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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Elections européennes de 2009

Une réponse socialiste à la crise capitaliste

Déclaration du Parti de l’égalité sociale (Allemagne)
14 mai 2009

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Le Partei für Soziale Gleichheit (PSG, Parti de l’égalité sociale) présente sur le plan national une liste de candidats pour les élections européennes du 7 juin prochain. Notre objectif est de construire un nouveau parti qui permettra à la population laborieuse de s’impliquer dans les événements politiques indépendamment des partis établis. Notre but est d’établir une société socialiste qui place les besoins sociaux au-dessus des profits du patronat. A l’Union européenne, l’instrument des grosses entreprises et des banques, nous opposons l’unification de l’Europe sur une base socialiste.

Les élections européennes de 2009 se déroulent au milieu de la crise économique mondiale la plus profonde depuis les années 1930. La production industrielle accuse une baisse dramatique et la croissance du chômage bat tous les records. Sous la surface, une énorme tempête sociale est en train de se préparer. Nous considérons de notre devoir de préparer politiquement une telle tempête et de lui donner une direction progressiste. Nous voulons poser les bases d’un mouvement socialiste de masse qui puisse briser le pouvoir du capital et établir des gouvernements ouvriers.

Nous nous fondons sur une puissante tradition historique. En tant que section du Comité international de la Quatrième Internationale, le PSG incarne la continuité du mouvement trotskyste qui, dans les circonstances les plus difficiles, a défendu le marxisme contre le stalinisme et la social-démocratie. Nous travaillons en étroite collaboration avec le Socialist Equality Party (SEP) de Grande-Bretagne ainsi qu’avec ceux qui ont la même orientation politique en Europe, aux Etats-Unis, en Asie et en Australie.

La crise du capitalisme

L’actuelle crise économique n’est pas simplement le produit de la cupidité de certains individus ; elle est le résultat de la faillite du système capitaliste dans son ensemble. Elle confirme l’analyse de Karl Marx que les contradictions internes mènent inévitablement vers une crise révolutionnaire.

Au cours de ces douze derniers mois, la crise a anéanti des richesses estimées à quelque 50 billions de dollars, soit l’équivalent de la production économique mondiale d’une année entière. D’après les estimations de l’Organisation internationale du Travail (OIT), 50 millions de personnes perdront leur emploi cette année en raison de la crise. Le nombre des pauvres augmentera de 200 millions et la mortalité infantile augmentera annuellement de 400.000.

Le fossé entre riches et pauvres se creuse depuis longtemps. Selon un rapport des Nations unies, la fortune de 358 milliardaires équivalait déjà dès le milieu des années 1990 à celle de la moitié la plus pauvre de l’humanité, voire quelque 2,5 milliards d’êtres humains. Depuis, l’oligarchie financière s’est engagée dans une orgie d’enrichissement personnel sans pareil et totalement séparé de l’économie réelle tandis que le niveau de vie de la grande masse de la population continue de se dégrader. Les banques et les fonds spéculatifs ont réalisé des bénéfices exorbitants du fait de leurs opérations irresponsables. Les banquiers et les grands patrons ont touché des revenus annuels se chiffrant en millions, leurs activités rapaces leur ayant valu le qualificatif de « sauterelles. »

A présent que la bulle boursière a éclaté, le capitalisme se montre sous son vrai visage. Ce qu’on a appelé par euphémisme « libre marché » ou « économie sociale de marché » s’est révélé être la dictature brutale du capital financier. Des années durant, on a dit qu’il n’y avait pas d’argent pour l’éducation, la santé, les retraites et les prestations sociales. Toutefois, les banques défaillantes qui sont responsables de la crise, ont reçu des billions en argent public dont les coûts seront payés par la population laborieuse.

