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WSWS : Nouvelles et analyses : Amérique du Sud

Déclaration de l’Internationale des étudiants pour l’égalité socialiste (IEES) à l’adresse des étudiants de l’Université de São Paulo

19 juin 2007

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La déclaration suivante est publiée par les étudiants de l’Internationale étudiante pour l’égalité sociale à l’adresse des étudiants de l’Université de São Paulo (USP), la plus importante université du Brésil, et qui sont en grève depuis le 3 mai tout comme les professeurs et le personnel universitaire. La grève et l’occupation du bâtiment administratif de l’université qui l’accompagne fut déclenchée par les étudiants le 3 mai suite à une série de décrets imposés par le gouverneur droitier de l’Etat de São Paulo, Jose Serra, abrogeant l’autonomie notamment budgétaire de l’université, ouvrant de ce fait la voie à la privatisation de l’enseignement supérieur en subordonnant l’enseignement directement aux exigences des grands groupes. Serra a plusieurs fois menacé d’interrompre l’occupation en recourant à la police anti-émeute. La grève s’est étendue à d’autres universités de l’Etat.

L’Internationale étudiante pour l’égalité sociale envoie ses plus chaleureuses salutations révolutionnaires et exprime sa solidarité et son soutien aux étudiants, travailleurs et professeurs de l’Université de São Paulo qui entament leur deuxième mois de lutte contre les décrets réactionnaires et autoritaires de l’administration de Jose Serra, gouverneur de l’Etat de São Paulo et qui bénéficie du soutien du gouvernement Lula et du capital international.

La grève et l’occupation de l’USP auxquelles se sont associés des mouvements identiques dans d’autres universités de l’Etat de São Paulo et de l’ensemble du Brésil, fait partie d’une lutte mondiale. Les gouvernements, les uns après les autres, mettent en place des réformes dans le but de subordonner l’enseignement supérieur à la course au profit des groupes transnationaux et des banques et pour faire passer les instituts universitaires technologiques et les universités dans le domaine privé d’une infime élite.

L’éducation, un droit démocratique de base, est en train de subir des assauts dans le monde entier. Elle ne peut être défendue qu’au moyen d’une orientation et d’un programme politique fondamentalement nouveau et défiant les fondements de l’ordre social actuel qui subordonne tous les aspects de la vie, y compris l’éducation, aux dictats du marché capitaliste.

La crise actuelle à laquelle sont confrontés la classe ouvrière, les étudiants et les jeunes au Brésil et de par le monde est le résultat direct de la trahison, dans un pays après l’autre et pendant des décennies, des directions réformistes nationales existant au sein du mouvement ouvrier. Ces directions comprennent les partis communistes et socialistes, les bureaucraties syndicales ainsi que leurs alliés politiques à la direction de divers mouvements protestataires, et qui tous ont pour point de départ une perspective consistant à faire pression sur les gouvernements actuels pour les inciter à changer leur politique ou pour leur faire prendre un virage à gauche.

Ces partis et ces organisations, qui autrefois faisaient pression sur leur gouvernement respectif pour introduire des réformes limitées, se sont soit transformés en agences engagées dans l’application des contre-réformes exigées par le capital international, soit sont condamnées à l’insignifiance.

Au Brésil, la trajectoire politique du Parti des travailleurs (PT) fournit l’exemple le plus frappant de cette tendance politique générale mondiale avec la présidence de Lula supervisant l’application de coupes successives dans les dépenses sociales, la mise en pratique des recommandations du Fonds monétaire international et l’élargissement du fossé entre riches et pauvres à un niveau historique sans précédent.

C’est, qui plus est, une ironie de l’histoire — une ironie instructive cependant — que Jose Serra, qui dirige les attaques perpétrées contre les universités, ait débuté sa carrière politique comme militant étudiant pour devenir le président de l’Union nationale des étudiants du Brésil avant d’être obligé de s’exiler sous la dictature militaire.

Le mouvement de grève actuel à l’USP témoigne de la profonde opposition qui règne parmi les étudiants et de vastes couches de la classe ouvrière brésilienne à l’encontre de la politique droitière, à la fois de l’administration PSDB (le Parti social-démocrate brésilien, Partido da Social Democratica Brasileira) du gouverneur Serra et du gouvernement national PT de Lula. Mais, les assauts généralisés perpétrés contre les droits sociaux fondamentaux et démocratiques en raison de la crise du système capitaliste ne peuvent être contrés par les seules protestations des étudiants, aussi combatives et déterminées soient-elles. Ni les appels, ni les menaces lancés contre l’élite dirigeante n’infléchiront l’offensive continue du patronat contre l’éducation et les emplois, les salaires et les droits démocratiques des travailleurs. Au mieux, de telles protestations ne pourront que persuader le gouvernement de battre en retraite provisoirement, en abrogeant par exemple les décrets de Serra sur l’autonomie de l’université, tout en poursuivant par ailleurs d’autres attaques contre la classe ouvrière.

Le maintien des institutions fondamentales d’une société démocratique, dont l’éducation publique, est impossible compte tenu des inégalités énormes qui existent au Brésil et sur le plan international, étant donné que les forces productives de la société ne servent qu’à la course au profit et à l’accumulation toujours plus obscène de richesse pour le un pour cent au sommet.

L’Internationale étudiante pour l’égalité sociale a été fondée récemment pour développer une offensive politique en vue d’une perspective internationaliste et socialiste parmi les étudiants du monde entier afin de mener la lutte contre la violence militariste, l’inégalité sociale et les attaques contre les droits démocratiques.

Bien que l’IEES soit une organisation étudiante, son objectif n’est pas de construire un mouvement à caractère purement étudiant. Elle lutte pour que les étudiants se tournent vers la classe ouvrière en général, qui représente la grande majorité de la population mondiale et la seule force sociale dont les intérêts sont irréconciliablement opposés au système de profit et à l’impérialisme, dans une lutte pour la renaissance du mouvement socialiste international.

Nous sommes l’Internationale étudiante pour l’égalité sociale parce que, dans la situation du capitalisme mondialement organisé, aucun des problèmes fondamentaux auxquels les étudiants et les travailleurs sont confrontés ne peut être résolu sur le plan national, que ce soit au Brésil, en Europe, aux Etats-Unis, en Asie ou ailleurs. Les luttes des travailleurs de chaque pays doivent être coordonnées et unifiées par-delà les frontières nationales.

La construction d’un tel mouvement requiert l’assimilation consciente des leçons historiques des luttes de la classe ouvrière, y compris des luttes révolutionnaires antérieures pour le socialisme qui ont été trahies par le stalinisme, la social-démocratie, les bureaucraties syndicales corrompues et les démagogues nationalistes bourgeois.

L’IEES tire son inspiration politique des grandes traditions politiques, intellectuelles et libératrices du socialisme international associé aux personnalités de Marx, Lénine, Luxembourg et Trotsky qui, de nos jours, sont perpétuées par le Comité international de la Quatrième Internationale.

Nous invitons les étudiants brésiliens à se joindre à cette lutte internationale, à lire le World Socialist Web Site (wsws.org), publication socialiste sur Internet la plus largement lue, et à construire l’Internationale étudiante pour l’égalité socialiste.

(Article original anglais paru le 15 juin 2007)


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