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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

Élection présidentielle française 2012

Les syndicats et les groupes petits-bourgeois apportent leur soutien au candidat de la « gauche » lors des rassemblements du premier mai

Par Kumaran Ira
3 mai 2012

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Les syndicats et les partis de « gauche » petits-bourgeois ont organisé partout en France des défilés du premier mai. Dans un acte d'escroquerie politique, ils se sont servis du jour férié international du prolétariat pour soutenir, le 6 mai lors du second tour de l'élection présidentielle, le candidat pro-guerre du Parti socialiste (PS), François Hollande, contre le président droitier sortant, Nicolas Sarkozy.

Le rassemblement à Paris

Les défilés étaient largement dominés par les syndicats dont la CGT (Confédération générale du Travail) contrôlée par les staliniens, la CFDT (Confédération française démocratique du Travail) liée au PS, la FSU (Fédération syndicale unitaire), le syndicat Solidaires et l'UNSA (Union nationale des syndicats autonomes). Ils étaient soutenus par le PS et ses satellites politiques, tels le Parti communiste français stalinien (PCF), le Parti de Gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon et de groupes de « gauche » petits-bourgeois comme le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et Lutte ouvrière (LO).

Selon la CGT, près de 750.000 personnes ont participé à quelque 300 manifestations à travers toute la France, dont 250.000 à Paris, 40.000 à Toulouse, 20.000 à Marseille, 12.000 à Bordeaux et 10.000 à Lyon, Nancy et Nantes ; entre 3.000 et 10.000 personnes ont participé à Strasbourg, Montpellier, Limoges et Amiens. Toutefois, le ministre de l'Intérieur a affirmé que 300.000 personnes avaient défilé sur l'ensemble du territoire dont 48.000 à Paris.

A Paris, les travailleurs de l'usine Peugeot/Citroën d'Aulnay-sous-Bois qui est confrontée à une fermeture entraînant la perte de plus de 3.000 emplois ont participé au défilé. Des immigrés sans-papiers ont également défilé.

Une banderolle dans le défilé parisien

Le dirigeant de la CGT, Bernard Thibault et celui de la CFDT, François Chérèque ont défilé côte à côte en tête de cortège. La CGT, la FSU et Solidaires ont ouvertement appelé à voter pour Hollande. A la question de savoir s'il voterait pour Hollande, Thibault a dit au micro d'Europe1 : « Oui, la CGT a appelé à battre le président de la République actuel. »

Des membres influents du PS, sa secrétaire générale, Martine Aubry, Ségolène Royal, la candidate présidentielle de 2007, et le directeur de campagne de Hollande, Manuel Valls, étaient présents au défilé en plus de l'ex-candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon et des membres influents du PCF.

Mélenchon a appelé à voter pour Hollande en précisant : « On se mobilise contre lui [Sarkozy] et dimanche on va le virer. On sait pourquoi on est là. »

Les membres des partis petits-bourgeois de « gauche », le NPA et LO, ont défilé avec le PS et le Front de Gauche. En défilant à Bordeaux, l'ex-candidat du NPA à la présidentielle, Philippe Poutou, a appelé à voter Hollande : «Le bulletin de vote Hollande, c'est un outil pour dégager Sarkozy lors du second tour de la présidentielle. Si Sarkozy s'en va, on aura un sentiment de victoire, ça peut 'refiler' la pêche et aider à reconstruire une mobilisation. »

De telles déclarations sont le résultat de décennies durant lesquelles le PCF, le NPA et d'autres forces petites-bourgeoises ont soutenu une politique anti-ouvrière appliquée par le PS lorsqu'il était au gouvernement, notamment après le « tournant de la rigueur » de 1983 du président PS, François Mitterrand. Ces partis sont indifférents aux problèmes sociaux et économiques auxquels est confrontée la classe ouvrière. Ils ont fait des efforts considérables pour transformer le défilé en un rassemblement électoral pour Hollande, en prétendant frauduleusement que ce dernier luttait pour l'emploi et le pouvoir d'achat et contre le racisme et la xénophobie.

Il y a dix ans, ces forces avaient fait campagne en faveur du président sortant de droite, Jacques Chirac, contre le dirigeant du Front national (FN) néofasciste, Jean-Marie Le Pen, au second tour après que Le Pen eut battu au premier tour le candidat du PS, Lionel Jospin. Après avoir fait des compromis au sujet des mesures socialement réactionnaires et anti-démocratiques promues par la classe dirigeante durant cette dernière décennie, ces forces font à nouveau campagne pour un gouvernement PS réactionnaire afin de désorienter la classe ouvrière.

Hollande, qui n'était pas au défilé du 1 mai mais avait préféré participer à Nevers à une cérémonie en hommage à l'ancien premier ministre Pierre Bérégovoy, a promis à plusieurs reprises de réduire drastiquement les dépenses sociales. Il a dit n'avoir pas de différences avec la politique étrangère de Sarkozy qui a intensifié la politique guerrière de l'impérialisme français en Afrique et au Moyen-Orient - avec l'année dernière la guerre contre la Libye et maintenant en Syrie.

Le 30 avril, avant la manifestation, Hollande avait adressé une lettre aux syndicats, louant leur rôle lors des négociations relatives à la législation sociale en France. Il a dit que s'il était élu il solliciterait « la mise en place d'une grande conférence sociale ». Il a écrit, « Nous devons passer de la convocation à la consultation, du monologue à la concertation, de l'écoute à distance à la négociation » en soulignant que, s'il était élu, il collaborerait avec les syndicats.

Les paroles cyniques de Hollande disant que Sarkozy donnait des ordres aux syndicats cherche à ignorer le fait bien connu que les syndicats ont travaillé en étroite collaboration avec Sarkozy durant les cinq ans du mandat de ce dernier pour réduire drastiquement les retraites et la protection dans le domaine du travail. A présent, les syndicats tentent de se distancer de Sarkozy en s'orientant vers Hollande. En ce qui concerne Sarkozy, il a accusé les syndicats « de trahir la cause du syndicalisme » en appelant à voter contre lui lors de l'élection présidentielle.

Après que Sarkozy a critiqué les syndicats, le premier ministre, François Fillon, a loué le rôle joué par les syndicats en disant ne pas aimer qu'on les « critique en tant que tels car ils sont nécessaires au fonctionnement de l'économie et du système social

Quant aux syndicats, ils ont clairement montré que sans leur aide, il serait impossible d'appliquer les coupes sociales à l'encontre de la classe ouvrière. François Chérèque de la CFDT a carrément dit : « Le premier ministre sait qu'il a su trouver la CFDT pour faire la réforme [des retraite »] de 2003. Nous ne sommes pas l'organisation qui bloque les réformes. »

Lundi, Chérèque a accordé une interview au quotidien Libération en indiquant clairement que les syndicats projetaient de participer aux pourparlers de l'Etat et du Medef, l'organisation patronale, pour négocier les baisses de salaires et autres coupes sociales sous le prochain gouvernement. Il a dit: « Il faut donc mener une vraie politique d'investissement. et ne pas avoir peur d'un débat sur le coût du travail. »

(Article original paru le 2 mai 2012)

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