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WSWS : Nouvelles et analyses : Europe

France: Le WSWS a parlé aux manifestants du premier mai

Par nos correspondants
3 mai 2012

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Les partisans du Comité international de la Quatrième Internationale et du World Socialist Web Site sont intervenus dans le défilé du premier mai à Paris en distribuant des milliers de tracts «  France: Les questions politiques soulevées par l'élection présidentielle (PDF) ». Le défilé parisien était en grande partie contrôlé par les responsables syndicaux et les partisans du PS avec une participation spontanée relativement faible des travailleurs.

L'évènement reflétait à la fois l'impact de la propagande faite par les forces petites-bourgeoises de « gauche » en faveur du candidat du Parti socialiste (PS), François Hollande, et la défiance populaire à l'égard de Hollande, et ce même parmi sa base électorale, en raison de ses déclarations pro-patronales. Si Hollande est élu, il se retournera contre la classe ouvrière et décevra inévitablement les attentes de politique sociale soulevées parmi ses électeurs par les partis petits-bourgeois de « gauche ».


Merlin

Merlin, travailleur parisien sans emploi de 31 ans, a remarqué : « Plein de gens travaillent pour des multinationales et souffrent dans l'indifférence. C'est difficile les fin de mois. Ils s'en sortent avec l'aide des amis ; j'ai voté à gauche, mais pas Hollande. Il est insipide et sent trop l'argent, 'la gauche caviar'. Entre la gauche et la droite, il n'y a pas de différence. Je vais voter Hollande pour que Sarkozy dégage. »

Merlin a dit que Hollande ne « représent[ait] pas la classe ouvrière, » mais, qu'à son avis, il pourrait « comprendre » les conditions auxquelles sont confrontés les jeunes. Néanmoins, il a souligné qu'il serait « soulagé » si le président conservateur sortant, Nicolas Sarkozy, était battu.

Mathieu, 21 ans, travaille dans l'audiovisuel, vit à Paris et est proche des indignados, le mouvement de protestation des indignés en Espagne de l'année dernière. Il a dit, « Hollande n'a pas fait d'énormes promesses, mais il respectera ses promesses. Il ne cassera pas la sécu [sécurité sociale]. »

Néanmoins, Mathieu reconnaît que Hollande « fera le boulot de la finance internationale. » La solution à la crise, a-t-il dit, est de « réinventer la politique comme les indignados. »

De gauche à droite, Clément et Nicolas

Clément, étudiant en philosophie de 21 ans de Normandie, a dit, « Ce sera mieux de voir Hollande comme président que celui qu'on a actuellement [Sarkozy]. Je ne sais pas si la politique de Hollande est praticable. Je suis sceptique. »

Il a aussi exprimé les inquiétudes ressenties par des couches plus vastes de la population face aux signes de soutien faits par Hollande en faveur de la politique droitière exigée par les banques : « Si ça finit comme en Espagne ou en Grèce, je n'en veux pas. »

Il a critiqué le candidat du Front de Gauche, Jean-Luc Mélenchon : « Mélenchon en appelant à voter [dimanche prochain] Hollande sans condition, perd un peu de son côté proche du peuple. Il perd de sa crédibilité. »

Toutefois, son ami Solveig l'a interrompu pour dire, « Le vote anti-Sarkozy passe avant tout. »

Clément croit que l'avenir n'est pas brillant pour les étudiants en études littéraires : « Les débouchés sont de plus en plus rares. On ne sait pas ce qu'on va devenir. »

Nicolas, son ami étudiant en philosophie, a dit que les travailleurs étaient déçus par la gauche et votaient pour le Front national néofasciste « pour faire bouger la gauche. C'est un vote protestataire. »

Clément a ajouté, « Il y a un malaise dans la société. C'est dangereux de faire des comparaisons historiques, mais avec l'angle des années 1930, on peut se poser des questions sur la société. Les Français ne savent plus pour qui voter. La gauche au pouvoir a une responsabilité à l'égard de cet électorat FN. Elle n'a pas su conserver les voix des ouvriers. Il y a un décalage entre la politique et la réalité vécue par les smicards [travailleurs payés au salaire horaire minimum.] »

Didier, 55 ans, informaticien à Paris travaille pour une entreprise du CAC 40 et sa partenaire Sylvie est économiste à l'INSEE. Didier a dit que Hollande avait déplacé le PS de la social-démocratie vers le centre. A la question de savoir pourquoi les partis de « gauche » appelaient à voter Hollande, Didier a répondu : « Pour l'instant, il y a urgence à destituer le président actuel. »

En dépit de son soutien à Hollande, les remarques de Didier soulignent le vide politique à gauche, du fait que le PS et ses alliés soutiennent l'Union européenne réactionnaire. Il a expliqué que la montée du soutien pour le FN était le résultat du changement de discours de sa dirigeante, Marine Le Pen : « Elle accapare la critique de l'Union Européenne et de la finance qui devrait être celle de la gauche depuis longtemps. » Mais, « le FN arrivé au pouvoir, ce sera la défense des grandes familles bourgeoises. »

Il a ajouté, « Nous devons nous unir pour couper la tête de l'hydre du fascisme. Je ne suis pas naïf, mais au sujet de la social-démocratie, notre point de départ est le sauvetage de notre système de sécurité sociale d'après-guerre. Il y a urgence, Sarkozy doit partir. »


De gauche à droite, Jérémy, Guillaume et David

David, 29 ans est géomètre-dessinateur projeteur. Il était accompagné de ses amis Jérémy et Guillaume. Ce dernier, 29 ans, travaille comme intermittent du spectacle

David a dit : « J'ai toujours voté à gauche. Les richesses ne devraient pas appartenir à une élite. Je suis très touché par la crise pour trouver un logement pas cher. Il a fallu que j'aille en banlieue, à l'extérieur de Paris, où c'est un peu moins cher. »

Il a dit qu'il avait voté pour Hollande parce qu'il « avait peur que 2002 ne se reproduise quand Le Pen avait battu Jospin du PS pour avancer au deuxième tour. » Jérémy et Guillaume ont voté Mélenchon au premier tour. David pense que davantage d'austérité « ne résoudra pas les problèmes. Il faut de la croissance. »

Guillaume a dit, « J'espère qu'on va chercher l'argent là où il est pour contrer la crise. » Il a bien fait comprendre que c'était chez les riches. Il a poursuivi en disant : « Nous devons arrêter la réduction des budgets gouvernementaux parce qu'on a vu qu'en Grèce et en Espagne, cela influait sur la vie des gens. On est prêt à nous faire tout gober au nom de la crise. »

(Article original paru le 2 mai 2012)

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