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WSWS : Nouvelles et analyses : Asie

La police sri lankaise libère le membre du SEP emprisonné

Par le Socialist Equality Party (Sri Lanka)
2 octobre 2008

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La police sri lankaise a finalement libéré le membre du Parti de l’égalité socialiste (Socialist Equality Party, SEP) Velummailum Kamalthasan et son beau-frère Santhiralingam Ilancheliyan. La libération eut lieu mardi dans le bureau du juge de la région de Negombo.

Les deux hommes avaient été détenus illégalement dans une cellule du poste de police de Megombo depuis leur arrestation le 15 septembre. Leur libération s’est faite à la suite d’une campagne décisive menée par le SEP et de lettres de protestation adressées aux autorités sri lankaises par les lecteurs du World Socialist Web Site. Le SEP et l’International Students for Social Equality (Internationale étudiante pour l’égalité sociale, ISSE) tiennent à remercier nos sympathisants au Sri Lanka et dans le monde entier pour leur aide dans la libération des deux hommes.

Kamalthasan et Ilancheliyan ont été présentés devant le juge lundi à seize heures, une semaine après leur interpellation. La police a dit au juge qu’ils seraient libérés tous les deux étant donné que l’enquête n’avait pas révélé la moindre preuve d’« activités suspectes ». Par « activités suspectes », la police entend des liens avec les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) ou une implication dans des activités « terroristes ».

La police n’a fourni aucune explication sur l’emprisonnement prolongé des deux hommes et sur les raisons pour lesquelles les autorités ont à maintes reprises ignoré les représentants juridiques du SEP agissant pour le compte des détenus. Kamalthasan est un membre de longue date du SEP et est bien connu non seulement pour son opposition à la guerre du gouvernement sri lankais, mais aussi au programme nationaliste bourgeois du LTTE.

Kamalthasan et Ilancheliyan avaient été arrêtés par une équipe de la police de Negombo alors qu’ils s’apprêtaient à se rendre à Colombo en bus. La police leur avait demandé de quitter le bus pour les emmener au commissariat de police en dépit du fait que les deux hommes étaient en possession de documents justifiants de leur identité. Ils ont été détenus sans chef d’inculpation pendant neuf jours en attendant « l’obtention de plus amples renseignements. »

Leur détention prolongée n’est pas seulement un abus flagrant des droits démocratiques, mais est aussi illégale. Même sous les mesures d’urgence draconiennes en vigueur dans le pays et qui attribuent de vastes pouvoirs de détention sans chef d’inculpation aux forces de sécurité, les détenus sont censés avoir un certain nombre de droits. La police a finalement affirmé être en possession d’un mandat d’arrêt mais a manqué de le présenter à Kamalthasan et à Ilancheliyan, comme la loi l’y oblige et elle n’a pas non plus été en mesure de le produire sur demande du SEP et de l’avocat du parti.

Depuis que le président Mahinda Rajapakse a replongé le pays dans la guerre au milieu de l’année 2006, les forces de sécurité ont intensifié leur répression contre la minorité tamoule du pays. Des contrôles d’identité et des ratissages de police dans les régions à prédominance tamoule sont chose courante. Des centaines de Tamouls ont été arbitrairement détenus sans inculpation des semaines, des mois et même des années durant, conformément à l’état d’urgence et à la loi contre le terrorisme.

Kamalthasan et d’Ilancheliyan ont été détenus dans une cellule avec deux autres Tamouls, Sinnaih Gopalan et Jesuthasan Ampalahan qui avaient été arrêtés le même jour à Negombo et qui ont également été libérés mardi après que la police n’ait pas trouvé la moindre preuve d’« activités suspectes ».

La reconnaissance tardive de la police qu’elle ne disposait d’aucune preuve contre Kamalthasan et d’Ilancheliyan souligne tout simplement le caractère arbitraire de ces détentions. Profondément imprégnées de préjugés communautaristes, les forces de sécurité qui proviennent en grande partie de la majorité cinghalaise de l’île, considèrent les Tamouls comme des ennemis. En répondant aux exigences du SEP pour la libération du membre de son parti et de son beau-frère, l’inspecteur en chef (HQI) du commissariat de police de Negombo, Somasiri Liyanage, a laissé échapper : « Comment pouvons-nous dire clairement qui est et qui n’est pas un terroriste dans ce contexte ?... Nous devons traiter les Tamouls avec méfiance. »

De plus en plus souvent le gouvernement et les forces de sécurité agissent en dehors de la loi. Les organisations de défense des droits de l’homme ont enregistré des centaines de cas d’enlèvements, de « disparitions » et d’assassinats et dont les preuves indiquent l’implication d’escadrons de la mort opérant sous les ordres ou avec la complicité des forces de sécurité.

