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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Manifestations de masse en France contre l’attaque israélienne sur Gaza

Par Senthooran Ravee, Stephane Hugues et Antoine Lerougetel
13 janvier 2009

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Bastille
Place de la Bastille

La révulsion ressentie dans le monde entier contre le massacre, commis au hasard, du peuple de Gaza par Israël s’est exprimée en France par des manifestations de masse samedi dans 90 villes. Si l’on se base sur les estimations réductrices de la police, faisant état de 123 000 manifestants (30 000 à Paris et 93 000 dans le reste de la France), ces chiffres dépassent largement les mobilisations déjà importantes du 3 janvier où 21 000 personnes avaient défilé à Paris.

Selon les organisateurs, plus de 100 000 personnes ont manifesté dans la capitale ce 10 janvier. Les agences de presse ont fait état d’une « marée humaine. » Une force de police de 3 800 hommes a été déployée pour éviter la répétition des incidents qui s’étaient produits à la fin de la manifestation du 3 janvier.

Organisées par le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, les manifestations étaient soutenues par le NPA (le Nouveau Parti anticapitaliste d’Olivier Besancenot), le Parti communiste, le Parti ouvrier indépendant (ancien Parti des travailleurs de Pierre Lambert) et les Verts ainsi que par la CGT (Confédération générale du travail), le syndicat enseignant FSU, le syndicat étudiant UNEF et des organisations palestiniennes, arabes et musulmanes.

Le Monde du 10 janvier rapporte que Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste a justifié le refus de son parti d’appeler à la manifestation en disant, « il y a eu des mots d’ordre inacceptables contre Israël ». Le secrétaire national du PS, Razzy Hammadi a ajouté, « Il faut qu’on puisse afficher notre solidarité avec le peuple palestinien sans avoir à assumer des mots d’ordre douteux de dénonciation d’Israël. »

Manif2

Toutes ces organisations mettent en avant une politique consistant à faire pression sur l’impérialisme français, européen et américain afin qu’il intervienne et fasse cesser le massacre, et proposent une solution nationaliste de deux Etats à la tragédie palestinienne.

Marie-George Buffet du Parti communiste, dans le défilé parisien a dit à la presse, « Il faut dire à l'Union européenne : "Vous avez les moyens de faire arrêter cette guerre, vous avez les moyens de saisir les Nations unies pour que soit mise en place une force de protection internationale et que reprennent les discussions politiques." »

Dans la même veine, Olivier Besancenot, s’exprimant au nom du NPA a déclaré, « C'est important de montrer à la planète entière qu'il y a d'autres positions que celles de Nicolas Sarkozy en France et que la communauté internationale est particulièrement hypocrite de voter des résolutions pour se donner bonne conscience et de ne jamais les appliquer parce que, pour cela, il faudrait que les gouvernements occidentaux, dont la France, se fâchent avec le gouvernement israélien. »

Besancenot est en train de se faire rapidement une place dans la hiérarchie de la gauche officielle qui ne représente en aucune manière une menace envers l’élite dirigeante française.

Policiers anti-émeute et gendarmes, portant des vêtements de protection, étaient postés dans toutes les petites rues adjacentes, à proximité de véhicules armés de grilles à l’avant pour repousser la foule. Il y avait des policiers à l’entrée de toutes les bouches de métro, constamment en contact radio, ayant certainement reçu l’ordre de fermer les bouches de métro en cas de confrontation avec des jeunes. Certains policiers anti-émeute, portant des vêtements de protection, filmaient la manifestation.

La manifestation a débuté avec seulement le noyau dur des membres et sympathisants des différents partis et organisations, mais ensuite à partir de 15h45 une marée humaine a envahi la rue. Il y avait beaucoup de jeunes des banlieues ouvrières et des familles entières venues avec des bébés et des personnes âgées. Quelques jeunes ont brûlé des drapeaux américains et israéliens lorsqu’ils se sont rapprochés du début du cortège.

De nombreux travailleurs immigrés et français sont venus indépendamment des organisateurs pour exprimer leur immense colère face au soutien de Sarkozy pour Israël. Il y avait une majorité de jeunes et une forte présence de jeunes filles et de femmes immigrées.

