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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Après les élections législatives: Où va la Grande-Bretagne?

Le Parti de l’Egalité socialiste (Grande-Bretagne)
13 mai 2010

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Dans son manifeste, (Le manifeste électoral du Socialist Equality Party pour les élections législatives britanniques de 2010) le Parti de l’Egalité socialiste (Socialist Equality Party, SEP) avait qualifié les élections législatives se déroulant aujourd’hui en Grande-Bretagne d’imposture politique.

Le SEP avait mis en garde, « Quelle que soit la constitution du prochain gouvernement, son programme a déjà été déterminé. Les institutions financières internationales, les grandes entreprises et tous les partis officiels on l'intention de faire payer aux travailleurs une crise économique dont ils ne sont pas responsables. »

Le manifeste souligne que les mesures d’austérité draconiennes imposées en Grèce sont des signes avant-coureurs des développements en Grande-Bretagne et de par l’Europe. Il insiste pour dire que la classe ouvrière est confrontée à la nécessité de rompre politiquement avec le Parti travailliste (Labour), « un parti droitier du patronat, au même titre que le Parti conservateur. »

Ces quatre dernières semaines ont plus que confirmé ce pronostic.

Notre jugement sur le Labour est également partagé par des millions de travailleurs qui méprisent à juste titre le parti de Tony Blair et de Gordon Brown. C’est la monnaie de la pièce rendue pour 13 ans de règne durant lequel le Labour a présidé au plus grand transfert de l’histoire de la richesse de la population laborieuse vers les riches, a participé aux guerres d’agression en Irak et en Afghanistan et a sérieusement restreint les libertés démocratiques au nom de la « guerre contre le terrorisme ».

Quel que soit le soutien dont jouit le Labour, ce soutien est dû à l'hostilité viscérale et au sentiment de crainte ressenti par de nombreux travailleurs devant ce que ferait un gouvernement conservateur et n'est aucunement le fait d'une approbation de sa politique ou de son bilan politique. C’est en fait Labour qui porte la responsabilité directe de tout éventuel retour au pouvoir des Tories (conservateurs) et de la montée en flèche des libéraux démocrates.

Notamment, après le renflouement des banques et des ultra-riches à hauteur de mille milliards de livres sterling, un sondage, réalisé par le Financial Times, avait révélé que Labour « n’est plus considéré comme le parti de l’égalité des droits et de la décence. »

De façon tout aussi significative, l’inégalité sociale croissante était jugée par les personnes interrogées comme étant leur préoccupation primordiale, avec plus de huit sur dix à admettre « que le gouffre entre les riches et les pauvres se creusait, » tandis que trois sur quatre « ont dit que le prochain gouvernement devrait avoir pour priorité de combler ce fossé. »

Ces résultats témoignent du développement d’un vaste sentiment de gauche au sein de la classe ouvrière et qui ne trouve nullement son expression dans la politique officielle.

Derrière leurs déclarations parlant de « stabilité », de « changement » ou d’« équité », les trois partis gardent le silence sur les questions fondamentales concernant les travailleurs et les jeunes. Ils sont tous fermement engagés à poursuivre l’occupation de l’Afghanistan et à poursuivre l’ordre du jour militariste adopté par le Labour tout au long de son mandat. Ils ont tous l'intention de réduire les emplois, les salaires et les dépenses publiques dans une proportion jamais vue depuis la Grande dépression des années 1930.

C’est pourquoi toute référence à la récession mondiale et aux coupes qu’ils ont l’intention de faire a littéralement été bannie du débat officiel durant la campagne électorale. A tel point que des sections de l’élite dirigeante ont mis en garde que tout gouvernement constitué sur la base de mensonges et de désinformation aussi flagrants ne disposera pas du mandat nécessaire à imposer les dictats du patronat et des banques.

