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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Grande-Bretagne : Le candidat du SEP prend part à la tribune électorale à l’école secondaire d’Oxford Est

« La classe ouvrière doit prendre en mains le contrôle de sa propre destinée »

Par Steve James
30 avril 2010

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David O’Sullivan, le candidat du Parti de l’Egalité socialiste, SEP, dans la circonscription d’Oxford Est, a pris part à une tribune électorale tenue par l’Association des Parents d’Elèves de l’école Cheney d’Oxford. Cheney est une école secondaire qui accueille 1.500 élèves du secondaire. Environ 200 étudiants, des parents et des enseignants étaient venus pour écouter les candidats.

David O’Sullivan (centre) avec une élève et un parent

Après de brèves déclarations faites par les six autres candidats, O’Sullivan a souligné que les élections législatives étaient une fraude politique. Comme le dit le manifeste du SEP : « Quelle que soit la constitution du prochain gouvernement, son programme a déjà été déterminé. Les institutions financières internationales, les grandes entreprises et tous les partis officiels ont l'intention de faire payer aux travailleurs une crise économique dont ils ne sont pas responsables. […] La catastrophe financière qui est en train de se développer n'est pas juste un revers temporaire, un incident de parcours dans une économie saine, mais l'échec de tout un système, le système capitaliste. »

La première question de l’auditoire aux candidats était sur la crise économique, « Quelle est d’après vous la base d’une économie plus saine et plus stable à l’avenir ? »

Sushila Dhall des Verts et Steve Goddard du Parti libéral démocrate ont proposé davantage d’investissement dans les transports publics, davantage d’investissement qui ne nuisent pas à l’environnement et l’imposition de quelques restrictions aux bonus des banquiers. Le candidat du Parti travailliste (Labour), le député sortant Andrew Smith, a défendu le bilan du gouvernement Brown et a affirmé que le Labour avait l’intention de protéger les services sociaux, les services de l’éducation et de la police «de première importance pour le public ». Le candidat conservateur Ed Arger a réclamé davantage de réduction d’impôts pour les entrepreneurs. La candidate du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni (UKIP), Julia Gasper a fait porter la responsabilité sur l’Union européenne.

O’Sullivan a souligné la transformation du Labour en parti qui est « extrêmement content à l’idée que les gens puissent devenir indécemment riches. »

Il a poursuivi en disant, « C’est ridicule de discuter de la protection des services de première importance pour le public en construisant une économie nationale si un pays seul ne peut s’isoler de l’économie mondiale. Regardez la Grèce. Nous n’assistons pas simplement à l’effondrement des banques mais d’Etats entiers. Et si la Grèce s’effondre, alors les économies des autres pays suivront.

«On ne peut pas avoir une solution nationale dans une crise internationale. C’est pourquoi au centre de la politique du SEP se trouve un gouvernement ouvrier et pas simplement dans un seul pays, mais pour les Etats socialistes unis d’Europe et un monde socialiste. »

Les questions venant de l’auditoire ont demandé aux candidats d’expliquer leur politique de financement de l’éducation et de la santé, «Y aura-t-il des réductions ? » « Est-ce que les partis feront confiance aux collectivités locales? »

Le candidat du Labour, Andrew Smith, a nié qu’il y aurait des réductions en disant, « Au lieu de cela, le budget de l’école augmentera mais moins vite qu’il ne l’a fait. » Le candidat du Parti libéral démocrate et celui des Tories (le parti conservateur) ont proposé de façon évasive des versions légèrement différentes de programmes qui, sous l’apparence d’offrir un choix local, assujettissent au marché les dépenses d'éducation et de santé.

O’Sullivan a rejeté les remarques du candidat du Labour. « Le Labour est venu au pouvoir en 1997 avec la formule ‘Education, éducation, éducation’ » a-t-il dit. « De vastes sommes d’argent ont été dépensées pour des réformes. Mais ces réformes ont permis à des entreprises privées de profiter de l’éducation. Tout est à présent dominé par le marché et les valeurs des grandes entreprises capitalistes, à commencer par l’éducation préscolaire et jusqu’à l’enseignement supérieur. Ceci a entraîné une considérable détérioration de la qualité de l’éducation.