Aux Etats-Unis, le gouvernement Obama s’est chargé de reprendre les dettes pourries des banques. Ceci a poussé l’endettement à un niveau vertigineux au moment même où les travailleurs de l’automobile sont obligés de payer pour la crise en subissant des coupes sombres. En Europe, les gouvernements injectent des fonds publics dans les banques tandis que des millions de travailleurs et de vastes sections de la classe moyenne perdent leurs emplois, leurs revenus, leurs économies, leurs retraites et leurs prestations sociales.

En Allemagne, le gouvernement a accordé aux banques un plan de sauvetage s’élevant à 500 milliards d’euros et les a soulagés de leurs dettes pourries à concurrence d’un billion d’euros supplémentaires. Seule la perspective des prochaines élections législatives en septembre empêche le gouvernement d’imposer des coupes sociales massives dans le but de récupérer cet argent. Une fois les élections passées, la situation changera.

A la veille de la Révolution française de 1789, l’aristocratie féodale n’était pas prête à renoncer à ses richesses et à ses privilèges. De nos jours, l’aristocratie financière se comporte de manière identique. Elle réagit à la crise en redoublant les attaques contre la population laborieuse et en intensifiant les conflits avec ses rivaux internationaux. Partout dans le monde, l’Etat s’arroge plus de pouvoirs et se tourne vers le militarisme. Tout comme dans la seconde moitié du siècle dernier, la crise place l’humanité devant un choix irrévocable : socialisme ou barbarie. Pas le moindre problème social ou politique ne peut être résolu sans briser la domination du financier. La crise ne peut être surmontée en rafistolant le capitalisme ; surmonter cette crise requiert une transformation sociale et la construction d’une société socialiste.

Ce que nous préconisons

La transformation socialiste de la société présuppose une intervention consciente des masses dans la vie politique. Le but du PSG est la création des conditions politiques d’une telle intervention.

* Pour l’indépendance politique de la classe ouvrière

La classe ouvrière n’est pas responsable de la crise capitaliste. Elle n’était pas impliquée dans les transactions spéculatives et n’a pas empoché les millions. Nous soutenons toutes les initiatives, grèves, occupations d’usines et manifestations de masse qui renforcent la confiance en soi des travailleurs et qui défient le pouvoir autocratique des parasites de l’establishment politique et du patronat. De telles luttes ne peuvent toutefois être victorieuses que si elles sont menées indépendamment du Parti social-démocrate (SPD) et des syndicats. On ne peut pas laisser la direction de ces luttes aux appareils bureaucratiques. Au lieu de cela, des comités de grève et des conseils ouvriers doivent être mis en place qui soient directement responsables devant la classe ouvrière.

Plus la crise s’aggrave et plus le SPD et les syndicats défendent ouvertement les intérêts du patronat. Alors que par le passé ils défendaient le capitalisme au nom des réformes sociales, ils prêchent aujourd’hui l’abandon de ces réformes dans le but de sauver le capitalisme. C’est le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder qui a abaissé les impôts pour les riches et ouvrit grand les vannes aux spéculateurs qui ont déclenché la crise. Le secrétaire général du SPD, Franz Müntefering, est responsable du relèvement de l’âge de la retraite à 67 ans et de l’introduction des lois de refonte du marché du travail Hartz IV. Quant aux syndicats et à leurs permanents qui siègent dans les comités d’entreprise, leur fonction n’est rien moins que celle d’un cogestionnaire qui rejette le fardeau de la crise sur le dos des travailleurs en veillant à ce qu’il n’y ait pas résistance. Il n’y guère de réduction de salaire, d’augmentation des heures de travail ou de licenciement qui ne porte leurs signatures.

Le virage à droite du SPD et des syndicats n’est pas simplement le résultat d’une corruption personnelle ; il est la conséquence logique d’un programme qui rejette la nécessité de renverser le capitalisme et dont le but est, au contraire, de le sauver. En 1914, le SPD avait soutenu la Première Guerre mondiale en avançant l’argument que l’on devait d’abord défendre sa patrie pour ensuite pouvoir améliorer le sort des travailleurs. Aujourd’hui, ils disent qu’il est nécessaire de sauver les banques et de faire des sacrifices avant de pouvoir à nouveau relever le niveau de vie. Comme dans le passé, un tel cours ne peut que mener à la catastrophe.