Le Financial Times figure parmi les plus déterminés à faire état des dangers qui sont impliqués. Dans son éditorial du 30 avril, il se plaignait de ce qu’aucun parti n’avait expliqué son projet fiscal parce que les détails en seraient « trop sanglants ». Toutefois, « quel que soit le parti qui remporte ces élections il devra licencier des agents de la fonction publique, réduire leurs salaires, leurs prestations sociales, leurs retraites et tailler dans les services sociaux. »

Il mettait en garde que les électeurs « vont avoir le choc der leur vie – et réagiront avec fureur en apprenant la vérité. Du reste, leur colère ne se manifestera pas à l’encontre des banquiers ou des bureaucrates. Elle aura pour cible les politiciens qui ont dissimulé leurs projets à l’opinion publique. »

L’attention portée par les médias à l’éventuel rôle gouvernemental des libéraux démocrates a pour objectif de légitimer ce qui autrement aurait été considéré comme totalement illégitime. En déclarant qu’un accord pour l’introduction de la représentation proportionnelle n’était pas une condition pré-requise à une collaboration avec les Conservateurs, le dirigeant libéral démocrate, Nick Clegg, a prévenu le dirigeant Tory, David Cameron que faire cavalier seul serait « une recette qui engendrera de profondes tensions politiques et sociales. »

En vérité, les libéraux démocrates se trouvent dans une position extrêmement précaire pour pouvoir offrir une telle couverture. Ils ne sont stimulés par les médias, comme étant censés avoir une influence modératrice dans un parlement ne disposant pas de majorité parlementaire, que parce qu’ils sont en réalité tout à fait d’accord avec la nécessité de procéder à des coupes claires dans les dépenses publiques. Qu’il partage les vues des Conservateurs ou celles du Labour, Clegg de par sa promesse de « procéder à des coupes claires » a préparé le terrain des libéraux démocrates à une éventuelle coalition.

Des conclusions fondamentales doivent être tirées quant à la situation à laquelle est confrontée la population laborieuse. Quelle que soit la composition du gouvernement qui sortira des élections, il fonctionnera comme une cabale droitière qui se consacrera à mener une guerre économique et sociale contre la classe ouvrière.

Ceci ne représente seulement qu’un aspect de la résurgence de la lutte des classes qui se déchaîne suite à l’approfondissement de la crise du capitalisme mondial. Son antipode prendra la forme d’un mouvement de masse social et politique des travailleurs et des jeunes en opposition à la poussée de la bourgeoisie et de ses partis vers l’austérité, le militarisme et la guerre. La résistance grandissante de la classe ouvrière grecque aux coupes imposées par le gouvernement PASOK sur l’ordre de l’Union européenne, du FMI et des spéculateurs financiers n’est que le précurseur de développements identiques partout en Europe.

Ce mouvement est en train d’émerger dans des conditions où la population laborieuse en a fini avec les vieux partis et les syndicats. Les événements ont révélé toute l’ampleur de la dégénérescence et de la décrépitude datant de plusieurs décennies de toutes les organisations qui jadis constituaient le mouvement ouvrier officiel et leur transformation en instruments purs et durs de l’oligarchie financière.

La voie a été dégagée pour la réémergence de la classe ouvrière comme actrice indépendante de la vie politique. La tâche essentielle est la construction de nouvelles organisations pour mener une contre-offensive contre le capital – en premier lieu un nouveau parti socialiste et internationaliste.

Le SEP est ce parti. Lors des élections législatives, notre campagne a été menée dans l’optique de jeter les bases d’un tel projet, pour ce qui devra devenir un mouvement politiquement conscient de la classe ouvrière. Nous invitons instamment tous les travailleurs et les jeunes qui sont d’accord avec notre manifeste et qui ont suivi notre campagne à prendre la décision de rejoindre le SEP.

(Article original paru le 6 mai 2010)

Voir aussi :

Grande-Bretagne : Le candidat du SEP prend part à la tribune électorale à l’école secondaire d’Oxford Est ( 30 avril 2010 )

Election législative en Grande-Bretagne : un changement historique (4 mai 2010 )

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