wsws.org/francais

Visitez le site anglais du WSWS

SUR LE SITE :

Contribuez au WSWS

Nouvelles et Analyses
Luttes Ouvrières
Histoire et Culture
Correspondance
L'héritage que nous défendons

A propos du CIQI
A propos du WSWS

AUTRES LANGUES

Allemand

Français
Anglais
Espagnol
Italien

Indonésien
Russe
Turque
Tamoul

Singalais
Serbo-Croate

 

WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Grèce : Quatrième grève de 24 heures contre les mesures d'austérité

Par Robert Stevens
1er juin 2010

Imprimez cet article | Ecrivez à l'auteur

Le 20 mai, des dizaines de milliers de travailleurs ont protesté partout en Grèce en participant à une grève générale de 24 heures. La grève était une réaction aux mesures brutales d'austérité imposées par le gouvernement du Mouvement socialiste panhellénique (PASOK) du premier ministre George Papandreou.

La journée d'action de mercredi était la quatrième depuis décembre. La grève fait suite à celle qui avait eu lieu le 5 mai et à l'accord le lendemain du parlement grec concernant le dernier plan d'austérité de 30 milliards d'euros.

La politique de Papandreou, approuvée par le Fonds monétaire international, l'Union européenne et la Banque centrale européenne, entraînera des milliers de pertes d'emplois, des réductions de 20 pour cent ou plus des salaires des travailleurs et la démolition des services sociaux et des retraites.

La Confédération générale des travailleurs de Grèce (GSEE) qui représente les travailleurs du secteur privé et l'Union des fonctionnaires (ADEDY) a appelé au débrayage. La fédération des syndicats PAME, affiliée au Parti communiste grec stalinien, y a également participé. Les membres du PAME ont organisé dans le centre ville d'Athènes une marche séparée de celle de la GSEE/ADEDY mais n'ont pas défilé vers le parlement.

Au cours de la grève, les réseaux de transport sur l'ensemble du pays ont été paralysés. A Athènes, le système ferroviaire, le métro et les tramways ont été immobilisés en créant un vaste embouteillage. Les sites touristiques, y compris l'Acropole antique, étaient fermés.

Les bâtiments gouvernementaux, les écoles, les postes, les sites maritimes et du bâtiment étaient aussi touchés par la grève. Les hôpitaux assuraient les opérations avec un service minimum et en n'acceptant que les urgences.

La compagnie Olympic Air a été obligée d'annuler plus de 15 vols intérieurs en raison de la grève des travailleurs de l'aviation civile dans les aéroports locaux plus petits. Les ferries et autres navires sont restés dans les ports ou ont été empêchés de jeter l'ancre dans le port de Pirée, le plus fréquenté et le plus important de Grèce.

La GSEE a rapporté sur son site internet que la grève avait été suivie à 100 pour cent par les travailleurs dans certains secteurs. Au chantier naval ThyssenKrupp, appartenant à Hellenic Shipyards SA, le syndicat a fait état d'un soutien à 100 pour cent. Un soutien de ce niveau a aussi été rapporté par les raffineries de pétrole et les ports. Dans les banques, les bureaux de poste et les gares, la confédération syndicale a dit que 70 pour cent des travailleurs avaient participé au débrayage.

L'AFP a rapporté que certaines banques privées d'Athènes étaient restées ouvertes. Et ceci en dépit du fait que lors de la dernière grève générale, trois employés de la banque Marfin avaient été tués suite à une attaque au cocktail Molotov, et qui demeure à ce jour un incident non élucidé.

A Athènes, jusqu'à 20.000 manifestants ont participé aux manifestations. En marchant vers le bâtiment du parlement nombreux étaient ceux qui scandaient des slogans anti-gouvernementaux comme « Sortez, les voleurs ». Les travailleurs ont aussi brandi des banderoles où on pouvait lire, « Ces mesures nous renvoient 150 ans en arrière. »

La police anti-émeute a maintenu une présence intimidante dans les rues de la capitale comme cela a été la norme depuis le début des protestations et des grèves contre les mesures d'austérité du gouvernement. Jusqu'à 1.700 policiers anti-émeute supplémentaires ont été envoyés dans le centre d'Athènes, pour boucler des parties de la ville et empêcher les manifestants de s'y rendre. Dans le cadre de leurs opérations, ils ont détenu durant la matinée près d'une centaine de personnes se trouvant aux abords de la manifestation.

Dans la deuxième plus importante ville, le port de Thessalonique, quelque 10.000 personnes ont rejoint deux défilés.

