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Luttes étudiantes au Québec : l’IEES intervient à une assemblée générale à l'UQAM

Par notre reporter
22 janvier 2008

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Le 17 janvier dernier, à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) se tenait une assemblée générale de l’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH-UQAM). Environ 500 étudiants de différents programmes (sociologie, géographie, histoire, travail social, sexologie, philosophie, psychologie etc.) étaient présents afin de discuter des moyens à prendre pour lutter contre le dégel des frais de scolarité imposé par le gouvernement libéral de Jean Charest et, de manière plus générale, des mesures à prendre pour défendre le système d’éducation. Le débat était surtout centré autour des demandes à mettre de l’avant et de l’éventualité d’une grève étudiante.

L’assemblée générale a adopté notamment une proposition concernant un vote de grève au début du mois de février et un calendrier avec différents moyens de pression. Les demandes adoptées concernent principalement un rejet de toute augmentation des frais de scolarité et des frais afférents dans une perspective de gratuité scolaire ainsi qu’une abolition du plan de redressement financier de l’UQAM qui vise à faire porter la dette de l’université sur le dos des étudiants et des employés.

Les discussions qui se sont tenues à cette assemblée générale – laquelle se voulait en continuité avec le mouvement d’opposition qui a débuté à l’automne 2007 par une grève partielle à l’UQAM – ont montré que le mouvement étudiant manque crucialement d’une perspective politique. Les étudiants sont opposés aux attaques sur le système d’éducation mais n'arrivent pas à concevoir leurs propres luttes dans le cadre d'un large mouvement social impliquant de larges couches de la population et dirigé contre les inégalités sociales montantes. Il en résulte un certain pessimisme parmi les étudiants quant aux chances de contrer l'assaut de l'élite dirigeante sur l'éducation.

Au début de la période de discussions, un étudiant de l'UQAM affilié à l’Internationale étudiante pour l’égalité sociale (IEES) a pris la parole afin de proposer une nouvelle perspective politique aux étudiants.

Il a commencé son intervention en replaçant le dégel des frais de scolarité dans son contexte : « Les mesures de droite, comme le dégel des frais de scolarité, ne sont pas nouvelles. Depuis une trentaine d’années, on assiste à des attaques sur les conditions de travail et les conditions de vie des travailleurs. L’élite dirigeante tente essentiellement de reprendre les concessions qui ont été faites à d’autres périodes. On assiste aussi à une montée des inégalités sociales, à des attaques sur les droits démocratiques, et à une montée généralisée du militarisme et une menace de conflit mondial. »

« C’est ça le monde dans lequel on vit », a dit le membre de l’IEES. « C’est la réalité qui se présente devant nous, et dans un tel contexte, c’est inévitable que les conflits entre les travailleurs et l’élite dirigeante vont aller en s’accentuant. »

Il a poursuivi en énumérant des luttes qui ont eu lieu au Québec et partout dans le monde dans les dernières années afin de bien montrer le caractère international de ces luttes. Il a mentionné notamment les manifestations contre la guerre en Irak, le mouvement d’opposition au gouvernement du Parti Québécois et du gouvernement libéral qui l’a suivi, la grève étudiante au Québec à l’hiver 2005, la grève étudiante en France à l’hiver 2006, la grève des scénaristes aux Etats-Unis et la grève des conducteurs de train en Allemagne.

Devant ces luttes de classes qui s’intensifient, l’étudiant a mis l'accent sur l’importance de la perspective politique à adopter : « Est-ce qu’on peut se limiter à une politique de protestation? A faire pression sur une élite dirigeante qui est fondamentalement opposée à nos demandes même limitées et qui n’a rien de mieux à offrir que plus de militarisme, plus de coupures, plus d’inégalités sociales... ? » Pour illustrer ses propos, il a fait mention de la répression policière que les étudiants du Québec avaient subie à l’automne 2007, alors qu’ils avaient montré leur opposition aux attaques sur le système d’éducation. « Au moindre geste d’opposition, les administrateurs des universités et le gouvernement n’hésitent pas à envoyer les policiers pour réprimer les étudiants. »

L’étudiant de l’IEES a continué en mettant de l’avant une nouvelle perspective : « Je crois que pour aller de l’avant dans leurs luttes, les étudiants doivent tirer les leçons des luttes passées, dont la grève de 2005, se tourner vers la classe ouvrière et adopter une perspective socialiste. »

Ce tournant, tel que le soulignait une déclaration de l'IEES diffusée à l'entrée de la salle où se tenait l'assemblée, exige une rupture avec la bureaucratie syndicale pro-capitaliste qui subordonne politiquement les travailleurs du Québec au parti de la grande entreprise qu'est le Parti québécois.

Le représentant de l'IEES a terminé son intervention en appelant « les étudiants qui se sentent interpellés par ces questions à venir à notre prochaine réunion, à discuter de ces questions, à se joindre à l’Internationale étudiante pour l’égalité sociale et à prendre part à la lutte pour le socialisme. »

L’IEES tiendra prochainement une réunion publique à Montréal :

Le mercredi 23 janvier, de 19h à 21h
à l’Université du Québec à Montréal (UQAM)

Pavillon Judith-Jasmin
405, rue Ste-Catherine Est
Local J-1120

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