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Réunion publique réussie du PES sri lankais à Jaffna

Par nos correspondants
27 juillet 2009

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Le Parti de l'égalité socialiste (PES) a tenu une réunion publique réussie sur « La crise économique mondiale et l'agression impérialiste » samedi dernier à Jaffna, la capitale, sous occupation militaire, de la partie nord du Sri Lanka. Près de 60 personnes ont participé à la réunion au centre culturel Navalar, dont des ouvriers, paysans, étudiants, pêcheurs, enseignants et femmes au foyer.

Cette réunion s'est déroulée durant la campagne des élections pour le conseil municipal de Jaffna, prévues pour le 8 août. Le gouvernement a organisé les élections aux conseils municipaux de Jaffna et de Vavuniya pour donner une apparence de démocratie à son occupation militaire du nord et de l'est de l'île après la défaite militaire des séparatistes Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE – Liberation Tigers of Tamil Eelam).

En raison des lourdes restrictions sur la sécurité à Jaffna, les membres du PES ont dû restreindre leur campagne pour la réunion. Cependant, ils ont pu distribuer environ 2000 tracts et copies d'articles du WSWS sur leurs lieux de travail, à l'université de Jaffna, aux principaux arrêts de bus de Jaffna, et parmi les pêcheurs. Environ 300 affiches ont été collées à Jaffna et dans les environs, à Ariyalai, Thirrunelveli, Anaikoddai, Manipay, Chankanai, Vaddukoddai et Chunnagam.

Un lecteur régulier du WSWS habitant à Vavuniya, où près de 300 000 civils tamouls sont retenus dans des camps de détention, a fait part de ses vœux de réussite par téléphone. Il ne pouvait pas assister à la réunion parce que l'armée n'a pas ouvert aux transports en commun la principale autoroute A9 reliant Vavuniya à Jaffna.

T. Ahilan, membre du comité central du PES présidait la réunion. Il a expliqué qu'en raison de la guerre, cette réunion était la première du PES à Jaffna depuis longtemps. Le PES est la section sri lankaise du Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI). Son prédécesseur, la Revolutionary Communist League (RCL), avait été formée en 1968 au cours d'une lutte politique contre les trahisons des principes du trotskysme par le Lanka Sama Samaja Party (LSSP) qui était entré dans le gouvernement bourgeois de Sirima Bandaranaike en 1964.

Ahilan a expliqué que la réunion se tenait dans des conditions d'une crise profonde du capitalisme mondial qui se manifeste d'une manière très dure au Sri Lanka. La fin de la guerre n'apportera pas la paix et la prospérité mais seulement des atteintes de plus en plus profondes au niveau de vie et aux droits démocratiques des travailleurs. « Le PES est le seul parti qui avance un programme socialiste pour la classe ouvrière au milieu de cette crise de plus en plus grave du capitalisme. » a-t-il déclaré.

Myilvaganam Thevarajah prenant la parole

Le principal intervenant, Myilvaganam Thevarajah, membre du comité central du PES, a commencé en disant : « Près de trente ans de guerre civile ont pris fin, mais la discrimination contre les Tamouls et la répression continuent. Jusqu'à 300 000 civils tamouls ont été incarcérés dans des camps de détention, sans infrastructure de base. L'occupation militaire du Nord et de l'Est se renforce. Le président Mahinda Rajapakse a déclaré une guerre économique à la classe ouvrière. On ne peut comprendre ce qui se passe au Sri Lanka, ou dans n'importe quel pays, sans comprendre le développement de la crise économique. »

Le porte-parole a fait référence à la dernière grande crise du capitalisme qui a entraîné deux guerres mondiales et la Grande dépression. « Après la seconde guerre mondiale, l'impérialisme des États-Unis a pris en charge la stabilisation de l'économie mondiale par une série de mesures de régulation. Il a été à même de le faire grâce à sa puissance économique bien plus grande que celle des autres puissances impérialistes qui ont été dévastées par la guerre. »

Thevarajah a expliqué que les accords économiques d'après-guerre avaient commencé à se défaire dans les années 1970 lorsque l'hégémonie économique des États-Unis avait commencé à perdre du terrain. « Les États-Unis cherchent à utiliser ce qu'il leur reste de leur puissance militaire, pour conserver leur domination mondiale afin de compenser leur déclin. L'invasion de l'Afghanistan et la guerre contre l'Irak, pays riches en pétrole, font partie de cette tentative. »

Il a affirmé que l'attention apportée par le gouvernement Obama à l'Afghanistan et au Pakistan vise à faire avancer les ambitions économiques et stratégiques des États-Unis, notamment dans la région riche en ressources naturelles de l'Asie Centrale. L'Asie du Sud, dont fait partie le Sri Lanka, est devenu une zone clef de la rivalité entre grandes puissances.

« Au cours des 30 dernières années, les masses tamoules ont beaucoup souffert de la guerre raciste menée par les gouvernements successifs de Colombo. La guerre anti-Tamouls servait à diviser la classe ouvrière selon les ethnies. Lorsque le gouvernement Radjapakse a plongé à nouveau le pays dans la guerre, toutes les grandes puissances, y compris les USA, la Chine et l'Inde, ont soutenu Colombo pour faire progresser leurs propres intérêts, » a-t-il ajouté.

