des lettres qui ont été envoyées aux autorités sri lankaises.

***

Monsieur,

Demande expresse pour une enquête sérieuse sur le meurtre de Sivapragasam Mariyadas

Je condamne avec véhémence l’assassinat, le 7 août 2006 dans le district de Trincomalee, de Sivapragasam Mariyadas. Je perçois ce meurtre comme faisant partie des attaques qui sont perpétrées contre les droits démocratiques qui sont à présent coutumières au Sri Lanka.

Je sais que Mariyadas était un sympathisant du Parti de l’égalité socialiste (SEP) et qu’il était engagé à expliquer ouvertement aux masses opprimées de la région la politique progressiste du parti en matière de guerre et de terrorisme. Le meurtre de Mariyadas a suscité la répugnance de tous ceux qui défendent vraiment les droits démocratiques.

Je sais également qu’aucune enquête sérieuse n’a pas été entreprise sur ce meurtre odieux et, qui plus est, tout ce qui a été fait en matière d’enquête, l’a été en violation de toute règle de procédure prescrite dans de tels cas.

J’insiste pour qu’une enquête policière en bonne et due forme soit faite le plus rapidement possible, le temps étant un élément vital dans cette affaire. Les coupables doivent être traduits en justice.

Jinadasa Danansuriya

Professeur,

Sinhala Department, Université de Kelaniya

Sri Lanka

***

A l’Inspecteur général de police

Cette lettre fait suite à une lettre précédente qui vous est parvenue la semaine dernière pour exprimer ma répulsion sur le meurtre de Sivapragasam Mariyadas. Ce qui aggrave d’autant plus la situation c’est le fait qu’à ce jour aucune investigation ne soit prévue pour élucider les circonstances concernant sa mort et pour traduire les responsables en justice.

On peut s’aventurer à conclure que le fait qu’aucune investigation ne soit menée vient de ce que les responsables de ce meurtre pourraient bien être ces forces mêmes de l’Etat qui normalement mènent les enquêtes criminelles.

Il ressort de la situation que le meurtre de Mariyadas n’est pas une aberration, mais fait partie d’un complot conscient tramé par le gouvernement du Sri Lanka et de ses forces de sécurité dans le but d’écraser toute opposition aux attaques qu’ils commettent contre le peuple tamoul vivant sur l’île. Mariyadas était un sympathisant du Parti de l’égalité socialiste dont la position de principe adoptée était celle de l’unité des travailleurs singhalais et tamouls de l’île, et qui est en contradiction frappante avec les divisions générées par le gouvernement sri lankais.

J’exige une fois de plus qu’une enquête soit ouverte et que ceux qui ont conspiré pour commettre ce meurtre soient tenus pour responsables. Cette affaire risque d’entacher davantage encore la réputation du gouvernement sri lankais dans le monde.

Salutations

Pietro Mascetti

Sydney, Australie

***

A l’Inspecteur général Perera,

Je vous écris pour vous exhorter à commencer une enquête solide et approfondie sur la mort de Sivapragasam Mariyadas, sympathisant du SEP. Il a été abattu à son domicile le 7 août, dans une région qui se trouvait sous le contrôle d’un grand nombre de forces armées gouvernementales. Actuellement, des soupçons pèsent sur les forces gouvernementales.

Ceci cadre bien avec les efforts qui sont entrepris pour entraver la liberté d’expression, vu que Sivapragasam Mariyadas était bien connu dans la région pour son opposition à la guerre. Il était également fortement opposé à la politique communautaire du LTTE et, lors de ses funérailles, les forces de sécurité avaient faussement tenté de l’accuser de soutenir précisément la politique du LTTE.

Pour le moment, je considère que le gouvernement cherche, une fois de plus, à étouffer le meurtre d’un innocent survenu dans les zones de guerre du Sri Lanka. Trois jours seulement avant son meurtre, 17 travailleurs humanitaires avaient été tués dans des circonstances qui n’ont toujours pas été élucidées. En tant que socialiste et défenseur des droits démocratiques, j’exige que vous déployiez les efforts nécessaires pour traduire en justice les meurtriers de Mariyadas.

Salutations

Jordan Smith,

Dundee, Royaume-Uni

***

Cher Monsieur,

Je condamne le meurtre de Sivapragasam Mariyadas, qui était un sympathisant du Parti de l’égalité socialiste (SEP) et un travailleur social animé par l’esprit citoyen et vivant dans le district de Trincomalee. J’exige aussi qu’une enquête en bonne et due forme soit ouverte rapidement pour exposer les criminels.

Je suis profondément inquiet non seulement quant à la lourdeur et lenteur affichées par la mise en route de l’enquête, mais aussi par le fait que les règles de procédure aient d’ores et déjà été violées pour ce qui est des quelques démarches qui viennent d’être faites dans cette enquête.

Le meurtre de Sivapragasam Mariyadas a des implications sinistres pour l’ensemble de la population laborieuse. La reprise de la guerre a causé le déplacement de centaines de milliers de personnes et semé la terreur, souvent engagée par l’Etat. Le meurtre d’un travailleur social bien connu montre à quel point les droits démocratiques sont menacés dans ce pays.

T H Ismail,

Membre du comité

Syndicat des postiers

Colombo, Sri Lanka

***

Au procureur général K.P. Kamalasabeyson,

Objet : meurtre d’un sympathisant du Parti de l’égalité socialiste du Sri Lanka

Je condamne avec force le meurtre du camarade Sivapragasam Mariyadas, sympathisant du Parti de l’égalité socialiste (SEP) du Sri Lanka, qui fut tué par un tireur à son domicile à Mullipothana dans la soirée du 7 août. Je vous exhorte également à mener une investigation solide sur ce meurtre et à punir les coupables.

De plus, je demande instamment à ce que les membres et les sympathisants du SEP de Sri Lanka ne fassent plus l’objet d’intimidation et de harcèlement.

S. Perera,

Un lecteur du WSWS

(Article original anglais paru le 26 octobre 2006)


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