Bannière

Aux abords de la Place de la Bastille, quelques manifestants se sont assis et ont entonné des chants de soutien au peuple palestinien. Un homme a grimpé sur la fontaine de la Bastille brandissant une banderole sur laquelle était inscrit, « Gouvernement arabes, assez de lâcheté, Stop à la collaboration ! » Une personne a crié : « Cet endroit est le symbole de la Révolution française, elle nous a donné la justice, l’égalité et la fraternité. Dans ce lieu historique, nous exigeons la même chose pour le peuple palestinien. »

D’autres banderoles proclamaient, « Israël assassin, Sarkozy complice », « Rama Yade : pour Gaza où sont les droits de l’homme ? », « Bush – Olmert, Assassins. Obama- Sarkozy, Complices! », « Palestiniens, Afghans, Irakiens, immigrés : même ennemi, même combat », « L’ennemi des Palestiniens est dans notre pays, c’est l’ami de Bush : M. Sarkozy ! »

Des femmes qui manifestaient avaient apporté des poupons sur lesquels était inscrit, « Israël tue les enfants de Gaza. » Faisant référence au ghetto de Varsovie, on pouvait lire sur une pancarte, « Varsovie, Gaza : même massacre, mêmes bourreaux » et « Arrêtez l’holocauste à Gaza. »

Près de l’Opéra-Bastille, une manifestante se tenait sur les marches tenant une pancarte fait maison et portant l’inscription : « Viendra le jour, où vous aussi, payerez  vos crimes de guerre. » Certains manifestants avaient apporté les photos des jeunes victimes des bombardements israéliens.

Le World Socialist Web Site a interviewé des manifestants à Paris.

Djamel
Djamel

Djamel, 26 ans étudiant a dit, « Les gens dans mon quartier disent qu’il faut manifester, crier, dire d’arrêter. C’est un petit Etat et il n’y a personne pour les sauver. Il faut l’intervention de tous les Etats pour constituer une force qui arrête Israël. Comme il y a beaucoup de musulmans en France, Sarkozy s’est dit que ce serait bien d’intervenir pour donner une bonne image de la France. »

Ahmed, 56 ans a dit, « Les Israéliens ont les mains libres pour faire ce qu’ils veulent. Tant que ce problème durera on ira à la catastrophe, pas seulement dans la région mais dans le monde entier. Le rôle de Sarkozy c’est le rôle des politiciens. Il joue le chaud et le froid…Vive la paix, c’est ça qu’il faut. Pour ça il suffit que les Américains le veuillent mais ils ne veulent pas. » 

Zouere
Zouere

Zouere, 21 ans, étudiant a dit, « Il ne faut pas tuer des innocents, déjà qu’ils vivent dans la misère. Nous on essaie d’envoyer de l’aide, des médicaments. On sait comment il est Sarkozy, il parle plutôt qu’autre chose. Il fait des promesses et rien d’autre. » 

Julien, 25 ans, doctorant a dit, « Je crains qu’Obama ne soit pas différent de Bush et l’Europe c’est aussi la même chose. Il faut faire en sorte que l’ONU soit la seule force armée sur place. Il faut une fusion politique entre Israël et la Palestine. On en est loin mais il faut aller dans cette direction. »  

Reda et Kamel
Reda et Kamel

Reda, 32 ans, animateur social et Kamel, 35 ans, architecte avaient distribué 5 000 tracts listant le nom des entreprises qui financent Israël et appelant à les boycotter. Reda a dit, « Au-delà de mes origines arabes, je pense être objectif, j’aurais été contre ce qui se passe à Gaza. »

Kamel a dit, « On ne sait pas sur quel pied danser avec Sarkozy. Indirectement il soutient Israël, mais il va aussi voir les Arabes, mais les mauvais Arabes, ceux qui soutiennent Israël, comme le président syrien. On est face à un génocide. »

Noureddine
Noureddine

Noureddine, 58 ans, expert dans le pétrole a dit, « Je suis allé en Palestine en 1971 jusqu’en 1973… Ce qui se passe a été élaboré avec la politique française, attention, pas le peuple français. C’est une politique élaborée à l’avantage d’Israël. L’intervention de Sarkozy et du président égyptien sont identiques. Ils font le jeu d’Israël. Sarkozy défend les intérêts français, des grosses boîtes françaises comme Alsthom. Il défend ce pourquoi il a été élu. Obama s’est tu sur la question de Gaza car il y a des intérêts américains auxquels il ne peut pas toucher en ce moment. »

(Article original anglais paru le 12 janvier 2009)


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