L’élite dirigeante est consciente de ce que la crise entraînera de violentes luttes de classe. Michael Sommer, le dirigeant de la Confédération des syndicats allemands (DGB), a mis en garde contre « l’agitation sociale » alors que d’autres craignent que le seul fait de mentionner cette possibilité ne déclenche des émeutes. Le renforcement des pouvoirs de la police et de l’appareil de surveillance avancé par l’Union européenne et invoqué sous divers prétextes par le ministre allemand de l’Intérieur, Wolfgang Schäuble, vise en premier lieu l’opposition sociale grandissante. Parallèlement, la classe dirigeante promeut divers partis de « gauche » qui cherchent à leurrer les travailleurs et les jeunes à l’aide de formules radicales toutes faites pour les maintenir en fin de compte sous le contrôle des vieux appareils bureaucratiques.

C’est le rôle que jouent des partis comme La Gauche d’Oskar Lafontaine en Allemagne, le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot en France et autres formations du même genre dans toute l’Europe. Ces partis ne sont pas le résultat d’un mouvement spontané à gauche des travailleurs mais sont des initiatives d’en haut qui ont pour tâche de bloquer l’émergence d’un mouvement d’en bas.

Le parti La Gauche fut formé par la fusion de deux appareils bureaucratiques. L’appareil stalinien de l’ancienne Allemagne de l’Est a fusionné avec une partie du SPD et de l’appareil syndical de l’Allemagne de l’Ouest. Indépendamment de ses clichés socialistes, La Gauche défend les rapports de propriété capitalistes et affirme qu’il n’y a « pas d’alternative » au programme gouvernemental de sauvetage des banques. Partout où il exerce une responsabilité gouvernementale, comme au Sénat de Berlin, il se révèle tout aussi impitoyable dans la suppression des acquis sociaux et des emplois que le SPD et les chrétiens-démocrates de la CDU. Le NPA a lui, jeté par-dessus bord tous les principes historiques, y compris son affiliation de façade passée au trotskisme, dans le but de pouvoir former des alliances avec les staliniens et les réformistes et de participer à un futur gouvernement.

Le PSG rejette catégoriquement toute collaboration avec ces partis. Nous les considérons comme nos adversaires politiques. La même chose vaut pour toutes les organisations qui défendent l’hégémonie des syndicats et qui préconisent la collaboration avec La Gauche ou qui, comme la soi-disant Plateforme communiste (Kommunistische Plattform), le groupe Alternative socialiste (SAV) et Linksruck (Tournant à gauche), font un travail à l’intérieur de ce parti. Ils servent de caution de gauche aux manœuvres de la bureaucratie.

Nous orientons chaque aspect de notre travail vers la lutte pour l’indépendance politique de la classe ouvrière. Nous construisons un parti indépendant qui s’appuie sur les expériences stratégiques du mouvement socialiste international. Aucune orientation révolutionnaire sérieuse n’est possible aujourd’hui sans la compréhension des causes des victoires et des défaites du mouvement ouvrier au 20e siècle. Celles-ci incluent la plus grande défaite de ce siècle quand la politique droitière du SPD et la politique d’ultra gauche du Parti communiste allemand (KPD) ont rendu possible la victoire de Hitler, aboutissant à la catastrophe de 1933. Ces expériences sont incarnées par l’Opposition de Gauche et la Quatrième Internationale qui, depuis leur fondation, ont mené une lutte incessante pour la défense du marxisme révolutionnaire.