Les médias ont également été ciblés. Un nombre croissant de journalistes critiques du gouvernement a été détenu, enlevé ou tué. Dans pratiquement aucun de ces cas un membre de la police ou de l’armée n’a été inculpé et encore moins condamné.

La détermination de la police de Negombo de maintenir Kamalthasan en détention tout en sachant qu’il est un membre du SEP est un avertissement que la répression policière est en train de s’intensifier. Le SEP dispose d’un bilan d’années d’opposition non seulement au gouvernement, à sa guerre communautariste et à la discrimination systématique des Tamouls, mais aussi d’opposition au programme séparatiste du LTTE et de ses attaques terroristes perpétrées contre des Cinghalais innocents. Du fait de la position de principe adoptée par le SEP, celui-ci a dû affronter la répression à la fois de l’Etat sri lankais et du LTTE.

En 1998, le LTTE avait détenu quatre membres du SEP à Kilinochchi pour avoir participé à une campagne menée pour le programme du parti. Ils étaient restés incarcérés pendant plus de sept semaines avant que le LTTE cède finalement à une campagne internationale intensive menée par le SEP et le WSWS pour leur libération. En 2003, peu de temps après le cessez-le-feu et le début des pourparlers de paix, les dirigeants du LTTE sur l’île de Kayts, au large de la péninsule de Jaffna (dans le nord de Sri Lanka), avaient émis des menaces de mort contre des membres du SEP. Le LTTE avait cherché à évincer le SEP en tant que direction élue de la coopérative locale de pêcheurs. Un membre du SEP avait été physiquement attaqué et sérieusement blessé.

L’arrestation de Kamalthasan et d’Ilancheliyan fait certainement partie d’une vaste répression policière contre les Tamouls, notamment ceux qui ont été obligés de fuir les combats intensifs dans le nord de l’île. Le gouvernement Rajapakse a dernièrement annoncé vouloir organiser un recensement de tous les Tamouls qui ont quitté la province du nord pour venir vivre dans la province de l’ouest qui inclut Colombo. Le secrétaire d’Etat à la Défense, Gotabhaya Rajapakse, frère du président, avait précédemment appelé tous les Tamouls nouvellement arrivés à retourner chez eux parce que « le LTTE se mêle à ces gens pour infiltrer ces régions. »

Le gouvernement Rajapakse fait face à une crise politique grandissante. Malgré sa propagande communautariste intense, la guerre est profondément impopulaire. De vastes couches de la population sont touchées non seulement par la mort imminente et la destruction, mais aussi par l’impact économique du conflit. Des dépenses militaires considérables liées aux augmentations internationales des prix du pétrole et des denrées alimentaires ont conduit à une inflation galopante tournant autour de 30 pour cent.

Le gouvernement a réagi aux grèves et aux manifestations des travailleurs, des fermiers et des étudiants de la même manière qu’il traite les Tamouls. Rajapakse a traité ceux qui luttent pour des augmentations de salaire, pour davantage d’assistance du gouvernement ou pour une amélioration des services comme des traîtres, les accusant de saper l’effort de guerre. La détention du membre du SEP Kamalthasan est un sérieux avertissement que les mesures d’un Etat policier peuvent être et seront étendues de la minorité tamoule à l’ensemble de la classe ouvrière.

Nous invitons tous nos lecteurs et nos sympathisants à sérieusement étudier la perspective et le programme du SEP. Nous sommes le seul parti au Sri Lanka à nous opposer à toute forme de racisme et de communautarisme et à faire campagne pour une lutte unifiée pour le socialisme des travailleurs, indépendamment de leur ethnicité et de leur langue. Nous appelons à la libération immédiate de tous les détenus emprisonnés en raison des mesures d’urgence et à l’abolition de toutes les mesures anti-démocratiques. Afin de mettre fin à la guerre, nous exigeons le retrait immédiat et inconditionnel de toutes les forces de sécurité du nord et de l’est comme composante de la lutte pour l’unification de la classe ouvrière sur la perspective d’une République socialiste du Sri Lanka et de l’Eelam dans la lutte pour le socialisme de par l’Asie du sud et le monde entier.

(Article original paru le 25 septembre 2008)


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