Des travailleurs qui ont parlé à la presse internationale ont souligné leur opposition continue à la politique gouvernementale. Le Wall Street Journal a rapporté les commentaires d'Eleni Mitsou, une travailleuse de 31 ans. Elle a dit, « Nous faisons grève contre les mesures que le gouvernement a consenties au FMI et à l'UE et qui ne nous permettent pas de survivre. Avec les nouvelles mesures, les nouveaux arrivants au travail verront leur salaire de départ abaissé de 740 à 560 euros et ils ne peuvent pas vivre avec cela. »

Une autre travailleuse, Maria Grigoropoulos, a dit, « Nous voulons que le gouvernement retire ces mesures qui gèlent nos augmentations de salaire et nous forcent à travailler plus longtemps. Nous poursuivrons notre lutte et nous ne céderons pas. »

Un manifestant, Nikos Galiatsatos, qui a 26 ans et qui est au chômage a dit, « Ces mesures détruisent tout ce pourquoi nous avons lutté. Où sont les mesures contre le chômage ? Ce n'est pas nous qui sommes à l'origine de cette crise. »

La résistance féroce des travailleurs aux mesures d'austérité et au gouvernement Papandreou contraste fortement avec l'attitude de la bureaucratie syndicale. Tout comme dans le cas des grèves générales antérieures, le seul but de la grève d'hier était de réprimer la colère grandissante contre le gouvernement Papandreou. Les syndicats ont tout à fait soutenu l'élection du gouvernement PASOK et ne se préoccupent que de la manière dont l'opposition de la classe ouvrière pourrait le mieux être canalisée vers des voies sûres.

Alors qu'ils lancent l'appel à la grève, la GSEE/ADEDY et le PAME ouvrent pour s'assurer que le mouvement contre la politique d'austérité ne se transforme en une confrontation politique contre le gouvernement. La bureaucratie syndicale est entièrement consciente qu'une grève ayant lieu toutes les six semaines environ ne fait rien- et ne fera rien - pour empêcher que l'élite dirigeante n'applique son programme de « sucer le sang » de la classe ouvrière. C'est pourquoi le PASOK a jusque-là été en mesure d'adopter quatre plans de rigueur depuis décembre pour le compte du capital financier international.

Et mêmes ces débrayages que les syndicats ont approuvé ont été organisés avec une réticence manifeste et sans aucun effort pour appeler tous leurs membres à faire grève. Dans bon nombre de cas, les syndicats ont demandé à leurs membres de travailler durant les grèves pour ne pas nuire à l'économie grecque.

Durant l'action d'hier, les vols internationaux au départ d'Athènes étaient assurés normalement car la majorité des syndicats de l'aviation civile s'étaient opposés à la grève. Un porte-parole du syndicat des contrôleurs du ciel avait dit qu'ils boycottaient la grève générale parce que « nous ne voulons pas nuire à l'industrie du tourisme. »

En raison des examens d'admission à l'université qui ont lieu cette semaine, les syndicats ont aussi ordonné à certains enseignants du secondaire de ne pas se joindre à la grève.

Malgré le fait que des journalistes aient suivi les grèves précédentes, les syndicats de la presse ont décidé de reporter la grève d'hier. Les syndicats ont dit que c'était nécessaire pour assurer à la grève générale une couverture et de la publicité dans la presse.

Alors même que la grève se déroulait encore, des porte-parole d'ADEDY et du PAME ont déclaré tous les deux que les seules actions futures possibles étaient des grèves non spécifiées en juin et durant l'été.

Ilias Iliopoulos, le secrétaire général d'ADEDY a dit, « Si la loi sur les retraites demeure inchangée, nous manifesterons certainement en juin. Et si le gouvernement adopte davantage de mesures préjudiciables, l'été sera aussi une période de débrayage. »

Lefteris Papaconstantopoulos, membre du comité exécutif du syndicat PAME a dit, « Nous avons dit que nous devons intensifier notre mouvement de grève contre cette politique injuste et donc il y aura davantage de grèves, de protestations et de rassemblements en juin. »

Le projet de loi du gouvernement sur les retraites devrait être soumis en juin au parlement. La loi propose de réduire le montant des retraites, d'allonger l'âge du départ à la retraite et de supprimer des droits à des milliers de travailleurs qui en bénéficient pour le moment.

(Article original paru le 21 mai 2010)

Voir aussi :

Le rassemblement de la Syriza : la politique réactionnaire de « gauche » de la classe moyenne en Grèce 28 mai 2010

Les mesures européennes d'aide à la Grèce inaugurent une offensive contre la classe ouvrière européenne 17 mai 2010

L'importance au niveau international de la grève générale grecque 13 mai 2010

Untitled Document

Haut

Le WSWS accueille vos commentaires


Copyright 1998 - 2012
World Socialist Web Site
Tous droits réservés