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WSWS : Nouvelles et analyses : Etats-Unis

L'attentat à la bombe de Times Square

Par Bill Van Auken
6 mai 2010

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Faisal Shahzad, Américain de 30 ans d'origine pakistanaise, a été arrêté à l'aéroport international JFK tard lundi soir, en relation avec la tentative manquée d'attentat à la voiture piégée à Times Square dans la ville de New York. Il été forcé de descendre d'un avion à destination du Pakistan avec escale à Dubaï. Les autorités américaines déclarent qu'il a reconnu être responsable de l'attentat manqué.

Le Procureur américain Eric Holder a annoncé que Shahzad serait inculpé d'acte de terrorisme et de tentative d'utilisation d'« une arme de destruction massive ».

Tandis que l'on fait état d'arrestations au Pakistan, dont à plusieurs reprises de personnes faisant partie de la famille de Shahzad, et que des spéculations circulent dans les médias qu'il pourrait être lié à Tehrik-i-Taliban Pakistan, groupe taliban pakistanais, selon des sources policières le suspect insiste pour dire qu'il a agi seul.

En fait, en tout point de vue la bombe (qui comprenait une espèce d'engrais qui n'est pas explosif) ainsi que la méthode utilisée pour la faire exploser, portaient la marque de fabrique d'un amateurisme extrême, ce qui suggère fortement que l'individu responsable n'était pas quelqu'un ayant reçu un entraînement professionnel.

Comme c'est le cas dans toutes ces affaires, des questions demeurent sur la motivation réelle et les auteurs de cette tentative d'attentat terroriste. Des informations concernant le suspect et ses relations commencent seulement à émerger.

Père de deux enfants et naturalisé américain il y a un an après avoir épousé une Américaine, Shahzad a obtenu une licence en informatique et fini son Master, mais il était apparemment sans emploi et sans argent et la maison familiale avait été saisie. On ne peut que se demander si cette situation personnelle difficile, à laquelle sont confrontés des millions d'Américains, a poussé Shahzad à commettre cet acte désespéré.

Des reportages de presse indiquent que, alors qu'il avait indiqué être né à Karachi, il est en fait né dans le Cachemire, territoire que l'Inde et le Pakistan se disputent et où des milliers sont morts dans des violences sectaires ces dernières décennies.

Il est heureux que cet attentat terroriste ait échoué. Si les bidons d'essence et bombonnes de propane chargés dans le 4x4 garé à Times Square s'étaient enflammés, cela aurait provoqué une bombe explosive qui aurait pu tuer et mutiler des centaines de personnes.

Les victimes de ce dispositif auraient été des civils innocents n'ayant aucune responsabilité dans les actions criminelles perpétrées par le gouvernement américain au Moyen-Orient et en Asie centrale, ainsi qu'au Pakistan.

Ceux qui auraient été brûlés et asphyxiés dans une telle attaque auraient été des gens venus des quatre coins du monde, des touristes comme des immigrés, et il y aurait eu certainement un nombre significatif de personnes d'Asie du Sud. Etant donné la position de l'opinion publique américaine, et pour ne pas dire mondiale, il est quasiment certain que la majorité des victimes auraient été des opposants aux guerres américaines en cours.

Une telle attaque aurait un caractère totalement réactionnaire, infligeant la mort et la destruction à des gens qui n'ont aucun contrôle sur les actions du gouvernement et de l'armée américains.

Sa conséquence principale serait de fournir à Washington une nouvelle justification pour accentuer ses guerres à l'étranger, tout en augmentant les mesures d'Etat policier dans le pays. En propageant la peur et la confusion, amplifiées par les médias contrôlés par le patronat, cela servirait à désorienter politiquement de larges sections de la population.

Mardi, le maire de New York, le milliardaire Michael Bloomberg a continué son refrain entonné avant même qu'il n'y ait de suspect sûr pour l'attentat à la voiture piégée, accusant les islamistes pour cet attentat terroriste, et les appelant « ceux qui détestent les libertés qui font la grandeur de cette ville et de ce pays ».

C'est là, au sens le plus littéral du mot, une aberration. Derrière de tels attentats terroristes, il n'y a pas de la haine envers « les libertés », mais bien plutôt une rage très vive contre les actions concrètes perpétrées par le gouvernement américain et qui privent des millions de personnes en Irak, Afghanistan, Pakistan et ailleurs, non seulement de leur liberté, mais de leur vie.

Des citoyens d'Arabie saoudite, du Pakistan et d'Egypte, dont tous ont été impliqués dans tel ou tel acte ou tentative d'acte terroriste depuis le 11 septembre 2001 se sont vus systématiquement nier leurs libertés fondamentales par des dictatures d'Etat policier soutenues par Washington.

Ils ont vu de leurs propres yeux l'armée américaine, agissant au nom de « la guerre contre le terrorisme » et « libérant » les gens d'Afghanistan et d'Irak, tuer plus d'un million de personnes et faire de millions d'autres encore des réfugiés sans domicile. Au Pakistan, des millions se sont mis à haïr Washington pour le meurtre incessant de civils par des drones Predator sans pilote.

Et les musulmans du monde entier ont vu des gouvernements successifs, républicains comme démocrates, apporter leur soutien inconditionnel au régime israélien tandis que celui-ci prive les Palestiniens des territoires occupés de leurs libertés humaines les plus fondamentales, dont celle du droit à la vie même.

Rien de tout cela ne justifie le terrorisme, qui ne contribue en rien à changer cette situation et ne fait que renforcer le bras de l'impérialisme américain. Néanmoins, ce sont ces actes d'agression et de répression, et non quelque haine inexplicable des « libertés », qui ont produit une telle fureur qui peut faire commettre des actes rétrogrades de terrorisme individuel.

On ne peut trouver de réponse à de telles menaces terroristes que dans la lutte pour mettre fin aux guerres américaines d'agression à l'étranger et pour unifier les travailleurs et les jeunes pour un avenir meilleur, socialiste fondé sur les principes de l'internationalisme, de l'égalité sociale et d'un réel contrôle démocratique sur la vie économique et sociale.

Article original paru le 5 mai 2010

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