A présent, la perspective de la Quatrième Internationale a été confirmée par l’histoire. La crise économique ouvre une nouvelle époque de luttes de classe internationales. De plus en plus de travailleurs et de jeunes s’aperçoivent qu’une lutte pour leurs droits et leurs intérêts est inévitable. L’idéologie officielle qui dit qu’il n’y a pas d’alternative à l’économie de libre marché a pris un coup sérieux du fait de la crise. Dans de nombreux pays européens, y compris la Grèce, la Hongrie, la Bulgarie, la Lituanie et l’Islande, de violents conflits ont déjà eu lieu. En France, les travailleurs de plusieurs usines ont retenu des membres de la direction dans le but d’empêcher des licenciements ou pour obtenir de meilleures indemnités de licenciement.

*Pour l’unité internationale de la classe ouvrière

Les changements économiques survenus au cours de ces dernières décennies ont fait que le poids social de la classe ouvrière de par le monde s’est considérablement accru. Des développements innovateurs dans les technologies de l’information et de la communication ont conduit à une intégration sans précédent de l’économie mondiale. La production et le commerce relient des millions de personnes à travers le globe et qui sont tributaires les unes des autres. Alors que certains emplois industriels traditionnels disparaissent, de nombreuses autres couches rejoignent l’armée des salariés. Des pays tels la Chine qui, il y a à peine cent ans, étaient encore surtout des pays agricoles, comptent aujourd’hui parmi les régions les plus industrielles du monde. Le pourcentage de la population mondiale vivant dans les villes est plus élevé que jamais et ces masses sont directement intégrées dans le processus de production mondial.

Le PSG lutte pour l’unité de la classe ouvrière internationale. Afin de contrer les attaques des grandes entreprises qui opèrent sur un plan mondial, les travailleurs doivent s’unir internationalement. Nous nous opposons à toutes les tentatives de créer une scission entre les travailleurs allemands et étrangers ou à dresser les travailleurs allemands contre leurs collègues d’Europe de l’Est ou d’Asie.

Les syndicats cherchent à diviser la classe ouvrière internationale en restreignant les luttes au cadre national, en montant un site économique contre un autre, en prônant des mesures protectionnistes et en attisant le nationalisme.

* Pour la transformation socialiste de la société

Les forces productives mondiales modernes fournissent l’ensemble des conditions matérielles nécessaires à surmonter la pauvreté et l’arriération dans le monde et aussi à rehausser de façon significative le niveau de vie et le niveau culturel de l’humanité. Ceci présuppose toutefois que les forces productives soient placées au service de l’ensemble de la société et libérées des entraves de la propriété privée capitaliste.

Ceci requiert des gouvernements qui soient attachés aux intérêts de la classe ouvrière plutôt qu’à ceux du patronat. Seuls de tels gouvernements seront capables d’entreprendre les mesures nécessaires pour surmonter la crise.

Un gouvernement ouvrier réorganiserait l’ensemble de la vie économique dans le but de satisfaire les besoins de la grande majorité de la population. Les leviers de commande de l’économie, les banques, les compagnies d’assurance et les grands trusts industriels, seraient transformés en propriété publique. Les décisions concernant la vie de millions de personnes ne seraient pas laissées aux lois du marché.

Au lieu de cela, les milliards qui ont été remis aux banques serviraient à financer un vaste programme de travaux publics, à améliorer l’éducation, les services de santé et de retraite et à créer des millions d’emplois nouveaux décemment rémunérés. Un tel gouvernement mettrait fin aux bas salaires et imposerait des taux d’impôts plus élevés pour les gros revenus et les grandes fortunes.

Un gouvernement ouvrier serait bien plus démocratique que les gouvernements actuels. Il s’appuierait sur le soutien actif d’une population politiquement plus consciente et qu’il impliquerait dans ses prises de décisions et dans l’application de sa politique. Dans un gouvernement bourgeois, par contre, même les mécanismes démocratiques existant sont réduits à l’état de façade. La population est privée de toute possibilité d’exercer la moindre influence sur l’évolution sociale.

