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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

France: Le Nouveau parti anticapitaliste prépare une coalition « unitaire » avec les partis de gouvernement

Par Kumaran Ira et Antoine Lerougetel
13 octobre 2009

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Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot a rencontré le 28 septembre le Parti communiste (PC), partenaire traditionnel de coalition avec le Parti socialiste (PS) ainsi que le Parti de Gauche (PG) de l'ancien ministre PS Jean-Luc Mélenchon. L'objectif de cette réunion, ainsi que de celle du 1er octobre du NPA avec le syndicat CGT (Confédération générale du travail), est d'ancrer l'intégration politique du NPA dans l'establishment français.

La déclaration publiée par la réunion du 28 septembre a été signée par de nombreux partis constituant une coalition soi-disant « unitaire », dont les plus en vue le PCF, le PG et le NPA. La principale proposition pratique de la déclaration est de « constituer un cadre politique national de discussion commun en vue de vrifier la possibilit d'aller ensemble aux rgionales.サ Celles-ci se tiendront le 10 mars 2010. Une collaboration à plus long terme est aussi envisagée: « C’est un premier pas mais il est important car les enjeux de ces élections sont non seulement régionaux mais nationaux. »

Les participants ont décidé de se revoir le 7 octobre afin de mettre en place une série de « discussions sur tous les points à régler afin de trouver un accord. »

Cette déclaration cherche, de façon ridicule, à décrire les partis impliqués comme représentant «la gauche de combat » et comme étant un contrepoids à l'alliance que le PS est en train de développer avec le MoDem, parti droitier de Franois Bayrou, ancien ministre d'un gouvernement conservateur. La dclaration affirme, ォFace un capitalisme de plus en plus brutal et sauvage et un gouvernement bien dcid acclrer le rythme de ses attaques, rien ne doit dtourner de la ncessaire construction dune alternative logique du systme capitaliste et productiviste. » Elle ajoute, « il faut œuvrer gagner la majorit des travailleurs et des citoyens aux perspectives ouvertes par une gauche de combat. サ

Ceci revient à utiliser la nouveauté relative du NPA, fondé en février dernier, pour promouvoir la crédibilité de « gauche » du PC, qui a longtemps été un pilier du capitalisme français. Il avait participé au premier gouvernement de de Gaulle après la Libération de la France de l'occupation nazie et depuis les années 1970, est continuellement en partenariat électoral et gouvernemental avec le PS.

La déclaration conjointe affirme que le but de sa soi-disant « alliance d'extrême-gauche » est de contrer le virage à droite du PS vers une alliance avec le MoDem: « Cest dire dune gauche qui va toujours plus vers la droite et risque de favoriser ainsi les futures victoires lectorales de cette dernire comme le prouve malheureusement la situation italienne. » 

Cet avertissement contre une répétition du soutien de la gauche bourgeoise italienne au gouvernement de Romano Prodi (2006-2008) est à la fois hypocrite et malhonnête.

En fait, l'orientation organique du NPA vers les partis d'Etat de la gauche bourgeoise les conduit précisément dans la même voie que ses co-penseurs italiens, organisés depuis 2007 dans l'organisation pabliste Sinistra Critica. A l'époque, les pablistes italiens participaient à Refondazione Communista. Quand Refondazione a, comme on pouvait s'y attendre, rejoint le gouvernement de coalition de Prodi, les pablistes italiens se sont trouvés à participer à l'application de la politique de droite du gouvernement Prodi.

Le gouvernement de Prodi a réduit les retraites, envoyé des renforts de soldats en Afghanistan et approuvé l'extension d'une base militaire américaine en Italie. Ayant trahi les espoirs des travailleurs qui avaient voté pour elle, elle a perdu les élections en 2008 en faveur du candidat de droite Silvio Berlusconi.

La prétention implicite du NPA selon laquelle la coalition qu'il prépare représente quelque chose de différent de la coalition qui a soutenu Prodi est totalement fausse. Une coalition NPA-PC-PG dépendrait politiquement des partis bourgeois établis tels le PS, au même titre que les pablistes italiens ont fini par soutenir le centriste bourgeois Prodi. Le NPA a déjà accepté de faire des listes communes avec le PS « pour battre la droite » au second tour des élections régionales.

