wsws.org/francais

Visitez le site anglais du WSWS

SUR LE SITE :

Contribuez au WSWS

Nouvelles et Analyses
Luttes Ouvrières
Histoire et Culture
Correspondance
L'héritage que nous défendons

A propos du CIQI
A propos du WSWS

AUTRES LANGUES

Allemand

Français
Anglais
Espagnol
Italien

Indonésien
Russe
Turque
Tamoul

Singalais
Serbo-Croate

 

WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Election présidentielle française

Sarkozy et Royal au second tour

Par Peter Schwarz
23 avril 2007

Imprimez cet article | Ecrivez à l'auteur

Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal restent au second tour de l’élection présidentielle qui se tiendra le 6 mai.

Sarkozy, le candidat du parti gaulliste UMP (Union pour un mouvement populaire) est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle d’hier avec 31 pour cent des voix. Royal, la candidate du Parti socialiste a recueilli 25,6 pour cent des voix.

François Bayrou, le candidat de l’UDF (Union pour la démocratie française) a recueilli 18,5 pour cent et Jean-Marie Le Pen, le candidat du Front national (FN) d’extrême droite 10,5 pour cent.

Bayrou qui appelle à dépasser les clivages entre gauche et droite, était proche de Royal dans les sondages pendant un temps parce que de nombreux électeurs opposés à Sarkozy pensaient qu’il avait plus de chances de battre le candidat gaulliste au second tour que Royal. Mais il est finalement retombé. Néanmoins, par rapport aux dernières élections de 2002 son résultat est encore relativement élevé. Mais aucun candidat n’avait en 2002 recueilli plus de 20 pour cent des voix au premier tour.

Le Pen qui, à la surprise générale, était resté au second tour en 2002 a fait un score bien plus bas que ne le prédisaient les sondages. Il tournait toujours autour de 15 pour cent. Sa directrice de campagne et fille, Marine Le Pen tient la campagne de Sarkozy pour responsable du déclin des voix de Le Pen. Sarkozy a, dit-elle, repris toutes les idées et thèmes du Front national.

Le taux d’abstention a été exceptionnellement bas. 85 pour cent des électeurs se sont rendus aux urnes, chiffre le plus élevé depuis la fondation de la Cinquième République en 1958. Un grand nombre de jeunes gens s’étaient inscrits sur les listes électorales, tout particulièrement dans les banlieues défavorisées où de violentes batailles entre jeunes et policiers s’étaient produites deux ans auparavant.

Cela dénote clairement une mobilisation politique croissante des jeunes et de la classe ouvrière. Durant cette campagne électorale, les meetings tenus par les candidats, même dans les petites villes, attiraient un public de plusieurs milliers de personnes. Tous les principaux candidats se sont sentis obligés de tenir compte de ce désir de changement par les urnes des conditions existantes. Sarkozy a mis « la rupture » au centre de sa campagne, Royal a promis « un changement » et Bayrou a même parlé de « révolution orange. »  

Mais ce sont aux candidats de la soi-disant « extrême gauche » qu’est revenue la tâche de canaliser vers les candidats de l’establishment la lame de fond d’une opposition profonde, mais qui n’a pas de représentation politique.

Il y a cinq ans, les candidats de « l’extrême-gauche » avaient recueilli un nombre extraordinairement élevé de voix. Arlette Laguiller de Lutte ouvrière (LO), Olivier Besancenot de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) et Daniel Gluckstein du Parti des travailleurs (PT) avaient à eux trois recueilli plus de 10 pour cent des voix. Cela avait été un des facteurs qui avaient contribué à la défaite du candidat du Parti socialiste Lionel Jospin par Jean-Marie Le Pen du Front national.

Cette fois, « l’extrême-gauche » a clairement dit dès le début qu’ils sont en faveur d’une victoire de Royal et ne considèrent leur propre campagne que comme un moyen de faire pression sur la candidate du Parti socialiste. Des discussions sur le « vote utile », c'est-à-dire voter pour le candidat le plus à même de battre Sarkozy au second tour, a dominé le débat public des derniers jours avant le premier tour.

Cela a fait que les candidats à gauche de Royal ont obtenu de moins bons résultats qu’en 2002. Marie-George Buffet, candidate du Parti communiste a obtenu 1,9 pour cent des voix, de loin le pire résultat de toute l’histoire du parti. La candidate des Verts Dominique Voynet a fait encore moins avec 1,6 pour cent. Arlette Laguiller de LO, qui en était à sa sixième campagne présidentielle, n’a obtenu que le quart de son score antérieur soit 1,4 pour cent. Le candidat anti-mondialisation José Bové a obtenu 1,3 pour cent des voix et Gérard Schivardi du PT 0,3 pour cent.

La seule exception est Olivier Besancenot de la LCR qui a atteint le score de 4,2 pour cent. Besancenot qui est relativement jeune et éloquent a un certain pouvoir d’attraction auprès des étudiants et des jeunes de la classe ouvrière.

Moins d’une heure après la clôture des bureaux de vote, tous ces candidats se sont rangés derrière Royal. Buffet, Voynet et Laguiller ont ouvertement appelé à voter pour la candidate du Parti socialiste. Pour Laguiller c’était une première. Lors de précédentes élections, LO s’était toujours abstenue d’apporter ouvertement son soutien au Parti socialiste et adoptait une attitude passive. Besancenot, tout en déclarant son désaccord avec le programme de Royal, a appelé à voter pour elle contre Sarkozy.

Tandis que ceux-là courent après Royal, Royal court après Sarkozy. C’était le cas pendant la campagne, au cours de laquelle Royal essayait de prouver qu’elle était aussi nationaliste et aussi attachée au tout sécuritaire que son rival de droite. Et il en a été de même la nuit qui a suivi le premier tour des élections.

Sarkozy, conscient qu’il peut perdre les élections s’il se montre trop polarisé, a rendu hommage à sa rivale et a appelé à une campagne « digne » et à un « débat d’idées, » tout en insistant sur le fait que Royal et lui-même représentaient deux perspectives diamétralement opposées.

Cherchant à élargir sa base électorale, Sarkozy s’est adressé aux pauvres qui travaillent dur : à la « France qui donne beaucoup et ne reçoit rien », à la « France qui souffre ». Il s’est présenté comme le protecteur de « ceux qui ont peur » et a dit qu’il voulait une France qui soit « comme une famille où le plus faible a droit à autant d’amour que le plus fort ».

Royal qui a pris la parole presque une heure plus tard a égrené cliché après cliché, reprenant bon nombre des panacées de droite de son adversaire et a fini par son cri de guerre : « Vive la France ». Il est évident que l’adaptation continuelle de Royal à Sarkozy, avec lequel elle n’a pas de désaccords politiques fondamentaux, améliore les chances électorales d’un homme qui est profondément haï et craint par certaines couches de la population.

Un premier sondage réalisé après le premier tour donnait à Sarkozy une avance de 54 contre 46 pour le second tour.

Bayrou, dont l’électorat pèsera lourd dans la balance au second tour, s’est prudemment gardé de donner des consignes de vote.


Untitled Document

Haut

Le WSWS accueille vos commentaires


Copyright 1998 - 2012
World Socialist Web Site
Tous droits réservés