Les Etats-Unis socialistes d’Europe

L’institution de l’Union européenne, y compris le parlement européen, opère de plus en plus ouvertement comme le laquais des grandes puissances européennes et des sections les plus influentes du grand patronat. Les gouvernements européens profitent de l’UE pour faire porter le fardeau de la crise financière et économique à la population. Ceci est facilité par les règles de concurrence édictées par Bruxelles, par la destruction systématique des droits démocratiques et par l’établissement d’un Etat policier européen. La Commission européenne est synonyme de déréglementation, de libéralisation et de destruction des droits des travailleurs.

Le PSG rejette l’Union européenne, ses institutions et son projet de constitution. L’unification progressiste de l’Europe n’est possible que sur une base socialiste. Ceci requiert l’unification politique de la classe ouvrière. La population laborieuse en Europe de l’Est et en Turquie est un allié important dans la lutte contre les intérêts du capital qui détermine le cours de l’Union européenne.

Le fait de surmonter les frontières européennes et de permettre l’utilisation commune des énormes ressources techniques et culturelles ainsi que de la richesse matérielle du continent créerait les conditions nécessaires à une résolution rapide des problèmes de la pauvreté et de l’arriération et élèverait de façon générale le niveau de vie en Europe.

La défense des droits démocratiques et des immigrés

L’inégalité sociale est incompatible avec la démocratie. En vue des luttes de classe à venir, des droits démocratiques élémentaires sont détruits à travers l’Europe. En Allemagne, plusieurs paquets législatifs anti-terroristes ont introduit plus d’une centaine de nouvelles lois. Les organes de sécurité, la police, les services secrets, la police aux frontières, ont été investis de pouvoirs plus étendus et de moyens financiers accrus. De vastes portions de la population sont régulièrement placées sous surveillance au moyen du fichage informatique, de la surveillance de l’Internet et du démantèlement de la protection des données personnelles.

Les attaques inhumaines contre les réfugiés et les immigrés ont constitué le fer de lance de la destruction des droits démocratiques de tous. Chaque année des milliers d’entre eux meurent en essayant de franchir les frontières de l’Europe. La détention en vue de leur refoulement sans décision judiciaire, les camps d’internement, la déchirure des familles et le déni de justice et de droit font partie de la vie quotidienne des réfugiés en Europe.

Les travailleurs européens ne peuvent défendre leurs propres droits démocratiques sans défendre ceux des millions de réfugiés et immigrés qui vivent sur le continent. La chasse aux sorcières contre les immigrés sert à diviser et à paralyser la classe ouvrière. Les réfugiés et les immigrés constituent une partie importante de la classe ouvrière et qui jouera un rôle important dans les luttes à venir.

Tant que la richesse sociale restera concentrée entre les mains de quelques-uns, que la presse et les médias seront contrôlés par les groupes industriels, que l’éducation et la culture seront réservées à une infime élite, il ne pourra pas être question de démocratie sur le lieu de travail. Ce sont précisément les coupes dans le domaine de la culture et de l’éducation artistique qui causent des dégâts incommensurables dans la société et il existe un rapport incontestable entre la glorification du militarisme, de la brutalité et de l’égoïsme et le rejet de l’héritage artistique et culturel des époques précédentes.

La lutte contre le protectionnisme, le militarisme et la guerre

Le protectionnisme ne cesse de croître en Europe. L’aggravation de la crise financière et économique signifie que c’est de plus en plus la poursuite des intérêts particuliers qui domine à Londres, Paris et Berlin. Dans ces conditions apparaissent de nouveau les spectres du passé.