De plus, le principal parti d'alternance de sa coalition, le PC, a des liens historiques et institutionnels puissants avec le PS et est en train de développer des relations avec des partis ouvertement conservateurs. Le numéro du magazine Marianne du 23 septembre rapporte, « en PACA [rgion Provence , Alpes, Cte d'Azur] le prsident sortant socialiste Michel Vauzelle, lui, opterait pour la stratgie dit ォ du grand cart サ en tentant de runir sous une seule et mme bannire MoDem et PCF. サ

Le PC et le PS travaillent ensemble dans des ateliers politiques. Le NPA a refusé leur invitation à y participer et a exprimé le souhait que le PC se retienne de faire des alliances avec le PS dès le premier tour en faveur d'alliances avec la « gauche de combat » du NPA. Etant donné qu'un grand nombre des 185 conseillers régionaux PC doivent leur position à des alliances avec le PS, cela semble peu probable.

Les appels du document à mettre fin au « productivisme » au moment où la crise économique réduit de façon draconienne le niveau de production dans les domaines clés de l'industrie comme l'automobile et l'acier, ont un caractère particulièrement sinistre. L'anti-productivisme prétend que la production excessive créée par la classe ouvrière est responsable des problèmes environnementaux et implique qu'il y a consommation excessive des êtres humains. Ce n'est pas un hasard si de telles vues coïncident avec des appels de politiciens capitalistes du monde entier à ce que les travailleurs s'habituent à l'idée que leur niveau de vie doit être détruit par les licenciements, les fermetures d'usines et la perte de leurs droits sociaux et démocratiques.

L'adoption par le NPA du terme d'anti-productivisme est une couverture idéologique pour des accords passés avec les groupes politiques bourgeois et des classes moyennes et sert à justifier son alliance électorale avec le PC et le PG.

Cela implique qu'il existe des bases pour une collaboration avec le PS. Il n'est pas anodin que le document rédigé conjointement par le NPA-PC-PG fasse écho au thème soulevé par la première secrétaire du PS Martine Aubry dans Le Monde du 27 août. Elle y écrit: « Le post-productivisme ne consiste pas à renoncer à produire, mais à définir une croissance sélective pour produire utile, sobrement et proprement. Désormais, nous savons que l'abondance n'est pas synonyme de bonheur. Le nouveau modèle exige un profond changement dans la manière d'équiper nos villes, d'habiter, de consommer et de se déplacer. »

L'objectif immédiat de l'invitation du NPA à la CGT pour une discussion le 1er octobre était d'améliorer les relations après que le syndicat eut décliné l'invitation de participer à l'université d'été du NPA.

Le NPA avait offensé la direction de la CGT en invitant Xavier Mathieu, représentant du syndicat CGT qui menait la lutte des travailleurs de Continental à Clairoix contre les suppressions de postes dans leur usine. Mathieu avait traité Thibault, le leader de la CGT, de « racaille » pour ne pas avoir soutenu la lutte des travailleurs de Clairoix. Le NPA lui-même a apporté un soutien sans critique à l'accord conclu chez Continental Clairoix, qui acceptait la fermeture de l'usine et le licenciement de tout le personnel en échange de 50 000 euros d'indemnité pour chaque travailleur licencié.

Le NPA a dit que la discussion avec la CGT s'était déroulée dans le calme. Il a poursuivi: «Le NPA a réaffirmé qu'il n'avait pas vocation à se substituer aux syndicats... » et que « Le NPA a tenu à dire à la CGT que sa crainte de construction d' un courant NPA dans la CGT, était sans fondement. L'autonomie des syndicats quant à la défense des salariés va de soi pour le NPA ... »

En d'autres termes, alors même que le NPA suit les « anti-productivistes », c'est à dire la ligne politique anti-industrielle du PS, il accepte que la CGT soit complètement « autonome » dans sa trahison des luttes sur le lieu de travail. C'est à dire que, alors même qu'il maintient une position mensongère d'indépendance par rapport au PS, ses propres positions reproduisent, de façon toujours plus claire, celles des partis bourgeois les mieux établis.

 


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