« Après 1979, sous la politique des Tories et que le Labour a poursuivie, il y a eu la vente des terrains des établissements scolaires et ainsi un grand nombre d’entre eux ne disposent pas de terrains de sport. Il y a eu des fermetures d’écoles, l’introduction de frais de scolarité, la création d’écoles administrées par des trusts ou des fondations et taillées sur mesure pour satisfaire les intérêts des grands groupes. Nous préconisons de retirer de l’éducation le secteur privé de façon à ce que l’éducation soit consacrée à développer chez les jeunes la compréhension de l’histoire culturelle et du monde d’aujourd’hui. »

Parlant de la santé, O’Sullivan a posé la question, « Comment pouvez-vous calculer ce que coûtera la guérison de quelqu’un ? C’est la logique qui est avancée par les personnes présentes à cette tribune. Ils parlent tous des besoins locaux de la population locale mais ce qu’ils pensent en réalité c’est la mise en place de l’équivalent d’un concours de beauté où chaque hôpital se bat pour une somme d’argent devenant de plus en plus petite en disant, « Nous voulons cet argent parce que nous sommes les meilleurs à ce niveau ou à un autre, et donc investissez ici. Donnez-nous l’argent. »

« La question fondamentale est celle de l’économie. Ils disent qu’environ 20 pour cent de réductions sont nécessaires pour sauver l’économie britannique. Qu’est-ce-que cela signifie ? – un plan d’austérité de masse, la fermeture d’écoles et d’hôpitaux. Voilà ce qui va vraiment se produire au cours de la période à venir. »

Un étudiant a alors demandé, « Compte tenu de l’échec du sommet de Copenhague, est-ce que le Royaume Uni devrait commencer à imposer des objectifs radicaux de réduction d’émission de gaz à effet de serre ? »

Les autres candidats, y compris les Verts, ont tous mis en avant leur version d’un capitalisme plus bienveillant envers l’environnement en soulignant le besoin de projets d’isolation des maisons, d’énergie renouvelable, etc. En réponse à l’échec de Copenhague, la candidate des Verts a proposé que la Grande-Bretagne prenne des mesures unilatérales tandis que les principaux partis ont insisté pour qu’une sorte d’accord international soit recherché. Aucun d’entre eux n’a soulevé la question des raisons de l'échec de Copenhague et la candidate du Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni a affirmé que le réchauffement climatique était un mythe.

Dave O’Sullivan a dit, « Nous pensons que la science qui explique le changement climatique est incontestable. La fonte des glaces continentales et des glaciers est la preuve du réchauffement climatique. Des décisions doivent être prises maintenant concernant les émissions et les gaz à effet de serre, mais regardez ce qui s’est passé en décembre dernier lors du sommet climatique de Copenhague. Tout le monde avait souscrit en paroles à une action unifiée dans les semaines qui avaient précédé le sommet mais, le jour venu, chaque délégation nationale a cherché à défendre ses propres intérêts aux dépens de ses rivaux. Le seul accord conclu a été celui concernant l’extension de la vente des quotas d’émissions de carbone et qui s’est révélée être un échec total.

« Le gouffre entre ce qui est nécessaire scientifiquement et ce qui a été discuté à Copenhague souligne l’incapacité du système de profit à satisfaire les besoins de base de l’humanité, y compris la viabilité à long terme de l’environnement. »

« Les dangers du réchauffement climatique réclament impérativement une réponse planifiée et intégrée internationalement mais ce n’est pas possible dans un monde divisé en Etats-nations antagonistes et subordonné à l’anarchie du marché et motivé par le profit. C'est la réorganisation complète de l’économie mondiale sur une base socialiste qui est nécessaire. Nous avons besoin d’un projet internationalement coordonné pour restructurer l’industrie et l’agriculture mondiales. Nous devons réorganiser la production de l’énergie, le transport, la planification urbaine non seulement pour parer au danger d’un effondrement climatique mais pour garantir à chaque être humain une vie décente. »

Prié de conclure dans les 30 secondes restantes, O’Sullivan a posé la question, « Qu’est-ce que la justice de nos jours dans la société britannique ? Pour nous, c'est une question de classe. Comment peut-on avoir de la justice lorsqu'on assiste à une hausse énorme de l’inégalité sous le gouvernement travailliste ? Comment peut-on avoir de la justice lorsqu'on renfloue la Royal Bank of Scotland à hauteur de plusieurs milliards et que des banquiers s’octroient eux-mêmes des bonus à hauteur de plusieurs millions de livres sterling que nous sommes incapables de défier? Personne n’a à rendre de comptes là dessus. Personne n’est tenu pour responsable. Tous les partis sont d’accord pour que la classe ouvrière paie pour la crise au moyen de coupes sévères. Ca, ce n’est pas la justice. La classe ouvrière doit prendre en mains le contrôle de sa propre destinée. »

Les remarques d’O’Sullivan ont été favorablement accueillies et un nombre d’enseignants et de parents d’élèves ont tenu à le féliciter à la fin. Un élève a dit qu’O’Sullivan était « le meilleur » candidat.

(Article original paru le 27 avril 2010)

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