Le protectionnisme et la guerre économique sont les précurseurs de la guerre militaire. Des années durant, les grandes puissances et avant tout les Etats-Unis ont compensé leur faiblesse économique en recourant à la force armée. La faiblesse de l’économie américaine pousse ses rivaux européens à faire en sorte que leurs propres ambitions économiques et militaires ne soient plus assujetties à celles des Etats-Unis. Les guerres qui se déroulent en Irak et en Afghanistan, les massacres perpétrés par l’armée israélienne à Gaza et les agissements meurtriers du gouvernement sri lankais contre la minorité tamoule témoignent de la brutalité avec laquelle l’élite dirigeante défend son pouvoir.

Quiconque croit qu’il n’y aurait pas en Europe de répétition des événements sanglants qui ont eu lieu durant le siècle dernier commet une grave erreur. Ce n’est pas la première fois que les gouvernements européens ont réprimé la résistance des travailleurs en montant un peuple contre un autre et en les poussant à la guerre. Les événements des Balkans montrent clairement combien ce danger est à prendre au sérieux. Seule une offensive socialiste commune de la classe ouvrière européenne peut efficacement s’opposer à une telle menace.

Nous sommes pour une dissolution immédiate de l’OTAN et pour la fermeture de toutes les bases américaines en Europe. Nous exigeons le retrait immédiat des troupes européennes des Balkans, d’Afghanistan et d’Afrique.

Stalinisme et socialisme

Deux décennies après la chute du mur de Berlin, la crise mondiale du capitalisme réfute le mythe largement répandu que c’est le socialisme qui a échoué en Allemagne de l’Est et en Union soviétique et qu’en conséquence il ne peut y avoir d’alternative au capitalisme. La crise catastrophique qui sévit en Europe de l’Est montre que l’introduction du capitalisme a constitué une énorme régression sociale. Une infime élite de nouveaux riches et d’anciens staliniens ont accaparé la propriété sociale et se vautre à présent dans une richesse insolente tandis que la grande masse de la population vit dans une misère sordide.

Ce n’est pas le socialisme qui a échoué en Europe de l’Est et en Union soviétique mais bien la tentative entreprise par une bureaucratie privilégiée d’établir, dans un cadre national et par le biais de méthodes despotiques, une société prétendument socialiste. La démocratie ouvrière et l’accès à l’économie mondiale sont, toutefois, des conditions préalables indispensables à l’établissement d’une société socialiste.

La bureaucratie stalinienne doit son pouvoir à la suppression et au meurtre de toute une génération de socialistes révolutionnaires. Elle a finalement achevé ce que ni l’armée blanche ni les chars allemands n’avaient été en mesure de faire : elle détruisit les conquêtes de la révolution d’Octobre et sauvegarda ses privilèges par l’introduction de formes de propriété capitaliste.

La tradition marxiste

Le PSG se fonde sur une longue tradition marxiste au centre de laquelle se trouve l’émancipation politique et culturelle de la classe ouvrière ; les premières années de la social-démocratie qui éduqua plusieurs générations de travailleurs dans l’esprit de Marx et d’Engels ; l’œuvre de Lénine, de Rosa Luxembourg et de Karl Liebknecht qui s’opposèrent à l’opportunisme de la social-démocratie et à sa capitulation devant la Première Guerre mondiale ; l’Opposition de Gauche et Léon Trotsky qui luttèrent contre les crimes du stalinisme et qui, en fondant la Quatrième Internationale en 1938, jetèrent les bases de la renaissance du mouvement ouvrier international.

Aussi longtemps que la social-démocratie et les partis communistes staliniens dominaient le mouvement ouvrier, il fut possible d’isoler cette tradition marxiste. A présent, leur banqueroute politique inaugure une époque historique nouvelle dans laquelle le programme de la Quatrième Internationale trouve une résonance croissante. Aujourd’hui, avec le World Socialist Web Site, la Quatrième Internationale dispose d’un organe qui, dans le monde entier, jouit d’un nombre croissant de lecteurs et est de plus en plus reconnu comme la voix du marxisme authentique.

(Article original paru le 5 mai 2009)


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