« La défaite militaire du LTTE était liée à sa perspective en faillite d'un état capitaliste tamoul séparé. Pour réaliser cet objectif, le LTTE a toujours recherché le soutien de telle ou telle grande puissance. Ils n'ont jamais appelé à l'unité des travailleurs cingalais, tamouls et musulmans, ainsi que celle des travailleurs d'Inde et du reste du monde contre la discrimination communautaire du gouvernement de Colombo. Cette hostilité envers la classe ouvrière souligne le fait que le LTTE représentait les intérêts d'une section de la bourgeoisie tamoule. »

Thevarajah a dit qu'aucun des partis se présentant aux élections de Jaffna et Vavuniya ne défendait les intérêts des travailleurs. Il a cité le tract de l'Alliance nationale tamoule (TNA), qui appelle à « un plan pour une solution politique qui établirait l'autonomie des Tamouls et des Musulmans à l'intérieur de la patrie tamoule du nord-est. »

« Cette 'solution politique' n'a rien à voir avec les besoins des masses tamoules, mais elle vise à un accord avec le gouvernement de Colombo pour sécuriser les privilèges de la bourgeoisie tamoule. Le TNA, qui fut une façade du LTTE, cherche un arrangement avec le gouvernement de Radjapakse. » Puis il a cité les appels des dirigeants du TNA à l'aide internationale, y compris de l'Inde, pour réaliser une « solution politique. » Concluant, « Ce parti est complètement dépendant des diverses puissances mondiales et régionales. »

Thevarajah a également cité Douglas Devananda, un ministre du gouvernement et chef du Parti démocratique du peuple d'Eelam (EPDP), qui affirmait que son parti obtiendrait des droits pour les Tamouls par une collaboration amicale avec le gouvernement au lieu de la confrontation.

« C'est un autre parti de la bourgeoisie tamoule qui veut obtenir les miettes politiques qui tombent de la table, » a-t-il dit. « Ils ont soutenu la guerre de Rajapakse contre les Tamouls et ont organisé un groupe paramilitaire allié à l'armée. Les autres éléments de l'élite tamoule comprennent le Front de libération tamoul unifié (TULF). Ce que nous avons entendu de la part des gens ces derniers jours, c'est leur haine de tous ces partis. Chaque section de la bourgeoisie tamoule a montré qu'elle est un ramassis corrompu et impotent qui cherche à passer un marché avec Colombo au détriment des masses. »

Thevarajah a déclaré que toute l'expérience du peuple Tamoul au Sri Lanka a confirmé la perspective politique du PES. La RCL puis le PES ont été le seul parti au Sri Lanka à exiger de manière cohérente le retrait inconditionnel de l'armée, du Nord et de l'Est de l'île, dès le début de la guerre. Les droits démocratiques du peuple tamoul ne peuvent être obtenus qu'à travers une lutte politique unifiée de la classe ouvrière – Cingalais, Tamouls, et Musulmans – contre le pouvoir capitaliste et pour une République socialiste d'Asie du Sud et internationalement. Il a insisté pour que l'assistance étudie les perspectives du PES et du CIQI sur le World Socialist Web Site et pour qu'elle adhère au PES et le construise.

Il y a eu une réponse enthousiaste aux allocutions, beaucoup de gens sont restés discuter de ces questions avec les membres du PES. Plus de 3000 roupies ont été collectées pour les fonds du parti.

Kanakaratnam, cadre technique, a expliqué « nous devons organiser ce genre de réunion sur le socialisme en plusieurs endroits. Cette élection n'apportera rien aux gens. Les gens meurent chaque jour dans des camps de réfugiés. Ils veulent être libérés de ces camps. »

Un employé de l'Université de Jaffna nous a dit : « Nous allons soutenir plus de réunions comme celle-ci. Ce site Web est un très bon moyen, mais à Jaffna 90 pour cent des gens n'ont pas accès à Internet. Il faut publier votre programme sur des tracts et d'autres publications et en discuter avec les gens. »

Un étudiant de l'Université de Jaffna a déclaré au WSWS : « cette élection municipale n'est pas nécessaire. Il y a 300 000 personnes dans des camps de détention. Dans cette situation, qui va bénéficier de l'élection ? »

Un pêcheur a ajouté : « On ne peut pas accepter cette élection. La plupart des gens sont dans des centres de détention. Nous n'avons pas le droit de circuler librement. Le droit de pêcher 24 heures sur 24 [annoncé par le gouvernement] n'a été qu'un effet d'annonce et ne s'est pas concrétisé. »

A. G. Muththiah, ex-membre du Lanka Sama Samaja Party, nous a dit : « Je crois au socialisme international. En 1964, lorsque le que LSSP a décidé de rejoindre le gouvernement de coalition de Sirima Bandaranaike, il y a eu une réunion du parti à Jaffna. J'y avais également participé. À cause de cette trahison, nous souffrons aujourd'hui. Bien que j'aie perdu de l'intérêt pour la politique, après cette réunion je veux garder le contact avec vous. »


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